L'hebdo 105
Les chênes-lièges
Les chênes-lièges varois ont beaucoup souffert
à cause des incendies successifs
Le liège… Voilà plus de 5 000 ans qu’on l’utilise pour ses qualités. Léger, imputrescible, imperméable, résistant, il obstrue tout en laissant respirer le liquide intérieur, une vertu sans pareille qu’apprécieront un jour les vignerons !
À Pompéi, à Rome, on a retrouvé des amphores ayant vraisemblablement contenu du vin et dont le goulot était fermé par un “morceau” de liège. À quelle période apparaît le “bouchon” de liège ? Difficile à dire.
Au fil du temps, le liège va être utilisé dans des domaines où l’on ne soupçonne pas sa présence, tels l’aéronautique, l’automobile, le génie civil… les accessoires de mode, le mobilier écologique ! Longtemps, il sera l’accessoire indispensable au pêcheur à la ligne qui pendant des heures surveillent les oscillations de son bouchon ! (bouchon aujourd’hui fabriqué à partir du polystyrène).
– Et nos chênes-liège dans tout cela ?
Patience… ils arrivent !
Le chêne-liège se cultive en plein soleil et à la chaleur, dans une terre plutôt pauvre, acide, sablonneuse, surtout pas calcaire ni trop humide. C’est dire s’il est heureux dans notre sud ! L’eau nécessaire à toute vie, il la puise grâce à ses racines qui s’enfoncent profondément dans le sol. Il n’apprécie guère le froid : un -5°C durant plusieurs jours peut lui être fatal.
Si on en trouve en Chine, en Perse, c’est autour du bassin méditerranéen qu’il aime à vivre et notamment au Portugal : il est présent sur 736 000 ha [une production de 160 000 tonnes/an de liège] alors qu’en France, il n’occupe que 100 000 ha situés principalement dans les Maures et dans l’Estérel [4 000 tonnes/an].
Et voici qu’accostent les pointus !
On aperçoit un pointu de pescadous, pêcheurs professionnels, de retour au port et du liège récolté dans l’Estérel et dans les Maures, en attente d’être embarqué sur un cargo… à moins qu’il s’agisse de liège venu d’ailleurs pour être transformé dans les bouchonneries locales, Fréjus, le Muy, Vidauban, Gonfaron, j’en oublie.
Le chêne-liège varois a beaucoup souffert à cause des incendies successifs et le tonnage de liège récolté entre juin et août a chuté. Peu de propriétaires forestiers du pays gèrent leur suberaie (forêt de chênes liège) devenue parfois inaccessible.
Je donne un exemple parmi d’autres… le mien ! Je n’ai plus de chemin d’accès pour me rendre à la forêt familiale de l’Escaillon dans les Maures (commune de Roquebrune). Le chemin charretier qui n’est pas présent sur le cadastre a été barré par des propriétaires de villas. Allez leur faire comprendre que toute propriété doit disposer d’un chemin d’accès.
Les cargos n’accostent plus à Saint-Raphaël mais quelques pescadous sont toujours là. Ils disposent d’un nouveau marché au poisson qui accueille les clients le matin.
À la place de ces empilements de liège, on a érigé la capitainerie. Le port a été totalement restructuré pour accueillir des bateaux de plaisance de toute taille, y compris des yachts immenses. La plaisance a eu le vent en poupe puisque à l’ouest de ce port a été créé Port Fréjus et à l’est celui de Santa Lucia… ces trois ports de plaisance se situent sur moins de 2 km les uns des autres.
Recherches dans divers articles : Jeanne Monin – En italique : texte André Abbe.
Maryse Laugier
Il est loin le temps du liège des bouscatiers (provençal des Adrets)… Mon grand-père me racontait qu’au mois d’août, le liège de l’Estérel, porté à dos d’homme, était parcouru par les fourmis qui leur piquaient le dos ! Il m’a appris à enlever les couasses avec le picoutin [je ne suis pas très sûre de l’orthographe].
Claude Boyer
Mon père aussi m’a raconté ça lorsque, pendant la guerre, il travaillait pour les “Lièges du Var” à Puget … le liège sur le dos, les fourmis rouges…
Jean-Jacques Murat
A la Sanha, dins la forèst de Janas, se troba una iera que se ditz “iera dei macs” qu’a ren de veire amb lei macs ; èra sus aquesta planeta que la partida mascle dau süver, aquesta que pòu pas donar dei taps, èra abandonada…
[À la Seyne-sur-Mer, dans la forêt de Janas, on trouve une aire dénommée “aire des masques” qui n’a rien à voir avec les sorciers ; c’est là qu’était abandonnée la partie mâle du liège, celle qui ne peut être bouchonnée]…
- Les échos de la semaine
Coloquinte musicale !
Femmes de Provence
L’année du chat (lapin)
Les escoubettes
Conférence : 28 janvier - La bibliothèque de Passadoc
André Abbe
Coloquinte musicale !
Il y a quelques années : le musicien Montanaro joue du sabiren !
Yves Rousguisto, musicien, plasticien, facteur d’instruments, fabriquait un jour une sorte de cornemuse dans une coloquinte, cogordon en occitan.
Un ami de passage lui avait demandé :
– Comment appelles-tu cet instrument ?
et Yves avait répondu :
– Ne’n sabi ren… [“Je n’en sais rien” en provençal].
D’où le nom du sabiren qui est resté !
Femmes de Provence
Les costumes traditionnels – qu’ils soient de Provence, de Bretagne, d’Alsace ou d’ailleurs – permettent d’identifier au premier coup d’œil la région qu’ils représentent.
Bien évidemment ce sont des costumes folkloriques ; ils ne reflètent en rien la rude vie de tous les jours qu’affrontaient les femmes et les hommes de ces temps-là mais ils n’empêche qu’ils sont bien jolis et seyants
Photo Patricia Renoux.
“La femme provençale à travers ses costumes”
L'année du chat ... ou année du lapin...
Bonne année lunaire ! Bonne fête du Têt à tous les Vietnamiens ! et à tous ceux qui ont des origines vietnamiennes !
22 janvier : commence l’année du Chat, symbole de longévité, de paix et de prospérité dans la culture chinoise. Ainsi, 2023 s’annonce comme une année d’espoir et de belles opportunités, bien utiles en cette période… Nous en avons tous besoin !
Année du chat ou année du lapin ? La confusion pourrait venir d’une erreur de traduction : le mot chinois “mao” qui signifie “lapin” ressemble au “meo” vietnamien → “chat”.
Les sites “horoscope chinois” ne manquent pas ! Sur l’un, on lit même que 2023 est “l’année du délicat Lapin d’Eau, clairvoyant, sensible et empathique”.
Les escoubettes
Dans des lieux lointains, il m’est souvent arrivé de trouver des objets qui m’étaient familiers, que je croyais typiques de mon coin.
Ainsi en 1985 à Samarcande (Ouzbékistan), j’avais vu un marché aux escoubettes (balayettes)… les mêmes – à peu de chose près – que celles que M. Sénéquier produisait à Roquebrune !
Il les mettait en vente contre le mur de sa maison de la place. Il utilisait la bruyère (en provençal le brus) matière première abondante sur la commune pour faire balais et balayettes. À sa mort le métier “d’escoubailler” s’est perdu.
Abbe Photo : Conférence du 28 janvier
- Rédaction – Passadoc. Ont participé :
André Abbe
Valérie Allasia
Claude Boyer
Michèle Guilminot Pécoul
Jean Pierre Julien
Jeanne Monin - Mise en page
Jeanne Monin