La Gazette de Passadoc – N° 90

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  • On raconte un peu, beaucoup, passionnément !
    Les cabanes de Breuil… Le Parc de Mugel… À Bibémus… Draguignan
  • Quelques images d’ici, d’ailleurs, d’un peu plus loin…
  • Du côté de Abbe.Photo
    Menoun et Floucat… Gilles Brémond… Le bon sens paysan !
  • La bibliothèque de Passadoc

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Philippe Levieux

Les cabanes du Breuil

Elles sont situées sur la commune de Saint-André-d’Allas, à mi-chemin entre Sarlat et Les Eyzies.

L’origine de ces cabanes reste mystérieuse mais elles furent l’habitat rural des moines Bénédictins de Sarlat jusqu’au XVe siècle. Au XVIIIe et XIXe siècles, elles servent d’ateliers d’artisanat. La plus importante concentration de bories de pierres sèches est adossée à la ferme datant, elle, de 1841.

Depuis 1949 ce patrimoine est conservé au sein d’une ferme familiale de 15 hectares toujours en activité. C’est la famille des propriétaires successifs qui a entrepris de sauver ce patrimoine en reconstruisant ces cabanes. La propriété est reconnue site historique depuis 1968 et classée monument historique depuis 1995.

Le cinéma et la télévision ont rendu les cabanes célèbres car elles ont servi de décor aux films, La Belle au Bois Dormant, Jacquou le croquant, d’Artagnan, Les Misérables.

Plusieurs activités sont proposées sur le site y compris la technique de construction en pierre sèche. La ferme fabrique également son pain de farine de blé et d’épeautre et le fait cuire dans le four à bois environ une fois par mois.

Clichés Ph. Levieux – 18 septembre 2022.

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Patricia Tritiapat Gueirard

Parc du Mugel – La Ciotat

C’est un jardin extraordinaire… Dans les allées, on ne rencontre pas de canards qui parlent anglais*, mais des châtaigniers, des chênes-lièges et de multiples variétés de végétaux qui forment une palmeraie, une roseraie, une orangeraie, des cactées et une bambouseraie.
Autrefois propriété privée, le parc est aujourd’hui aménagé et entretenu par la municipalité de la Ciotat ; il est classé “Jardin remarquable”.
Un chemin mène jusqu’au grand belvédère situé à 82 mètres au-dessus de la mer.

*comme dans la chanson de Charles Trenet !

Des graffitis dans le parc du Mugel

À l’extrémité du golfe, trois énormes rochers s’élèvent sans bases sur les flots ;
de formes bizarres, arrondis comme des cailloux, polis par la vague et les tempêtes, ces cailloux sont

des montagnes : jeux gigantesques d’un océan primitif dont nos mers ne sont sans doute qu’une faible image”.
Alphonse de Lamartine

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Alain Cathala

À Bibémus prés d’Aix-en-Provence.

L’hiver, Cézanne vit à Paris mais l’été, il préfère le sud qu’il a tant peint : L’Estaque, Le Golfe de Marseille, et bien sûr La Montagne Sainte-Victoire, peinte plus de 80 fois : “J’en reviens toujours à ceci : le peintre doit se consacrer entièrement à l’étude de la nature, et tâcher de produire des tableaux qui soient un enseignement.”

L’été, il loue ce cabanon dans lequel il entrepose son matériel de peinture : chevalets, boîtes de couleurs, toiles, etc. Il y dort parfois.

“Cézanne”… On a coutume de l’écrire avec un “e” accent aigu, surtout dans le nord, car dans le sud ni les actes d’état civil ni les actes notariés n’utilisent l’accentuation ; ainsi signe le peintre.

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Philippe Natalini

Draguignan

1944… Le comité de libération de Draguignan décide de faire liquider deux hommes de main de la Gestapo. Les cibles désignées sont deux miliciens zélés, Marcel Massiach et Julien Viard.
Ce sont de jeunes hommes, du même âge que les maquisards (l’un d’eux avait même été réfractaire au STO), petits voyous, repérés depuis longtemps dans leurs expéditions à Draguignan et dans les communes de l’arrondissement, œuvrant avec zèle et cruauté au service de la Gestapo locale contre les résistants.

La Résistance varoise tente donc d’exécuter ces deux individus aux Arcs le 10 mai 1944. L’affaire est confiée à André Charrier, Jean Cassou, et André Bigel de l’AS des Arcs. Leur mission est partiellement réussie car l’une des deux cibles, Massiach, est très serieusement blessée.

Lors de cette opération, un des résistants y participant, le jeune lorrain André Bigel est grièvement blessé. Celui-ci, caché et soigné par des fermiers voisins, les Guido, est découvert et arrêté par la Gestapo le 11 mai 1944. Les fermiers l’hébergeant ainsi qu’un autre paysan, le vieux militant antifasciste italien, Vermiglio (qui sera torturé et mourra en déportation), sont également arrêtés.

Quelques jours plus tard, la Résistance dracénoise décide de faire évader Bigel de l’hôpital où il est soigné. L’affaire est minutieusement préparée par plusieurs intervenants dont : le commandant Jean-Marie Blanc chef FFI des Arcs, tout fraîchement entré en clandestinité car recherché par les Allemands, le Docteur Angelin German, et le gardien-chef de la prison Dracenoise, Monsieur Veyret.
Cette opération s’effectue le 2 juin 1944, par l’emploi de divers résistants appartenant à différents groupes locaux. Elle a impliqué l’aide de plusieurs résistants du secteur dracénois, entre autres : Hélène Massonnat, également membre du réseau F2, Angelin Clair qui hébergera le convalescent, deux hommes du maquis Vallier, le Docteur Gayrard qui soigne Bigel, et également trois résistants de La Motte (André Bauchieres, Maurice Michel et Jules Castellan). Cette liste donne une idée de la somme de complicités et de connivences que supposait chaque action.
Il apparaît également que des hommes du maquis Vallier sont là pour protéger l’opération, surveiller les deux gestapistes et les empêcher d’intervenir éventuellement.

Finalement, André Bigel sera exfiltré sans encombre.

À la libération, Massiach et Viard seront quand à eux arrêtés, condamnés à mort par la cours de Justice de Draguignan le 05 octobre 1944 et fusillés le 07 octobre 1944.

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Claude Boyer

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Gilles Barattini

Val Varaita

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André Abbe

Non ! Symbole de virilité, le bélier ne doit pas porter une sonnaille en Provence. On la fait porter, pendant la transhumance à pied, à un agneau castré devenu adulte qui est appelé “cadet” ou “floucat”, selon les endroits. De là vient la confusion ; on prend le floucat pour un bélier.  À la tonte, on lui laisse assez de laine pour pouvoir former deux ou trois pompons décoratifs sur son dos “les flocs”.

Les plus grosses sonnailles, les “redoun” ou les “pico” peuvent aussi être portées par des boucs appelés “menoun”. Les sonnailles plus petites sont portées par des brebis solides.

Arrivés sur les alpages, les bergers retirent toutes les grosses sonnailles et la plupart des petites du cou des bêtes. Ils n’en laissent que quelques-unes qui permettent de repérer la présence du troupeau grâce au son.

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Gilles Brémond

Éleveur à Bargème (Var), Gilles nous a quittés. J’ai eu plusieurs fois la chance de l’accompagner en transhumance en compagnie de Martine et Bernard Bellini, de la famille Michel. Sa gentillesse et son humour (bilingue provençal-français !) rendaient l’ambiance joyeuse au sein de notre équipe.

Il avait été un brillant invité du magazine en provençal “Vaqui”, il y a 30 ans au pont de la Serre (04) qui clôturait une semaine d’émissions “Midi 3”, consacrée au retour du troupeau transhumant à Châteauvieux (Var). Des téléspectateurs m’en parlent encore. La transhumance va continuer sans lui.
Adieu Gilles, notre ami, et Loungo Mai.

Les morts ne quittent pas vraiment ce monde tant qu’il reste au moins une personne pour se souvenir d’eux, pour parler d’eux“.
André parle de Gilbert… et le fier berger est là, dans le souffle d’un nuage, quelque part en Provence.
Vingt-cinq commentaires ont accompagné cette photo :
Adieu l’ami… Sincères condoléances à la famille… C’était un pilier de BargèmeRepose en paix…

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François Abbe

Le bon sens paysan

[…] C’est en voyant cette photo que j’ai compris : la 4e révolution industrielle (Internet, l’intelligence artificielle,…) nous déconnecte du monde réel. Et avec la couche de marketing bien réelle, on atteint des sommets.

Petite anecdote que me raconte un chauffeur VTC : il a eu un accident avec sa voiture électrique, le garage commande la pièce détachée. Shanghai puis les États-Unis avant d’arriver en France… 4 mois plus tard !

Alors quand je revois cette photo de 1987 de mon père André, l’estafette qui livre à domicile, le tracteur antédiluvien, je repense à ce pauvre chauffeur…

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EN VENTE ICI !

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