La Gazette de Passadoc – N° 174

L'hebo 173

10 ans déjà !

En 1980, devant des dizaines de boîtes, des centaines de photos, le journaliste roquebrunois André Abbe se grattait la tête :
Qu’est-ce que je vais faire de tout ça ?

Les années ont succédé aux années… et les photos aux photos ; résultat : 100 000 diapos, entre autres,  à sauvegarder ! Son fils François a eu l’idée de les numériser, de partager leurs histoires et les souvenirs de voyages…

C’est ainsi qu’est né Passadoc*… le passé du pays d’Oc… Aujourd’hui, Passadoc a dix ans et compte des centaines d’interlocuteurs qui commentent les photos, les reportages, qui apportent une précision, reconnaissent un visage – par exemple celui d’un jeune enfant qui aujourd’hui est papa de deux ou trois “poulpiquets”, comme chante Brassens, le Sétois. Tous les jours, ça raconte, ça papote, ça sourit !

Sont venus les expositions, et notamment “Femmes de Provence“, les publications tels “Roquebrune en images” et l’étonnant leporello !

Bon anniversaire Passadoc et bon vent ! 

Jeanne Monin

* Sur Facebook
Ci-dessous : Photos André Abbe

Qu'est-ce que je vais faire de tout ça ?
  • Les échos de la semaine
    L’aïoli monstre !
    Quand les vers avaient la cote
    Torero et toro
    Saintes-Maries-de-la-Mer
    La communale

  • Passadoc

L'aïoli monstre !

Dans plusieurs petites villes provençales, dans l’été ou le début d’automne, on organise un “aïoli monstre”. Tout le monde est bienvenu, et il y a quelquefois jusqu’à 400 participants.
Une photo saisit un moment, une atmosphère, et parfois raconte toute une histoire… on s’attarde sur l’image, on note les détails : ceux qui sont déjà assis et attendent passivement, ceux qui s’affairent, ceux qui bavardent…
Photo André Abbe

Quand les vers avaient la cote

Nous sommes au printemps : derrière André Abbe, un magnifique mûrier… et un chèvrefeuille en fleurs…

Torero et toro

Dans les arènes romaines de Fréjus“.
L’homme et la bête sont face à face… Agité par le torero, le leurre attire le taureau qui fonce… la muletta vole au-dessus de sa tête… la passe est terminée… le public applaudit. Pour quelques temps encore, la vie continue dans l’arène.
 
Il n’est pas question d’ouvrir ici la discussion “pour ou contre la corrida” ; il y a d’autres sites pour cela ; on regarde simplement ces photos prises par André Abbe au cours des années 70-80 et 2005.

Toutes les corridas ne sont pas mortelles. La Course Camarguaise met l’accent sur l’habileté plutôt que sur l’effusion de sang, précise François Abbe.

Martine Meunier
Effectivement, c’est bien de faire le distingo. Un Camarguais “aficionado” des courses camarguaises m’a expliqué les différences entre la Corrida et ce qui est pratiqué en Camargue. Le toro espagnol est sélectionné pour son aptitude à combattre dans l’arène, il est beaucoup plus imposant que le taureau de Camargue qui lui, sert aussi pour la viande (gardianne par ex). Les cornes ne sont pas les mêmes. Je vous laisse lire cet article qui explique bien les différences et l’état d’esprit des amateurs.

Depuis le temps que je patiente dans cette chambre noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante au bout du couloir.
Quelqu’un a touché le verrou et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour.
Francis Cabrel

Les Saintes-Maries-de-la-Mer

En mai, le pèlerinage rassemble quelque 20 000 participants.
C’est une fête religieuse : au cours de la messe, se côtoient les chrétiens du petit village (2 000 habitants), les “gens du voyage” et certainement quelques touristes !
André Abbe écrit : “Ces photos ont été prises il y a 45 ans. Je ne suis plus revenu au pèlerinage des saintes Marie Salomé, Marie Jacobé et Sara depuis ce jour.
Les Saintes-Maries… c’est aussi l’histoire de la petite Mireille qui s’en fut en Camargue, espérant que ses prières fléchiraient la volonté de son père qui refusait qu’elle épouse Vincent, trop pauvre vannier.
 
... Se lou malur vous despoutènto,

Courrès, courrès, i Santo ! aurés lèu de soulas.

(Si le malheur accable vos forces, Courez, courez aux Saintes ! vous aurez du soulagement.) –
Frédéric Mistral
 
Mais le trop chaud soleil du pays lui prend sa vie : victime d’une insolation, elle meurt, face à la mer, laissant ses parents et Vincent au désespoir.
 

Claude Boyer
J’ai pensé à cette chanson…
♫♫♪♪♫
Magali, Magali
Qu’est-ce qui m’a pris de t’emmenerAux Saintes-Maries-de-la-Mer
Ah si j’avais pu deviner
Que le malheur était dans l’air, Magali
Tu as préféré les guitares
Au son des fifres et tambourins
La farandole provençale
Ne me donnera plus la main
♪♪♪♫♪

♪♪♪♫♪
Entendi leï tambourinaïre
E mé leï fifre per dansa
L’amour que pourra pas se taïre
E ne jamaï se repaua Magali
E lou souleu de la Camarguo
Mi fa tan mau au foun d’au cuor
Qué si ridé ieu, que mi narguo
Es besaï l’ouo de ma muor
♪♫♪♪♫♫

La communale

André Abbe
– À l’école communale, je remplissais le poêle de charbon quand venait mon tour. Plus tard, je l’ai fait dans ma caserne à Verdun.
Puis les mines du Languedoc et de Provence ont fermé et nous avons fini par oublier le charbon.
 
Régulièrement, on parle de rouvrir nos mines…
 
Il existe le meilleur charbon, l’anthracite et le pire, la lignite. Lequel va-t-on brûler dans nos centrales ? Celui que nos voisins voudront bien nous vendre.
On ne jouera pas aux plus fins avec les particules fines.
____________
 
“… je remplissais le poêle de charbon…”, voilà bien une histoire que nos chères têtes blondes d’aujourd’hui ne pourront jamais raconter à leurs petits-enfants !
Photo André Abbe

Claude Boyer
Lorsque j’ai traversé la Mauritanie pour me rendre au Mali, j’ai croisé le célèbre train de minerai en partant de Nouadhibou. trois kilomètres de long, quatre locos, deux cents wagons, 16 000 tonnes…
Si nous devons revenir au charbon, c’est celui-ci que nous brûlerons vu qu’il coûtera moins cher à importer que si nous devons réinventer “les gueules noires” de L’Assommoir.

Myrmyr de Comps
À Comps, c’était un poêle à bois que nous allumions à tour de rôle, quand nous étions de service, avant l’arrivée de nos camarades et de la maîtresse.
Nous essuyions aussi le tableau. La maîtresse nous emmenait faire provision de genêt dans la colline.
Tout cela paraît très loin, c’était pourtant seulement dans les années 55-60.

Patricia Jouve
L’ai fach tamben, a l’escòla e encò de ma grand…
[Je l’ai fait aussi à l’école et chez ma grand-mère].

  • Cités dans La Gazette
    André Abbe
    François Abbe
    Claude Boyer
    Myrmyr de Comps
    Patricia Jouve
    Martine Meunier
    Jeanne Monin

  • Rédactrice en chef
    Jeanne Monin

Passadoc