L'hebdo 160
Le marché…
Il existe depuis la nuit des temps…
À l’origine, c’est plus du troc qu’un réel échange de produits contre des pièces de monnaie (qui sont encore à inventer) ; au fil du temps, les marchés sont devenus tels qu’on les connaît aujourd’hui : dans les campagnes, dans les villages, les étals proposent des fromages, du beurre, des volailles vivantes ou préparées, des légumes, des fruits ; dans les villes, à tout cela, s’ajoutent les tissus, les dentelles, les rubans… des besaces de cuir cousu et des paniers d’osier tressé…
La plupart du temps, il est hebdomadaire et c’est un lieu de rencontres, d’échanges… et de ragots !
– Paraît que Jean, le fils des Seguin, va épouser la petite Sylvette.
– Non ! Vous êtes sûre ? Ils sont si jeunes ! Et les parents sont d’accord ?
– D’accord ou non, il y a urgence… on m’a dit que les tourtereaux avaient fêté Pâques avant les Rameaux* !
Plus loin, c’est le père Martin qu’on étrille !
– Ce vieux grigou ! Il vend plus de vin que n’en produit sa vigne !
Et ça papote, et ça persifle, et ça médit et calomnie ! De temps en temps, on se félicite parce qu’un garçon du bourg est monté à la capitale et qu’aujourd’hui le voilà médecin… c’est tout le village qui est honoré par cette belle réussite !
On s’inquiète aussi des bruits de bottes, des bruits de guerre qui viennent de l’est…
Mais voici que midi sonne au clocher de l’église… les marchands remballent… la place se vide…
Photographie des marchés d’autrefois car de nos jours, tout est réglementé, aseptisé ; les étals sont réfrigérés, les légumes et les fruits débarrassés de toute trace de poussière, les poissons patientent sur la glace,… et les nouvelles qu’on commente sont celles entendues à la télé !
– Et notre marché à nous ? Il est où ?
Patience … le voici !
Jeanne Monin
*Fêter Pâques avant les rameaux :s’être enlacés si fort qu’une grossesse s’annonce avant le mariage.
Draguignan… 1970 – photo A. Abbe
André et François reviennent
sur la place du marché – photo M. Quiniou
Draguignan… 2024 – photo M. Quiniou
André Abbe
Nous sommes retournés sur ce marché plus de 50 ans plus tard. Un moment tellement agréable sur cette place à Draguignan. Mais quelle est l’histoire de la photo d’origine ?
Dans les années 70, j’avais photographié le marché de Draguignan de très bonne heure, à son tout début.
Mon fils m’avait demandé, en regardant la photo :
– Que faisais-tu de si bonne heure à Draguignan, à 22 kilomètres de chez toi ?
Je n’avais pas su répondre. Plus tard, la question m’a à nouveau été posée et là je me suis souvenu.
J’avais passé la nuit avec les garde-chasses. En les quittant, j’étais allé faire un tour au marché. Je m’explique :
– Quatre garde-chasses faisaient une grève de la faim. Ils protestaient contre une décision de justice. Ils occupaient un local dans Draguignan. Ils s’y trouvaient jour et nuit.
J’appartenais à un groupe qui soutenait la lutte de ces sympathiques gardes.
Chacun à son tour, un parmi nous passait la nuit avec eux, pour témoigner au cas où quelqu’un aurait voulu les déloger.
Un garde-chasse avait dénoncé un collègue qui faisait du braconnage. L’administration l’avait muté. L’histoire avait fait du bruit comme en témoigne un article du journal Le Monde de 1973, date de la photo.
Nous avions participé à une manifestation au cours de laquelle nous avions crié “Justice pour les garde-chasses”. Il fallait bien articuler, “ce” et “cha”…
Si un des gardes en question lit ces lignes, qu’il me rappelle comment leur grève de la faim s’est terminée.
J’avais fait plusieurs photos de ce marché, il m’en reste une.
- Les échos de la semaine
La transhumance
Témoignage du temps qui passe
Hum… le parfum de l’ail !
14 février La Saint-Valentin
Les ânes du Mont Mounier
La transhumance
La transhumance…. Qu’est-ce que c’est ?
C’est la montée (ou la descente) de la montagne avec les moutons quand l’herbe manque plus près des côtes méditerranéennes.
La bergère qui mène le troupeau, c’est Martine Baron, dite Titon.
Témoignage du temps qui passe
Point de photos, mais des regards sur des régions, des rues, des places… qui si elles ne changent pas d’aspect – telle la maison Abbe – changent de noms…
– Les Anglais sont des gens étranges qui donnent à leurs rues des noms de défaite, comme Trafalgar et Waterloo“.
Hum... Le parfum de l’ail !
14 février... Saint-Valentin
Les ânes du Mont Mounier
Claude Boyer
Cresi que lou premier es pas une saoume, es ben un ae…
Prochaine rencontre
Passadoc, c’est une association, des membres,
des lecteurs et de multiples auteurs.
Régine prépare quelque chose… On vous en dit plus très bientôt !
- Sont cités dans La Gazette :
André Abbe
Claude Boyer
Jeanne Monin - Rédactrice en chef
Jeanne Monin