Bergers de Laponie et de Provence : si éloignés et si proches

Dernière mise à jour : 22 janvier 2025
En 1974, André Abbe se lance dans une aventure hors du commun : plus de 8 000 km en caravane jusqu’au cap Nord, avec son épouse Francine et leur bébé de six mois à bord ! À travers la Suède, la Norvège et la Finlande, ce périple révèle des similitudes frappantes entre les éleveurs samis et les bergers provençaux, tous deux confrontés aux mêmes défis. Un voyage semé d’imprévus, d’histoires fascinantes et de rencontres inoubliables, qui trouve aujourd’hui un écho 50 ans plus tard…
1974 : Plus de 8000km en caravane avec un bébé

Eté 74. Après avoir acheté une caravane pliante tirée par la Simca 1100, nous partons pour le cap Nord avec notre fils François âgé de 6 mois. En écrivant ces lignes, j’ai honte d’avoir embringué ma famille dans une aventure aussi déconnante. J’avais l’intention de proposer à « Elle » ou un mensuel de ce genre, un grand reportage d’aventure familiale. Imaginez vous que j’avais prévu de passer de Norvège ou Finlande en URSS au retour pour la quitter en revenant par la Hongrie. J’ai fait de très longues démanches auprès d’Intourist en calant jour après jour des nuits d’hôtel… heureusement, une certaine nuit d’août il n’y avait pas de place dans l’hôtel qui était prévu. Merci les Soviétiques de nous avoir refusés ! On l’a échappé belle.
Des Lapones et un bébé

En 1974, au cours de ce long voyage en compagnie de Francine et de François, âgé de six mois, nous
avions parcouru la Laponie, en Suéde, Norvège et Finlande.
Hélas, nous n’avions pas eu l’occasion de rencontrer des éleveurs samis car ils se trouvaient avec leur
troupeau de rennes dans les alpages en juillet.
Nous avions visité le musée d’Inari. J’ai sous les yeux la diapositive d’un étable à rennes qui se trouvait
dans la cour du musée. Le hasard a voulu que François s’y rende à nouveau 50 ans après.
Agriculture en Laponie et en Provence

Dès cette époque, je m’intéressais à la culture sami car les similitudes avec la culture des bergers transhumants provençaux était grande.
Eleveurs transhumants de rennes et de moutons connaissent aujourd’hui les mêmes difficultés.
Par ailleurs, les uns et les autres parlent une langue menacée de disparation, le sami et le provençal.
1974, 1981 et 2006 : 3 séjours en Laponie

En 2006, en tant que membre du jury, j’ai été invité à me rendre à Östersund pour le Festival Liet
international qui organise un concours de chants en langues dites « moins répandues, chaque année. Un groupe Same du Nord avait gagné le prix du jury et la chanteuse provençale Liza avait gagné celui du public !
Éleveurs de troupeaux de rennes

J’en avais profité pour aller visiter Gaaltje, le centre culturel Same du Sud.
J’avais rendez vous avec le. sympathique directeur qui m’avait expliqué en anglais que les éleveurs samis avaient de plus en plus de mal pour transhumer avec leur troupeau de rennes à cause des oppositions des populations sédentaires.
Éleveurs de moutons de moutons

En Provence, la transhumance à pied est devenue de plus en plus rare à cause des difficultés pour
emprunter les routes. La plupart des bergers ne parlent plus provençal. Quelques uns la perpétuent.
Toutefois, un grand nombre de mots du provençal sont conservés dans le vocabulaire du métier
d’éleveur ovin.
Cette similitude mériterait d’être mise en avant par des expositions ou des conférences.

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