L'hebdo 124
Le livre de cuisine…
Il ne côtoie ni les récits de voyage, ni les romans sérieux, ni les énigmes policières ; il n’apparaît pas sur les étagères vernissées des bibliothèques de salon… Non, coincé entre les casseroles ou posé sur la pile des torchons, il a son domaine, sa place bien à lui : la cuisine !
Et pourtant, il raconte de belles histoires ! Celles des régions avec les spécialités locales, celles des familles… Ainsi, à la page 37, voici la blanquette que cuisinait Mamzette ! Tous les dimanches midi, cela parfumait la maison… Et à la page 64, c’est l’aïoli de Papet ! Petite nostalgie… et on salive encore rien qu’à relire la recette.
Les livres de cuisine apparaissent au XIIIe siècle (Moyen Âge). En tant que tels, on ne les trouve que dans les familles bourgeoises, voire nobles. Ils coûtent cher et majoritairement les humbles ne savent pas lire. Couvertures cartonnées, pages illustrées de dessins à la plume, on y parle de bouillons gras, de chapons dodus, de gibiers faisandés.
Quelques siècles plus tard, ils sont accessibles à tous. Pour quelques francs, on acquiert :
– La Cuisine à l’usage des Ménages, du Baron Brisse né à Gémenos [1813-1876], un des premiers journalistes culinaires. Son ami Théodore de Banville dit de lui qu’il était grand, heureux, souriant, gros comme un muid et gras comme un moine !
– Ma Cuisine, d’Auguste Escoffier, né à Villeneuve-Loubet [1846-1935].
La première édition du Guide Culinaire paraît en 1903 ; il deviendra la bible des cuisiniers. Maintes fois réédité et traduit en plus de dix langues.
Aujourd’hui, il se vendrait quelque 17 millions de livres de cuisine en France ! Peut-être sont-ils menacés par ceux qu’on trouve en ligne…
– Si vous n’êtes pas capable d’un peu de sorcellerie, ce n’est pas la peine de vous mêler de cuisine, écrit Colette – romancière, écrivain de l’intime – qui se passionne pour la cuisine. Elle a laissé bien des recettes gourmandes auxquelles elle donne un supplément d’âme, de saveurs, de senteurs et d’humour, des recettes qu’elle accompagne de ses vins préférés, car elle a grandi, mûri, vieilli dans la familiarité du vin.
Voyageur immobile, Giono quittait peu ses collines. Écrivain gourmand, il réussissait très bien la choucroute, raconte sa fille Sylvie qui ajoute : pas l’alsacienne, celle qu’il avait inventée, parfumée avec du bon vin et des épices.
– Et notre livre de cuisine à nous, il est où ?
Patience… il arrive après cette dernière citation* de Frédérique Deghelt, jeune romancière née à Bordeaux :
Si j’avais pu révéler mon amour pour les livres et ne pas les cacher, ce qui m’obligeait à n’en posséder que deux ou trois, c’est dans la cuisine que j’aurais mis la bibliothèque. Tant pis pour le gras sur les pages. J’aurais ouvert après quelques années des romans qui auraient eu des parfums différents. Le romarin pour Maupassant, le curry pour Baudelaire, les oignons pour… Ah que j’aurais aimé cela, une immense cuisine-bibliothèque !
Jeanne Monin
Recherches sur de nombreux sites.
- Les échos de la semaine
La cuisinière provençale
Le Viso
Valérian !
Les chevaux d’antan
Le provençal au lycée
Transhumance
- Le courrier des lecteurs
La cuisinière provençale
Un livre que possèdent aussi Régine Soyris… Marie-Jo Guiol… Christiane Borio Thomas… Volpine Volpe… Charlette Olliver Carlac… Jean-Pierre Violino…
Giselle Penat-Laborde
…obligé de l’avoir : mon maître d’apprentissage était Jacques Reboul, le neveu de J.-B. à Toulon, donc le frère de J.B., très grand chef aussi. Il avait “Le Coq en Pâte“, une institution toulonnaise à l’époque.
Le Viso
Émergeant des nuages, voici le mont Viso (3 841 m) – un des plus hauts sommets des Alpes italiennes – vu du village d’Ostana dans la haute vallée du Po qui prend sa source à ses pieds.
Son nom vient de Vesulus, soit “visible”. De fait, côté italien, sa majestueuse et imposante pyramide semble surgir de nulle part, ce qui rend sa silhouette visible et facilement reconnaissable sur une grande distance.
Son sommet se trouve en Italie (province de Cuneo) mais sa partie ouest appartient au Queyras (Hautes Alpes).
De part et d’autre est parlé le vivaro-alpin dialecte de l’occitan.
André Abbe
Valérian !
Les chevaux d'antan...
En 2008, j’avais suivi les recommandations de Madame Voynet, ministre de l’Écologie, en achetant une auto roulant au diesel. C’était bien connu, le diesel émettait moins de CO2 que l’essence à l’époque.
Tout a changé. Dans peu de temps, je ne pourrai plus entrer dans les villes avec ma bagnole bonne pour la casse. Le diesel est maudit. Il me restera le train pour me rendre chez mon fils.
Pour mes déplacements locaux, un cheval pourrait me suffire. J’ai de quoi l’entretenir chez moi. J’ai un pré et une écurie pour lui.
Il est question d’interdire les vaches (je ne plaisante pas) mais les chevaux devraient être épargnés car ils ne ruminent pas et de ce fait polluent moins l’atmosphère.
André Abbe
Le provençal au lycée
Transhumance
Le temps du départ en transhumance est arrivé.
Chaque année nous en parlons, c’est un “marronnier*” pour Passadoc ! Mais chaque année nous abordons un aspect nouveau du sujet.
Cette fois, faisons le compte : il convient de connaître le nombre exact de bêtes qui vont en montagne. J’ai essayé plus d’une fois de compter en même temps que le berger et à chaque fois je me suis planté !
Au moment du retour, le compte sera à nouveau fait en montagne pour connaître le nombre de brebis manquantes, victimes d’accidents. Il est rare qu’aucune ne manque…
Depuis le retour du loup dans le Mercantour en 1992, les absences sont plus nombreuses l’automne venu.
Sur la photo qui date d’une trentaine d’années, nous voyons Bernard Bellini concentré à la sortie du parc.
*Dans l’argot journalistique, le marronnier est un article ou un reportage qui revient de façon cyclique.
En mai, dans “La Gazette – N° 121“, on racontait la bouillabaisse. Guy Bouyer écrit :
“En 1891, dans une plaquette offerte aux membres de “l’Association Française pour l’Avancement des Sciences”, Jean-André Ortolan raconte gravement que la bouillabaisse fut inventée et baptisée à Saint-Raphaël, par un pêcheur, nommé Conradi.
Obligé de relâcher dans un coin désert, ce génial inventeur dut nourrir ses hommes avec les vivres du bord ; après avoir mouillé son poisson de vin blanc, ce qui n’est guère orthodoxe, et après avoir ajouté l’assaisonnement, il chargea un mousse de surveiller la soupe et, lui donnant un petit bâton, lui enjoignit d’appeler quand la bouille aurait baissé jusqu’à la marque qu’il avait faite.
Au moment voulu, le mousse se mit à crier :
– Venez vite, la bouille baïsso, souto la marquo d’ou bastoum !
C’est ainsi que le célèbre nom de bouillabaisse aurait été donné à cette délicieuse soupe de poisson”. (extrait de l’ouvrage de Marcel Carlini, Saint-Raphaël à travers les âges, paru en 1981).
- Rédaction Passadoc – Ont participé :
André Abbe
Nadine Berenguier
Claude Boyer
Guy Bouyer
Jean-Paul Dubroca
Jeanne Monin
Giselle Penat-Laborde
- Mise en page
Jeanne Monin