La Gazette de Passadoc – N° 76

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  • Les QUIZ… On les retrouvera à la rentrée.
  • On raconte un peu… beaucoup… passionnément !
    Ma madeleine de Proust !… Ferrassières : la fête de la lavande… Jacques Arnaud… Rendez-vous à l’Oubradou de la Fouant… Provènço libro… L’histoire de la lavande… Andrée Blachere… Gleb Sivirine… Le béton sur les côtes méditerranéennes… La bête du Gévaudan… La transhumance…
  • Vagabondages…
  • Photos d’hier
  • La bibliothèque de Passadoc

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Claude Boyer

Ma madeleine de Proust mécanique !

Puget-sur-Argens, 1965… me voici juché sur le tracteur Massey Harris Pony de mon pépé.

Dans le cadre du plan Marschall, le Pony 11 canadien fabriqué aux États-Unis a été importé pour permettre aux agriculteurs d’abandonner leurs chevaux. Sa particularité est son moteur Continental de 12 CV. Il sera l’un des premiers tracteurs construits à grande échelle. Il y a eu 6 modèles de Pony, le 11 canadien est le seul construit aux USA. Les 811, 812, 820, 820 Diesel et Vigneron ont été construits en France sous licence et équipés de moteurs Simca ou Peugeot.

Je serais bien incapable de préciser quel était le modèle de mon pépé.

Hier, à la fête de la lavande à Ferrassières, j’ai eu la joie de remonter dans le temps quand j’ai aperçu ce Pony. Je n’en avais pas vu depuis un petit demi-siècle…

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Ferrassières… la fête de la lavande

Clic !

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Jacques Arnaud

Descendant d’une puissante famille, les Laugier-Arnaud, essentiellement composée de banquiers, négociants en soie, et d’avocats, il aurait pu mener une existence cossue s’il n’avait été taraudé par la soif de découvertes et d’horizons lointains.
Bientôt il se sent à l’étroit dans ses montagnes et en 1805, Jacques décide de tenter la grande aventure c’est-à-dire se joindre aux milliers de migrants qui quittent la vieille Europe en se jetant à travers l’Atlantique pour tenter le rêve américain.

Clic… L’histoire est à cette page.

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Rendez-vous à L’Oubradou de la Fouant

André Abbe nous a emmenés pour une visite guidée de Roquebrune-sur-Argens… commentaires en provençal !
De nombreux Roquebrunoises et Roquebrunois étaient présents et chacun y est allé de son anecdote au fur et à mesure de la visite. La promenade s’est terminée chez Didou autour du verre de l’amitié. Merci Dédé pour cette
sympathique déambulation dans le village. A ben leù !

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Autrefois, les Roquebrunois avaient l’habitude de déposer leurs gravats à l’emplacement de l’actuel parking en bas du village.
Un jour, au milieu des morceaux de plâtre, poutres vermoulues et autres mallons, André Abbe aperçoit des livres… Il s’approche et sauve – entre autres – un dictionnaire daté de 1701 !

Clic !… Écoutez !

Jeanne MoninL’histoire imaginaire d’un vieux livre retrouvé au milieu des poutres et des mallons…

Il avait passé sa vie de livre dans la belle bibliothèque d’une grande maison bourgeoise …”Le château”, comme l’appelaient les gens du village.

On ne l’ouvrait plus guère… on le feuilletait à peine… en fait, on ne le lisait plus du tout ! Mais jamais, ô grand jamais, il ne serait venu à l’idée du maître de s’en séparer, ou pire : de le jeter !
Sur la plus haute des étagères, il se craquelait le dos au soleil et s’encapuchonnait de poussière… il vieillissait… comme le maître qui un jour rendit son âme à Dieu… à moins que ce ne fut au Diable.

“Le château” fut vendu à des gens de la ville qui modernisèrent ici, démolirent là…
Une bibliothèque, c’est bien joli mais il faut une salle de jeux pour les enfants

Adieu les belles boiseries… les livres furent donnés ou vendus sur les brocantes. Comme les autres, lui chemina de maison en villa… On ne sut jamais quelle main assassine le jeta sur le tas de gravats.
Heureusement, André Abbe est passé par là !

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Prouvènço libro !

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Giselle Penat-Laborde

Les moissons

O bel estiéu, sesoun de l’aboundànci,
Quau, digo-me, pou se plagne de tu ?
Sias e saras toujour lou bèn-adu,
Toujour vendras courouna l’esperanço


Ô bel été, saison de l’abondance,
Qui, dis-le-moi, peut se plaindre de toi ?
Le bienvenu tu es et tu seras,
Toujours, tu couronneras l’espérance.
Frédéric Mistral – Traduction Alain Viau.

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L’histoire de la lavande

Une belle histoire jusqu’à la légende dont elle serait issue. 

Les premiers rais de soleil réveillaient de leur douceur une Provence encore léthargique. Des oiseaux rendaient grâce ça et là à la nouvelle journée entonnant des chants mélodieux et joyeux. Les abeilles s’affairaient déjà à la tâche dans un ballet aérien. La nature engourdie par une nuit calme et paisible s’étirait lentement.

Comme chaque jour, une petite fée nommée Lavandula, grande de pas plus d’un pouce, s’éveilla avec la nature dans un rituel immuable. Lissage de ses jolis cheveux blonds, quelques gouttes de rosée fraîche pour se débarbouiller et rendre à sa peau son teint frais, redonnant à ses yeux l’éclat d’un bleu encore jamais vu. Quelques frétillements rapides pour défroisser ses ailes cristallines, elle était prête pour de nouvelles explorations. Elle n’avait pas d’attache et voyageait selon ses envies où se laissant porter par les vents. Évoluant si haut que nul ne pouvait le voir, Lavendula tenait rigoureusement un cahier de chaque paysage qu’elle survolait. 

Clic !… la suite est à cette page.

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Philippe Natalini

Andrée Blachere

À nouveau, hommage et honneur aux nombreuses femmes qui s’engagèrent dans la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Agents de liaison irremplaçables, assumant avec courage des missions importantes mais dangereuses, la plupart étaient de jeunes filles qui n’hésitèrent pas à s’engager sachant les risques encourus : l’arrestation, la torture, la déportation et le pire, la mort. Pour illustrer cet engagement, ce courage, voici le témoignage de Andrée Blachere, une jeune résistante de Bollène (Vaucluse) :

J’ai rejoint la Résistance en juillet 1943. J’avais à peine 21 ans. J’étais adhérente au FUJP (Front Uni des Jeunes Patriotes). En octobre ou novembre, un responsable de cette organisation me confia une mission qui reste gravée dans ma mémoire. Il fallait transporter une valise contenant des tracts et des armes de Valence à Avignon. En me la remettant en gare de Valence, il me dit :
À la sortie de la gare d’Avignon, les Allemands contrôlent les voyageurs, notamment les hommes. Les femmes, surtout si tu leur fais un charmant sourire, passent plus facilement. Mais tout de même sois très prudente. Tu remettras la valise à un homme qui se trouvera devant le café, à gauche, en sortant de la gare. (Aujourd’hui ce café n’existe plus). Il tiendra à la main droite un exemplaire du journal de l’époque “Le Petit Marseillais“.

Je prends donc le train avec l’insouciance d’une jeune fille de 20 ans. Je m’installe dans un compartiment, la précieuse valise, dans le filet à bagages, assez loin de moi, en cas d’un contrôle toujours possible et imprévu.

Au moment où le train démarre, trois militaires allemands dont un jeune et élégant officier, s’installent dans le compartiment. Celui-ci se fait entreprenant, tout sourire. Il me dit que la France est un beau pays, surtout la Côte d’Azur et m’invite à aller y passer quelques jours avec lui.

Enfin nous arrivons en gare d’Avignon. Je prends ma valise et me prépare à affronter le contrôle allemand. Une angoisse terrible me serre à la gorge. La sueur dégouline le long de mon dos. J’aperçois tout à coup mon jeune officier qui se prépare à sortir. Une chance. Un réflexe. Je me mets à côté de lui en souriant. Nous passons, évitant ainsi le contrôle.

Ouf ! Je suis sur la place. Mais il faut maintenant que je me débarrasse de lui… et de ma valise. Je lui donne rendez-vous au buffet de la gare. J’aperçois celui qui m’attend avec son journal à la main droite. Je lui tends avec soulagement la valise, il me remet son journal sans un mot et disparaît rapidement. Mission accomplie. J’en suis fière mais je m’en souviendrai toujours. Quant à mon bel officier, inutile de vous dire qu’il m’attend toujours !

Andrée Blachere a rejoint l’armée des ombres en 2011, elle était âgée de 90 ans.

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Gleb Sivirine

Gleb Sivirine (chef du maquis) témoigne :
Grande journée pour les jeunes du maquis, qui ont fait leur premier défilé militaire, et au fond, ça a très bien marché, bien mieux comme ensemble et comme discipline que ce à quoi je m’attendais.

Réunion donc, à 9 h, ici comme je l’avais dit, et à 9h 1/2 précises, suivant l’horaire fixé, départ pour Aiguines. Je descends avec la voiture, Roger, Jean-Pierre et deux autres, ces trois derniers devant avec le F.M. barrer la route d’arrivée à Aiguines. Avec Roger, nous préparons les détails matériels de la cérémonie, nous prévenons les gens, puis je retourne sur la route, à quelques centaines de mètres du village où j’attends mes hommes. Deux sections de 18 hommes, commandées l’une par Pierrot, l’autre par Dominique, celle de Pierrot en short et chemise bleue, celle de Dominique, en uniforme style compagnon. Je prends le commandement de l’ensemble et on défile d’une manière impeccable en chantant à travers le village. La manœuvre se fait très bien, arrêts nets, maniement d’armes vraiment pas mal pour des débutants, car bon nombre ignoraient tout du maniement d’armes il y a quelques semaines. Salut aux couleurs, puis minute de silence en souvenir de nos morts, minute d’autant plus poignante que l’on entendait derrière nous les sanglots de Madame Dûchatel (1)…

Je reprends le commandement, nous ressortons du village, et au moment où je vais les requitter pour aller chercher la voiture, il y en a 1, 2 puis à peu près tout le monde qui me demande d’aller faire le salut aux couleurs aux Salles, soit à 6 km de là encore.
Les Salles est le patelin qui nous ravitaille le mieux dans la région et les habitants en sont vraiment très chic (2). Je me fais prier deux minutes, puis je décide que nous allons y descendre, et moi-même pars avec mon personnel du F.M. pour tout préparer et prévenir les gens que nous venons.

Réception touchante de spontanéité et de gentillesse. Quand nous arrivons, tout le village est massé sur la route, des hommes se découvrent ou saluent, des femmes pleurent… Après la cérémonie, on nous accueille dans l’hôtel du village où nous occupons évidemment la grande salle en totalité étant 44 à nous tous. Défilé très sympathique de gens venant chacun apporter quelque chose, qui des œufs, qui du pain, qui du fromage et surtout du vin. Au total, repas épatant se terminant par des chansons de chez nous et par une crème offerte par les demoiselles des Salles qui, pour nous faire patienter, chantent aussi quelques romances. J’ai l’impression que si je n’avais pas veillé à la distribution du vin, le retour aurait pu être un peu difficile, mais tout s’est bien passé et le défilé de départ a été tout à fait convenable.

1. L’épouse du gendarme François Duchâtel assassiné à Aups (83) le 12 juin 1944.
2. Aux Salles, Louis Picoche signalera en particulier l’aide des familles Anot, Bagarre, Sumian et Laugier. À Aiguines, les familles Malon, Sage et Perrier.

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Le béton sur les côtes méditerranéennes

Si notre littoral méditerranéen est aujourd’hui constellé de constructions immobilières en tous genres, il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a 78 ans de cela, le béton faisait son apparition sur nos côtes, pas du fait de promoteurs immobiliers, mais de celui de l’occupant allemand.

Ainsi s’est édifié “Le mur de la Méditerranée” (en allemand : Südwall, signifiant “rempart du sud”). Il s’agissait d’un système extensif de fortifications côtières, construit par le Troisième Reich durant la Seconde Guerre mondiale ( de 1943 à août 1944) le long de la côte française de la mer Méditerranée, allant de Cerbère à Menton, et destiné à empêcher une invasion par les Alliés.

La 19e Armée allemande dont le PC était à Avignon, armait ces fortifications. Elle était organisée en 7 secteurs côtiers de défense couvrant les 864 km des côtes françaises de la Méditerranée, de la frontière espagnole jusqu’à la frontière italienne. De nombreux ouvrages composant ce Südwall sont encore aujourd’hui debout et font partie intégrante du paysage.

Voir informations complémentaires sur le site Sudwall Superforum.

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Alain Cathala

La bête du Gévaudan.

Le 30 juin 1764, sur les rudes plateaux du haut Vivarais (au sud du Massif Central), Jeanne Boulet, une petite bergère de 14 ans, meurt victime d’une “bête féroce”, selon le curé qui l’enterre. À partir de là, les agressions de jeunes bergers vont se multiplier en dépit de grandes battues.

La psychose se répand dans cette région appelée Gévaudan, qui correspond à l’actuel département de la Lozère. La mystérieuse “bête” fait parler d’elle dans les gazettes et même à la cour du roi Louis XV, à Versailles, où l’on mobilise la troupe pour lui donner la chasse. En vain. On lui attribuera au total 80 à 100 décès en trois ans.

Les rumeurs les plus fantasques vont se donner libre cours jusqu’à nos jours, avec le film Le Pacte des loups (Christophe Gans, 2001). D’aucuns imaginent une bête extraordinaire ou encore un tueur en série qui aurait dressé des chiens à cet effet.

D’après l’historien Jean-Marc Moriceau, il s’agirait en fait de trois loups de grande taille. Le premier fut abattu par François Antoine, porte-arquebuse du roi, en septembre 1765, sur le domaine de l’abbaye royale des Chazes. Le dernier fut tué le 19 juin 1767 par un enfant du pays, Jean Chastel. Après cette date, on n’eut plus à déplorer de drame.
Et l’historien de rappeler que les attaques de jeunes gardiens de troupeaux par les loups étaient relativement fréquentes dans les campagnes de l’Ancien Régime, qui comptaient encore au XVIIIe siècle une vingtaine de milliers de loups. Le Petit Chaperon rouge n’est pas seulement un conte…

Source : herodote

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François Abbe

La transhumance

Fin juin 1984, j’avais 10 ans. Nous étions partis de Saint-Auban (Alpes Maritimes) à 900 m d’altitude pour arriver à la Colle à 1 900 m d’altitude. Il y a de la neige en été mais pas d’herbe ! Quel est l’intérêt de monter aussi haut ? Car de l’autre côté du col, sur le mont Mounier, on trouve de l’herbe tout l’été !

Il ne fait pas chaud … alors on sort les pulls… un pull tricoté par ma tante Jo… comme j’aimais les maths, elle l’avait personnalisé. La classe, non ? Un beau voyage dont je me souviens surtout à travers les photos d’André (mon papa).

On m’avait fait sécher l’école pour la transhumance. André l’a suivie une dizaine de fois. On espère que d’autres bergers prendront la relève pour que cette belle tradition perdure… (sans parler des transhumances “carte postale” où on balade des moutons dans des villages pour la photo).

Jeanne Monin … À chaque fois que je lis “transhumance”, immanquablement me revient en mémoire ces paragraphes de Monsieur Daudet… un bonheur :

“Il faut vous dire qu’en Provence, c’est l’usage, quand viennent les chaleurs, d’envoyer le bétail dans les Alpes. Bêtes et gens passent cinq ou six mois là-haut, logés à la belle étoile, dans l’herbe jusqu’au ventre ; puis, au premier frisson de l’automne, on redescend au mas, et l’on revient brouter bourgeoisement les petites collines grises que parfume le romarin…

Donc hier soir les troupeaux rentraient. Depuis le matin, le portail attendait, ouvert à deux battants ; les bergeries étaient pleines de paille fraîche. D’heure en heure on se disait : “Maintenant, ils sont à Eyguières, maintenant au Paradou.” Puis, tout à coup, vers le soir, un grand cri : “Les voilà !” et là-bas, au lointain, nous voyons le troupeau s’avancer dans une gloire de poussière.

Toute la route semble marcher avec lui… Les vieux béliers viennent d’abord, la corne en avant, l’air sauvage ; derrière eux le gros des moutons, les mères un peu lasses, leurs nourrissons dans les pattes ; – les mules à pompons rouges portant dans des paniers les agnelets d’un jour qu’elles bercent en marchant ; puis les chiens tout suants, avec des langues jusqu’à terre, et deux grands coquins de bergers tombent sur les talons comme des chapes.”

Je ne m’en lasse pas…

Document PASSADOC – Photo André Abbe

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Christophe Kilou

Vins-sur-Caramy

… dans le Var.

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Alain Cathala

Château de Baux – Saint-Jean-de-Bueges.

Ancienne seigneurie des Aubert de Gelas de Chalus, le château fut vendu et revendu… Dernier propriétaire dans les années 1970, M. Sicard, qui vendit (franc symbolique) le château au département qui le restaurera et le rétrocédera à la commune.

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Draguignan

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Montpellier

Les jardins du Peyrou. C’est l’arrivée de l’aqueduc Saint-Clément qui amène l’eau à la ville. Elle est puisée à 10 km, à la source du Lez, amenée par un aqueduc, passant par Montferrier-sur-Lez, Saint-Clément-de-Rivière, puis, canalisée (route de Lodeve), elle repart en aqueduc des Arceaux, à Montpellier, le bassin pour le surplus d’eau. Aujourd’hui, Montpellier est alimenté par l’eau du Rhône.

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Guy Bouyer

Sainte-Baume, à Plan-d’Aups.

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Claude Boyer

Tempête de ciel bleu sur Sainte-Croix et Valensole !

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Giselle Penat-Laborde

Arles

Clic… Robes d’Arles… Fifres, tambourins et musique de Bizet !

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Giselle Penat-Laborde

La Treille

Le village de Marcel Pagnol

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