La Gazette de Passadoc – N° 88

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  • On raconte un peu… beaucoup… passionnément !
    Saint-Vincent-le-Paluel… Septembre 1943, à Saint-Martin-Vésubie… Le groupe Manouchian… Montpellier… 1622, le siège de Montpellier... La véritable histoire de la cathédrale inachevée de la Canourgue…
  • Du côté d’Abbe.Photo
  • La bibliothèque de Passadoc

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Philippe Levieux

Saint-Vincent-le-Paluel – Dordogne

Érigé au XVe siècle sur l’emplacement d’un édifice du XIIIe, le château se compose d’un corps de logis flanqué de deux tours d’angle de part et d’autre de la tour d’escalier placée au centre du logis. Derrière ce bâtiment, et relié à lui par un étroit passage, un donjon rectangulaire du XIIe siècle (aujourd’hui écroulé) complète l’ensemble. Des mâchicoulis couronnent les tours et le corps de logis.

Avec une partie médiévale, et une partie Renaissance, il reste une importante bâtisse au charme impressionnant, avec son énorme pigeonnier, sa chapelle, sa fontaine Renaissance, son puits, son souterrain échappatoire, ses caves, sa grotte …
L’édifice a été incendié en 1944 par la division SS Das Reich qui remontait vers la Normandie suite au débarquement des alliés.
Le château du Paluel a connu une certaine notoriété en accueillant le tournage du film Le Tatoué, avec Louis de Funès et Jean Gabin.

Inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1927, il appartient depuis 2017 à Étienne Cluzel, un enfant du pays qui en a entrepris la restauration.

Clichés Ph. Levieux – 24 septembre 2022.

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Philippe Natalini

Septembre 1943 … à Saint-Martin-Vésubie (06).

Saint-Martin-Vésubie [Alpes Maritimes] avait été désignée par le gouvernement de Vichy comme l’une des localités maralpines devant héberger des juifs étrangers assignés à résidence.

Le village accueillit ainsi trois cents familles juives, pour la plupart originaires d’Europe centrale et orientale. Sous la protection des villageois et des soldats italiens, ils y vécurent une période de paix et de sérénité, pouvant pratiquer leur culte, envoyer les enfants à l’école, se retrouver dans le village.

Le 8 septembre 1943, la capitulation italienne met un terme brutal à cette parenthèse heureuse. Voulant échapper à la “chasse aux juifs” ordonnée par Aloïs Brunner, la plupart des familles guidées par des habitants du village s’enfuient vers l’Italie en empruntant les cols de Cerise et de Fenestre. Certains, restés au village, sont arrêtés par les Allemands, et ce malgré la solidarité manifestée par les habitants pour les sauver.
Ceux qui, malgré les éprouvantes difficultés liées à la marche en montagne, parviennent à arriver en Italie, sont attendus par les Allemands à Borgo San Dalmazzo.
328 sont immédiatement arrêtés pour être déportés à Auschwitz. Seulement 12 d’entre eux survivront.

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Le Groupe Manouchian

En mémoire des Arméniens membres actifs du groupe de résistance à l’occupant nazi, groupe des FTP-MOI parisien dirigé par ce marseillais d’adoption que fut Missak Manouchian. Un fait d’armes retentissant précipitera leur perte ; cela se passait il y a 79 ans.
C’est au matin du 23 septembre 1943, vers 8h30, rue Pétrarque dans le 16e arrondissement de Paris, qu’une équipe des FTP-MOI (Marcel Rayman, Léo Kneler, Spartaco Fontano et Celestino Alfonso) exécuta l’officier SS Julius Ritter responsable en France du STO (Service du Travail Obligatoire).
Au moment où celui-ci monte dans sa voiture, Celestino Alfonso tire plusieurs coups de feu qui seront amortis par la vitre. L’officier allemand essaye de se dégager du côté opposé mais se retrouve en face de Marcel Rayman, qui l’achève de trois balles.

Après cet attentat, l’occupant ne se sent plus en sécurité. La dénonciation en première page des journaux de propagande de cette opération comme un “acte abominable”, et les obsèques officielles en l’église de la Madeleine donnent plus de retentissement encore à l’opération.

L’assassinat de Ritter eut un immense impact à Berlin et Heinrich Himmler ordonna à son représentant en France Karl Oberg, de réprimer sans pitié les “terroristes”.
S’en suivra l’arrestation des vingt-trois membres du groupe Manouchian fin 1943. Les Allemands placarderont sur les murs de Paris l’Affiche rouge, outil d’une propagande qui stigmatise la présence d’étrangers et de Juifs parmi la Résistance française.

Le 21 février 1944, les membres du groupe de Missak Manouchian seront fusillés au mont Valérien. Un poème de Louis Aragon, [mis en musique et chanté par Léo Ferré] retracera cet épisode.

Dernière strophe du poème qui en comporte sept.

Le jour de son assassinat, Missak Manouchian écrivait à sa femme : Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.
Ne jamais oublier ces hommes et femmes épris de liberté… qui ont tant sacrifié pour notre liberté.

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Alain Cathala

Montpellier

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on trouve Montpelier mais plus couramment Montpellier, orthographe actuelle. L’étymologie la plus acceptable est celle établie par Chabaneau : Monspitillarius, c’est-à-dire monts des épices. Il dérive à la fois de la philologie et de l’histoire de la colline sur laquelle s’établissent les marchands d’épices qui firent la renommée et la gloire de la ville.

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1622 : le siège de Montpellier

Le siège de la place-forte protestante de Montpellier par l’armée royale de Louis XIII va durer de fin août au 19 octobre 1622. C’est un des principaux événements de la première rébellion protestante du début du XVIIe siècle. Après presque deux mois de siège, la ville se soumet sans être vaincue. Dernier acte local des guerres de Religion, cet événement majeur a transformé le visage de la ville.

Source : Archives départementales

Plan figuré du siège datant de 1622 … et un boulet de canon.

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La véritable histoire de la cathédrale inachevée de la Canourgue.

Le chantier de la cathédrale commence en 1627, soit cinq ans après le siège de la ville protestante ; on est donc dans le cadre de la contre-réforme.

L’évêque Fenouillet qui a imaginé le projet fait appel à l’architecte Pierre Levesville de Toulouse qui avait construit l’église Saint Étienne. Le terrain est en forte pente et géologiquement très instable. Les travaux de préparation des fondations prennent donc beaucoup de temps et rencontrent de nombreux problèmes. Toutefois le talent de Levesville fait que le socle qui devait soutenir les murs de la cathédrale est enfin construit avec une chapelle au-dessous.

En 1629, le cardinal de Richelieu passe à Montpellier en allant à Alès signer un traité qui annonce la prochaine révocation de l’édit de Nantes.
Dès qu’il arrive à Montpellier, il se fait conduire sur le chantier de la cathédrale, puis visite l’ancienne cathédrale détruite. (Fort Saint-Pierre).
En revenant d’Alès Richelieu repasse par Montpellier le 26 juillet 1629 et donne l’ordre d’interrompre les travaux de la nouvelle cathédrale pour plutôt reconstruire et restaurer l’ancienne (Saint Pierre). Une nouvelle épidémie de peste entérine la décision.
Le chantier resta abandonné jusqu’en 1665 où, sous la pression des riverains, l’évêché céda le terrain à la municipalité qui la transforma en place publique.

Que s’est-il vraiment passé ?
Plusieurs prétextes ont été avancés pour expliquer la décision de Richelieu, la position dominante du clocher qui en cas de conflit pouvait en faire poste militaire ou bien le cardinal en regardant les comptes a estimé la facture trop élevée… et quelques autres…

Les historiens ont mené l’enquête et ont sans doute trouvé les véritables raisons de cette décision soudaine et brutale de Richelieu.
Premier indice : en même temps que la cathédrale, l’évêque avait chargé Levesville de lui construire un palais épiscopal . Or la construction de ce palais s’interrompt en même temps que la cathédrale, et surtout il ne fut jamais achevé.
Deuxième indice : l’évêque avait une nièce, Périne, qu’il chérissait comme sa fille. Celle ci l’avait suivi dans son diocèse et s’était marié avec un certain Jacques Vallat, gouverneur du château de Montferrand. Soucieux de soulager l’oncle par alliance de soucis par trop matériel, on le retrouve sans arrêt sur le chantier de la maison, surveillant les travaux et signant tous les « prix-faits ».
Troisième indice : le frère de Jacques Valat était Pierre Vallat et celui-ci avait été nommé par l’évêque “responsable de la recette et maniement des deniers destinés au financement de la cathédrale”.

L’historien d’Aigrefeuille, cent ans après, soulève un peu le voile : Les ennemis secrets de l’évêque firent cesser le travail( de la cathédrale) en insinuant au cardinal de Richelieu qu’il détournait à d’autres bâtiments les fonds destinés à celui de la Canourgue. On peut imaginer que les “informateurs” étaient du parti protestant.
Pour préserver ce premier évêque de la contre réforme à Montpellier, Richelieu a clairement étouffé l’affaire. L’évêque réputé très strict et intègre a sans doute été victime d’une escroquerie de Jacques Vallat qui se révèle par son mariage avec Périne être le seul héritier des biens de l’évêque…

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André Abbe

Le retour de l’alpage

Chaque année, à la fin de septembre et au début d’octobre, je me souviens du “démontagnage” (la transhumance retour), avec nostalgie, de la descente du troupeau de Julien Raynaud, au cours des années 70 et 80.
Voici notre ami Claude, le plus fidèle des bergers bénévoles de Julien, qui traverse Valberg (Alpes Maritimes) en tête du troupeau suivi de Cocotte. Souvenirs, souvenirs.

GionoLe berger, un homme d’une cinquantaine d’années, gros de gros os, sans grande chair,
sans rien qu’une sèche peau cuite sur des muscles cuits,
un homme de colline, fait de soleil, de poussière et de feuilles mortes, …

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Belles prises !

Quand je vais à la pêche aux photos dans mes archives, je fais souvent de belles prises. Ainsi, je viens de retrouver cette photo, vieille de plus de 30 ans, de mes amis pêcheurs professionnels d’Antibes, Joseph Blanchet (1905) à gauche et Alain Soli, à droite. Je ne reconnais pas le pêcheur du centre en partie caché.
Dans son jeune âge, le regretté Joseph se déplaçait sur son pointu uniquement à l’aide de ses rames et retirait ses filets à la seule force de ses bras. Un homme attachant dont j’ai enregistré les souvenirs en provençal en 1987.

Alain, que je n’ai pas revu depuis longtemps, que l’on voit ici ramener une langouste dans les filets, avait pour spécialité la pêche aux oursins qu’il plongeait sans bouteille d’oxygène. Il était à l’époque premier prud’homme d’Antibes, c’est- à -dire juge chargé de régler les litiges entre pêcheurs. La charge a perdu de nos jours de son importance.

Il est à noter que les pêcheurs français de l’Atlantique et de la Manche ne connaissent pas les prud’hommes...

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Un regard encore sur l’expo. Femmes de Provence

Clic ! Gisèle reconnaît des amies roquebrunoises…

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EN VENTE ICI !

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