La Gazette de Passadoc – N° 193

L'hebdo 193

En face…

Aller de l’autre côté, passer la rivière, ce fut pendant longtemps comme un petit voyage …

Il suffit de passer le pontC’est tout de suite l’aventureLaisse-moi tenir ton juponJ’t’amène visiter la nature
 
L’herbe est douce à pâques fleuriesJetons mes sabots, tes galochesEt, légers comme des cabrisCourons après les sons de cloches

On faisait appel aux passeurs. Certains étaient fantasques et les histoires ne manquent pas :

– Antoine ? Il travaillait à la tête du client ; si vous faisiez partie de ceux  que – pour une raison connue de lui seul – il n’appréciait pas, il devenait plus sourd que la vieille Germaine ! Vous pouviez toujours le héler, vous égosiller, il vous tournait le dos et lisait son journal. 

Un jour, il a quitté le village sans prévenir qui que ce soit. On est restés isolés pendant des semaines. Puis l’Émile est arrivé, un bourru, un taiseux que tout le monde appelait  « le basque »… peut-être à cause de son béret vissé sur la tête, été comme hiver…

Je ne sais plus qui a eu l’idée de construire un pont… enfin une passerelle !  Le jour de l’inauguration, Émile a bu plus qu’il n’est convenable… Au matin, on l’a retrouvé pendu à un arbre, dans le jardin du curé, comme pour demander pardon au Seigneur.

Les premiers ponts sont en bois car le matériau est courant et relativement facile à travailler mais  putrescible, sensible aux intempéries.
Les premiers ponts en pierre apparaissent vers le XIe (Pont d’Eudes à Tours). En 1779, le premier pont métallique est anglais et réalisé en fonte. Le premier ouvrage métallique réalisé en France est le Pont des Arts (Paris), construit en 1803.

Au fil des ans, les audaces des ingénieurs vont donner des merveilles. Ainsi le Pont de Tancarville, la plus longue travée centrale d’Europe : 608 mètres, record national (1959)… le Pont de l’île de Ré, long de 3 000 mètres, culminant à 42 m au-dessus de la mer… le Pont d’Avignon sur lequel belles dames et beaux messiers dansaient en rond  ! (920 m et 22 arches ; la construction commencée en 1177 s’achève 8 ans plus tard).

Viennent les viaducs, comme l’audacieux viaduc de Milliau (2004) et celui de Garabit* dont le chantier de construction est ouvert en et terminé en.

Jeanne Monin

Recherches sur plusieurs sites.

* Photo : André Abbe. Vu par 219 Passadociens !

Claude Boyer
Ce viaduc est un projet de l’ingénieur des ponts et chaussées Léon Boyer, qui en confie la finalisation et la réalisation à Gustave Eiffel …

Bernard Belmont
Léon Boyer, le concepteur de ce chef-d’œuvre est trop souvent oublié dans les présentations et/ou commentaires.

Odile Fruitet
J’aime tellement ce viaduc et le restaurant chez Mme Bigaud en face ; très bonne cuisine et quel accueil ! que de très bons moments passés chez elle !

Jean Paul Velsin
Suis Lorrain d’origine (Nancy) et, pour raisons professionnelles, j’ai découvert : le Nord, la région parisienne, l’Alsace, la Normandie, le Languedoc-Roussillon et me suis arrêté en Aveyron par hasard. Je n’en suis jamais reparti !!! (Sud Aveyron : Millau ) …. Tout est beau en France, mais là, c’est superbe !!!

Patrice Combes
Cantal, Aveyron, Lozère… des viaducs en Occitanie !

Jeanne Monin
Les ponts et les poètes :
– Apollinaire :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours. Faut-il qu’il m’en souvienne.
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Et Yves Duteil :
♫♪♪♫Tu te souviens du pontQu’on traversait naguèrePour passer la rivièreTout près de la maisonLe petit pont de boisQui ne tenait plus guèreQue par un grand mystèreEt deux piquets tout droits ♪♫♫♪

  • Les échos de la semaine
    En automne…
    Silhouettes
    Un quiz !
    Mon ami Gilbert Henry
  • Passadoc

En automne

André Abbe
Ma photo date du siècle passé… Nous voici en automne, la saison la plus favorable pour les photographes.
Ce paysage d’un canal, non loin de Montauban, serait banal en tout autre saison. Mais les feuilles dorées sur les arbres et flottant à la surface du canal, lui donnent un caractère romantique.
 
Dans une de ses chansons, je ne sais plus laquelle, Jacques Brel déclare « … un canal s’est pendu.. ». Formule surprenante.
Où allait se pendre ce modeste canal ? De quel affluent de la Garonne était-il parti ? J’ai oublié.
 

Petit chœur de Claude Boyer, Jeanne Monin et Jean-Philippe Tinois pour répondre à André !

♫♪♪♫
Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu
Avec un ciel si gris qu’il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s’écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien
♪♫♫♫♪
 
Bien des poètes ont chanté l’automne :
– Verlaine bien sûr… Les sanglots longs des violons de l’automne…
 
Pourquoi l’automne engendre-t-elle tant de mélancolie ? C’est pourtant une saison magnifique !
Les couleurs, les senteurs des champs et des bois… Le calme, le silence presque des forêts, comme si les oiseaux étaient fatigués de s’être tant égosillés tout le printemps et tout l’été !
 
Verlaine écrit aussi :
Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver !
 

Silhouettes

André Abbe
J’ai de plus en plus de mal avec la langue française. Je ne me convertirai jamais à l’écriture inclusive, du pur charabia !
 
Les femmes réalisateurs de cinéma sont devenues réalisatrices.
Du coup, la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes a dû changer de nom.
Elle est devenue Quinzaine des Cinéastes.
 
Autrefois, je disais que mon amie Liliane-Émilie Cron était sculpteur. Aujourd’hui, je ne sais pas si je dois continuer à dire sculpteur ou sculptrice ou sculpteuse.
Mais je sais que j’aime ses silhouettes de profil suivies de leur ombre. Merci Émilie !

Jean-Philippe Tinois
Il y a des mots qui ne me choquent pas : instituteur, institutrice ; apiculteur, apicultrice. Pour d’autres, ce serait plus difficile aux oreilles comme les exemples que tu as cités.

Mais après tout on pourrait se baser sur la musicalité du mot ; il y a des exceptions dans toutes les langues… et quand ça choquerait, on ferait une exception.
Je ne sais plus qui décident d’inscrire de nouveaux mots dans le dictionnaire ou d’en retirer… L’académie française ?
 

Jean-Jacques Murat
…d’aviatrice à factrice, de danseuse à voyageuse, de bergère à ouvrière, d’académicienne à vosgienne… je n’ai jamais rien trouvé d’inclusif par là mais, sous prétexte de reconnaissance enfin déclarée, orthographiée, les nouveaux droits des auteur.e.s … repris par l’air du temps …
Pas pour moi non plus !

Un quiz !

Recherches Claude Boyer.

Mon ami Gilbert Henry

Fils de viticulteur et viticulteur moi-même dans mes jeunes années, je continue à m’intéresser au monde du vin et à l’occasion d’en boire, moins qu’autrefois.
 
Je lis toujours ce qui est écrit sur les étiquettes des bouteilles. Cela fait bien longtemps que je n’ai plus lu le mot « Coopérative » sur l’une d’elles, comme si le vin des coopératives était par nature de moindre qualité que les vins de domaines privés. Je connais d’excellents vins produits dans des coopératives. Je ne donnerai aucun nom, nous ne faisons pas de pub.
 
Du temps où j’écrivais pour la presse agricole, au cours des années 70 et 80, j »ai souvent eu l’occasion d’accompagner en reportage le regretté Gilbert Henry qui était maire de Rougiers (Var) et président de la Fédération Régionale des Coopératives Agricoles. Son enthousiasme était communicatif. Je l’admirais beaucoup.
 
Bien des villages devaient leur prospérité à leur coopérative.
 
Des regroupements ont eu lieu, beaucoup de coopératives ont disparu mais la coopération conserve toute sa place dans l’agriculture régionale.
[Texte et photo A. Abbe ]

Les publications de la semaine

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Cités dans La Gazette : André Abbe – Bernard Belmont – Claude Boyer – Patrice Combes – Odile Fruitet – Jeanne Monin – Jean-Jacques Murat – Jean-Philippe Tinois – Jean-Paul Velsin

Rédactrice en chef : Jeanne Monin