L'hebdo 128
Les bergers…
Ils sont présents dès que les hommes cessent d’être nomades pour devenir agriculteurs et éleveurs.
- Ainsi Oetzi, dont le corps momifié fut découvert dans un glacier alpin (1991). Plus de 5 000 ans avant notre ère, les historiens le disent berger, accompagnant les troupeaux de la vallée jusqu’aux pâturages montagneux.
- Dans la mythologie, voici Eurytion, un berger occis par Hercule au cours du dixième de ses “Douze Travaux”.
- Et dans la Bible, prévenus et guidés par les anges, ils sont les premiers arrivés sur le lieu de la naissance de Jésus ; aussi figurent-ils en bonne place dans toutes les crèches de Noël.
À toutes les époques (gauloise, romaine, médiévale), bergers et moutons figurent sur les bas-reliefs, les mosaïques, les vitraux… plus tard dans la littérature et la musique où apparaissent les bergères ! On connaît tous cette chanson apprise dès l’enfance et populaire sous la Révolution française :
♫♪♪♫♪♫
Il pleut, il pleut bergère
Rentre tes blancs moutons
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite allons
J’entends sous le feuillage
L’eau qui tombe à grand bruit.
Voici, venir l’orage,
Voici l’éclair qui luit.
♪♪♫♪♪♫♪
Il se dit que derrière ces charmantes paroles dues à Fabre d’Églantine, s’annonce 1789 : la bergère, c’est Marie-Antoinette et l’orage qui s’approche, c’est le peuple qui gronde et va bientôt se révolter.
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos bergers !
S’ils ne sont guère présents chez Pagnol*, Daudet les met en scène dans plusieurs de ses “Lettres” et Giono en fait le personnage principal de “L’Homme qui plantait des arbres” :
C’était un beau jour de juin avec grand soleil […] Il me sembla apercevoir dans le lointain une petite silhouette noire, debout. Je la pris pour le tronc d’un arbre solitaire. À tout hasard, je me dirigeai vers elle. C’était un berger. Une trentaine de moutons couchés sur la terre brûlante se reposaient près de lui. […] Cet homme parlait peu. C’est le fait des solitaires…
Mistral, lui, écrit : Et le dernier berger qui parlera provençal, si notre langue devait disparaître dans des centaines d’années, représenterait la Provence bien mieux que tous les francisés, si talentueux qu’ils soient.
– Et notre berger à nous, il est où ?
Patience … il arrive… le voici !
Jeanne Monin
*à peine un “berger de gouttière” dans “La Femme du boulanger” : le retour de la chatte Pomponnette.
Manon des sources n’est pas bergère : elle garde les chèvres, comme Paul, le petit frère de Marcel… pourtant Pagnol écrit “frère de berger”…
“L’excuse de cette traduction, [“Les Bucoliques” – Virgile] […] c’est qu’elle est celle d’un frère de berger qui aida la mère chevrotante, qui soigna le sabot du bouc, qui a cueilli toutes les plantes de Virgile et qui a vu monter la lune dorée à travers les branches de l’olivier”.
Recherches sur divers sites.
Je viens de retrouver cette photo vieille de 40 ans, prise sur les pentes du mont Mounier, dans le Mercantour, sur la commune de Beuil (Alpes-Maritimes). Mon ami Bernard Bellini de Châteauvieux (haut Var) porte sur ses épaules une brebis blessée.
Pendant les 100 jours qu’ils passent en haute montagne, les bergers ont la charge de moutons qui ne leur appartiennent pas tous. En l’absence d’un vétérinaire à proximité, ils doivent assurer les premiers soins aux bêtes blessées ou malades… Il est question actuellement des 35 heures de travail hebdomadaire… les bergers pendant l’été les font en moins de trois jours.
En prenant la photo, j’avais immédiatement pensé aux images du Bon Pasteur ramenant la brebis égarée, présentes sur les peintures religieuses du Moyen Âge. Il s’occupe de la brebis égarée mais il doit garder un œil sur le reste du troupeau. Pas facile. Le retour du loup complique singulièrement le travail des bergers, je comprends leur désarroi.
Depuis la prise de vue de cette photo a été créé le Parc National du Mercantour à cheval sur les Alpes- Maritimes et les Alpes de Haute Provence.
André Abbe
Maryse Laugier
Magnifique photo que je garde précieusement dans mes archives-photos. C’est le père de Nans Bellini, qui fut maire de Châteauvieux…
Dali Gues
Une époque que j’ai partagée car mon frère Jean-Pierre était aussi avec lui à la transhumance. Merci des bons souvenirs.
Jean-Jacques Murat
eu qu’avié voio de saupre
de l’escolo gisclé lèu
e de soulèu a soulèu
per sei dès ans fahié lou pastre
e d’un pau pu proche que nautre
a vist leis estello au cèu
- Les échos de la semaine
Nissa la Bella…
Poudès mastega plan…
Chemin des Trois Croix
Bornes kilométriques
Fayence… 2 juillet - Participez à Passadoc !
Nissa la Bella
Poudès mastega plan...
Chemin des Trois Croix
Promenade avec les amis italiens Alex et Brian au sommet du Rocher de Roquebrune (Var).
Ils proposent des visites guidées du village de Roquebrune-sur-Argens et de la nouvelle expo photo sur l’art de vivre en Provence “Des travaux et des jours”.
Bornes kilométriques
AG GA
Mon père a été prisonnier là bas, comme beaucoup. Il vit toujours, mais ne parle jamais de cette période sauf pour des anecdotes comme avoir dormi sur des sacs de poivres, avoir entendu les tigres la nuit ou avoir bu du champagne après plusieurs jours sans repas…
C’est André Michelin qui sème les bornes le long de nos routes ; elles sont chapeautées de jaune pour les départementales et de rouge pour les nationales ; toutes ont un numéro, des noms de localités ; ce qui rend bien service aux voyageurs de l’époque et met fin – ou presque ! – à ce genre de dialogues :
– Dites-moi… d’ici, comment gagne-t-on Roquebrune ?
– À la sortie du village, suivez le chemin de pierres ; au grand chêne, prenez à droite. De loin, vous apercevrez une bastide blanche … vous êtes presque arrivé…
Fayence... comme en 1900 !
C’était la onzième édition de la Fête du Pain.
Costumes provençaux… Fifres et tambourins… Voitures anciennes
Marie-Odile Beraud a fait provision d’images !
- Rédaction Passadoc – Ont participé
(textes et/ou photos) :
André Abbe
B. Barber et A. Rosa
Marie-Odile Beraud
AG GA
Dali Gues
Maryse Laugier
Jeanne Monin
Jean-Jacques Murat Mise en page
Jeanne Monin