Un siècle d’histoire de la maison Antelme-Bérenguier à Roquebrune sur Argens
Grâce à des archives familiales, comprenant des photos et des actes notariés, j’ai pu retracer les grandes lignes de l’histoire de la maison de mes ancêtres paternels
Située au coin de la Grand’Rue et de l’Avenue Général de Gaulle à Roquebrune sur Argens. Il s’agissait d’une maison « élevée de deux étages sur rez-de[1]chaussée avec remise surmontée d’un grenier à foin attenante. » Cet ensemble faisait l’angle de la Grand’Rue et de l’Avenue Palayson (ou Villepey) (l’actuelle Avenue Gal de Gaulle). Ses acquéreurs étaient Louis et Eugénie Antelme, les parents de ma grand-mère paternelle Jeanne Bérenguier (1908-1992). Louis (1884-1940), originaire du village de Trigance dans le Haut-Var, était maréchal-ferrant et Eugénie (1886-1983) (née Clavel à Roquebrune) était couturière.
Ils l’achetèrent en 1919 et, dans la forge située au rez-de-chaussée, Louis poursuivit quelque temps son activité de maréchal-ferrant.
Pour des raisons que je ne connais pas exactement, mais que je suppose liées à la pénibilité de son métier et au fait qu’Eugénie était couturière, Louis changea d’activité, suite à l’achat en 1921 du fonds de commerce de M. Turc, marchand de nouveautés et de tissus. Dans l’espace où se trouvait la forge vit le jour un magasin où se vendaient des vêtements, des chapeaux et autres articles de mode.
Un peu plus tard (à une date qui m’est inconnue), l’ancienne remise accueillit le magasin et le grenier à foin fut transformé en chambres. L’espace ainsi libéré au rez-de-chaussée devint la cuisine-séjour de la famille, lieu que j’ai bien connu dans mon enfance.
La maison Antelme-Bérenguier est visible sur un certain nombre de photos témoignant d’événements publics. En effet, tout défilé qui partait du bas du village pour se diriger vers l’Hôtel de ville passait devant. Lors d’un défilé du 15 août 1939, où des officiels, suivis de la fanfare des Chasseurs alpins, s’apprêtaient à emprunter la Grand’Rue, elle est reconnaissable grâce à son balcon surplombant la banne du magasin.
C’est aussi à cette intersection qu’à la suite de la libération du village le 17 août 1944, un groupe de Roquebrunois se réunit pour célébrer ce moment historique.
La rue s’appelait déjà Avenue Général de Gaulle (plaque visible sur le mur de la maison), changement qui avait sans doute eu lieu peu de temps auparavant.
Quelques décennies plus tard, le nom « Jane » fut donné au magasin. Le store-banne avait disparu.
« Jane » a existé jusqu’à la retraite de ma grand-mère Jeanne à la fin des années 80. Le magasin a alors été vendu à l’agence immobilière Concerto, qui y a été installée pendant plusieurs décennies. Depuis le début des années 2020, cet espace est occupé par un bureau d’architecture (Architecture.20) et de paysagisme (Simoncini Jardin).
Jeanne a continué à vivre dans la maison jusqu’à son décès en 1992. La maison a alors été vendue et divisée en appartements. Cependant, la porte d’entrée, telle que je l’ai toujours connue, a été préservée. L’ancien espace cuisine-séjour, redevenu un espace commercial, a vu plusieurs commerces se succéder (un salon de toilettage, un magasin de cigarettes électroniques). Depuis quelques années, s’y trouve l’agence de design, Donnie & Glyde.
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