La Gazette de Passadoc – N° 139

L'hebdo 139

L’ ail ? … aïe… aïe… aïe !!!

L’ail est paraît-il le remède souverain pour chasser les vampires, non pas les chauves-souris mais les vrais vampires ! ceux qui – grande cape noire, teint blafard et canines acérées – ne circulent qu’à la nuit tombée et se nourrissent de sang humain !

Ceux-là, rien ne les effraie sauf le soleil … et l’ail !

Au Moyen Âge et dans les siècles suivants, on y croit si fort que dans certains villages, on frotte d’ail la pierre d’entrée des maisons et que, subrepticement, on glisse dans la bouche des défunts quelques gousses d’ail ; ainsi, ils ne reviendront pas importuner les vivants !

Mais cette croyance viendrait de beaucoup plus loin : on a retrouvé des gousses d’ail dans le tombeau de Toutankhamon ; c’était alors un aliment miracle capable de guérir bien des maladies et de protéger les enfants contre les revenants malfaisants.

Lors des épidémies de rage, on a constaté que les malades devenaient hypersensibles à l’ail et à la lumière. Certains se sont demandé si Dracula n’aurait pas été un simple mortel, tout bonnement victime de la rage !

– Et nos tresses d’ail à nous, elles sont où ?

Patience… elles arrivent… les voici en si grand nombre qu’il y a de quoi chasser tous les vampires de l’Occitan !!! Et surtout, les voici prêtes à parfumer tous les aïolis de la Provence !

Jeanne Monin

Recherches sur plusieurs sites.

Photo André Abbe
Emplis des senteurs de fruits, de légumes, de tous les produits de l’artisanat local,
bruyants des appels des les commerçants, les marchés sont un festin pour les sens…
 
[Marché du vendredi à Roquebrune-sur-Argens (1984). La photo originale a été légèrement modifiée pour rehausser les couleurs.]
  • Les échos de la semaine
    Le bladeturc
    Une “caisse” volante !
    Le secret de lo sausson…

  • Passadoc

Le bladeturc

Photos André Abbe - À droite : François Abbe, le père d'André.
Le bladeturc… autrement dit, le maïs en provençal.

Y a-t-il une image pour annoncer la fin de l’été toute proche ?
Peut-être celle des épis de maïs que François Abbe a récolté et mis à sécher sur des cordes.

Une "caisse" volante !

Photo A. Abbe

Il n’est pas inhabituel de voir des hélicoptères et des jets privés survoler les villes, les plages de la Côte d’Azur.
Ce qui est plus surprenant, c’est de voir cette “caisse” de liège voler de la forêt jusqu’à l’usine !

François Abbe
La photo a 25 ans. J’aimerais savoir si c’est encore pratiqué !

Maryse Laugier
Aucune idée … je n’avais jamais vu ça !

Jean-Paul Tinois
– À la Môle, au domaine Siouvette  : ils participent à la reprise de l’industrie du bouchon en liège.

Le secret de lo sausson...

Photos André Abbe

La tarte tropézienne…  la  soupe au pistou…  l’aïoli bien sûr… des spécialités du sud de la France.

Parmi elles, originaire du cœur de la Provence, une tartinade classique – lo sausson ! – qui se mangeait sur de grandes tranches de pain lorsque les agriculteurs faisaient une pause dans les champs. Voici une  recette secrète !

Claude Boyer réagit :
Pas du “sud” de la France… Par pitié, qu’on perde cette habitude, ça ne veut rien dire… “spécialités provençales” point. 

Saint-Jean-de-Luz est au “sud” et là-bas on ignore ce qu’est l’aioli ou le saussoun ; par contre on y déguste de succulents ttoro (prononcez tioro) et l’été on fait la fête autour d’un zikiro en sirotant un Irouléguy.
La Gascogne est au “sud” et on se régale de foie gras, d’aiguillettes de canard aux morilles et de magret. 

Chaque région de France a ses charmes, il est normal que chaque natif de ces régions revendique son identité, ne voyez aucun chauvinisme dans cette intervention ; mais à l’instar d’André Abbe, je m’insurge contre cette appellation “Sud”… je suis Provençal et non Sudiste…

– Holà ! Que votre majesté ne se mette pas en colère ! plaisante Jeanne Monin.

Pour les géographes, le sud c’est tout ce qui se trouve sous une ligne horizontale tracée de Bordeaux à Chambéry…
 
Dire que la Provence – et donc ses spécialités ! – est dans le sud ne me semble pas être une incongruité.
“…
perdre cette habitude qui ne veut rien dire“. Peut-être parlerai-je du Midi…
 
Mais qu’est-ce que le Midi que Daudet (né à Nîmes) définissait* ainsi :
“Tout le Midi français s’épanouissait là, dans ses nuances diverses : Midi gascon, Midi provençal, de Bordeaux, de Toulouse, de Marseille, Midi périgourdin, auvergnat, ariégeois, ardéchois, pyrénéen…”
[*Numa Roumestan – 1881]

Gisèle Penat-Laborde

Souvenirs de mon enfance.

Repas des “travailleurs de la terre” lors de la pause à midi. J’adorais, tout comme l’anchoïade les jours de pluie…

Je revois mon grand-père tartiner généreusement son pain et se régaler. Il avait même converti les vendangeurs italiens durant les vendanges …
 
“La sauce du pauvre homme”, comme on l’appelait alors, faisait, oui, tout un repas. On ne lésinait pas sur le pain ni sur l’huile d’olive ! Je crois me souvenir que mes grands-parents y ajoutaient aussi de l’eau froide. La recette en provençal mentionne bien d’ailleurs “d’oli d’olivas et d’aiga”.
Même si la tapenade reste plus courante, on la sert pour un apéritif “chic et choc”,
(on en trouve dans des bocaux, comme la tapenade d’ailleurs, toute préparée ; j’en ai vu sur nos marchés provençaux varois, chez des producteurs d’olives et autres produits régionaux).
Ttoro → il est évoqué dans une “Gazette” de mai  –  Voir l’hebdo 121 “La bouillabaisse”.
Et voici la recette de Maryse Laugier !
  • Rédaction Passadoc – Ont participé :
    André Abbe
    François Abbe
    Claude Boyer
    Maryse Laugier
    Jeanne Monin
    Gisèle Penat-Laborde
    Jean-Paul Tinois

  • Mise en page
    Jeanne Monin

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