L'hebdo 104
Les bœufs.
Hier encore dans les campagnes, en compagnie du paysan,
ils creusaient profond et traçaient droit.
“Les hommes vivaient de cueillette, de chasse et de pèche”… Ça, c’était il y a quelque sept mille ans avant J.-C. ! Avec avec la sédentarité des petites communautés, l’agriculture et l’élevage se développent ; peu à peu, les animaux sont domestiqués donnant une aide précieuse aux humains.
Ainsi en est-il du bœuf. Solide, plus docile que le cheval, moins têtu que le mulet, c’est le partenaire préféré de l’agriculteur. Pendant longtemps, il fut très présent dans le monde rural.
Avec le remembrement et donc l’agrandissement des domaines agricoles (loi 1941 dont les effets seront nettement visibles en 1960), il faut penser autrement le labourage des terres : apparaît le tracteur aujourd’hui bardé d’électronique.
– Et nos bœufs dans tout cela ?
Patience… ils sont toujours là ! bien qu’ils soient de moins en moins présents dans nos campagnes… Finies ces photos, telle celle d’André Abbe, où dans “la brume d’automne, on devine un petit matin frisquet. Derrière le bœuf, l’homme plus tout jeune pousse l’araire ; sans doute a-t-il sous le bourgeron, une large bande de flanelle* qui maintient les reins… Dans le lointain, on perçoit l’aboiement d’un chien, le chant d’un coq qui s’époumone” [Jeanne Monin] (1).
Giselle Penat-Laborde poursuit :
Le fait de contempler un paysan tracer des sillons avec la charrue artisanale fait plonger l’observateur dans un passé lointain. La grâce des gestes, les senteurs de terre retournée et l’effort du paysan conjugué à celui du bœuf ou parfois de la paire de bœufs font remonter bien d’émotions…
Pour moi ce sont des souvenirs avec les chevaux, mes grands-pères et mon père, toujours ceints de la “taillole”, suivis le plus souvent de notre petite chienne infatigable, qui traçait elle aussi son sillon… Je n’ai pas souvenir d’avoir vu beaucoup de bœufs en Provence dans ces années 50.
Souvenirs aussi ces lointains poèmes appris à l’école primaire :
Le laboureur, fidèle ouvrier de la terre,
Penché sur la charrue, ouvre d’un soc profond
Le sein toujours blessé, le sein toujours fécond.
Sous l’inflexible joug qu’un cuir noue à leurs cornes,
Les bœufs à l’œil sanglant vont, stupides et mornes,
Balançant leurs fronts lourds sur un rythme pareil…
Extrait du poème Le laboureur, d’Albert Samain.
J’ai deux grands bœufs dans mon étable,
Deux grands bœufs blancs marqués de roux ;
La charrue est en bois d’érable,
L’aiguillon en branche de houx.
C’est par leur soin qu’on voit la plaine
Verte l’hiver, jaune l’été ;
Ils gagnent dans une semaine
Plus d’argent qu’ils n’en ont coûté.
Extrait du poème de Pierre Dupont – Les bœufs.
Extrait d’un texte de George Sand, en préambule de La Mare au Diable :
Je venais de regarder longtemps et avec une profonde mélancolie le laboureur d’Holbein, et je me promenais dans la campagne, rêvant à la vie des champs et à la destinée du cultivateur.
Je revois aussi ces gestes précis et quasi religieux quand mes grands-pères et encore parfois mon père revêtaient la taillole, cette ceinture de flanelle rouge ou grise, “taiolo” parfois brune ou bleue. Plusieurs tours étaient nécessaires pour enrouler cette “taiolo” d’environ 3 mètres de longueur. Cette large ceinture tenait bien la taille pour travailler sans avoir mal au dos.
Image oui pleine de nostalgie qui renforce mes racines paysannes bien ancrées …
(1) * “La bande de flanelle, c’est une taillole en provençal”, précise Claude Boyer.
Petite recherche :
– On voit paraître sur le seuil un voyou maigre de quatorze ans. Il a des bandes molletières, un énorme bonnet de police et une large taïole d’étoffe retient son pantalon. (Pagnol, Marius, 1931).
Et Daudet dit presque pareil : Un grand garçon, alerte et solide, les reins étroitement serrés dans sa taillole en laine rouge.
- Échos de la semaine
Et si on parlait un peu de vous ?
Les pipes de Cogolin
Un pistachier… Qu’es aquo ?
La bourrée auvergnate
Calendal
Les soupes de Roquebrune
Ne les oublions pas…
Bal ou conférence ?
40 ans de journalisme
Quelques photos encore… La bibliothèque de Passadoc
Et si on parlait un peu de vous ?
Vous souhaitez raconter un souvenir du temps passé ou du moment présent… Vous avez envie de partager une photo d’il y a longtemps ou au contraire toute récente… envoyez un courriel à :
romenzo2010@gmail.com
Et surtout n’hésitez pas à accompagner votre photo d’un texte de votre composition, nous nous ferons un plaisir de le publier.
D’avance, merci de votre participation.
Association à but non lucratif, reconnue d’intérêt général, Passadoc, c’est vous !
André Abbe
Les pipes de Cogolin
J’ai des pip’s d’écume
Ornées de fleurons,
En levant le front.
Dans mon cœur ni sur ma lippe
Sacré nom d’un’ pipe !
♫♪♪♪♫
Un pistachié... Qu'es aquo ?
La bourrée auvergnate
Chaque année au salon de l’agriculture (Paris), lors du défilé des bovins, les Salers et leur cloche se taillent un beau succès. La vache Salers symbolise l’art de vivre auvergnat et un fromage de qualité.
En 1976, le photographe A. Abbe était de passage en Auvergne, à Montboudif, village natal du Président Georges Pompidou. Il s’y tenait un festival de bourrée. Comment se distingue la bourrée ? En France, si c’est une des rares danses où les hommes peuvent danser entre eux, c’est la seule danse où ils peuvent danser “en couple”.
Calendal
156e anniversaire de la publication de “Calendal”, paru en 1867 et chef-d’œuvre de Frédéric Mistral.
Claude Boyer
Les soupes de Roquebrune
– Soupe indienne, soupe aux poissons, soupe petits poids et érable – recette canadienne, elle est très bonne ! -, soupe de cailloux, etc. Ensuite on vote pour celles qu’on a aimées.
– Des associations font chacune une soupe différente, le public déguste… et vote !
– Ah ! la soupe aux feuilles de choux farcies !
Ne les oublions pas...
Passadoc... Abbe Photo...
Bal ... ou ... Conférence
Quelques photos encore...
que vous désirez voir publier ?
Avignon
dans les années 80…
Les masques se promènent
dans les rues du festival
Brégançon
Le mot vient du terme “bregand” qui veut dire un repaire de brigands en provençal…
Le fort se trouve sur la commune de Bormes les Mimosas entre La Londe les Maures et Le Lavandou, bien à l’ouest de Cavalaire et Saint-Tropez !