La Gazette de Passadoc – N° 66

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  • Les QUIZ !
  • On raconte un peu, beaucoup… passionnément !
    La petite voleuse… La doyenne de l’humanité… Sainte-Croix, un vieux quartier de Montpellier… Les saints de glace… Le quartier de Saint-Firmin… Le dolmen des Barrières… Le Latécoère 550… Eugène Cornu… La naissance des villages varois… Quatorze monastères…
  • Quelques images d’ici, delà… d’un peu plus loin…
  • Photos d’hier
  • La bibliothèque de Passadoc.

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Claude Boyer

La petite voleuse

Nous sommes à Aix-en-Provence, le 9 juillet 1884. Marie a 13 ans, c’est une fillette bien habillée, chaussée de souliers vernis, les mollets couverts de fines chaussettes blanches, un joli nœud enserrant ses cheveux en une imposante queue de cheval. Une fillette bourgeoise dont on ne se méfie pas.

Ses livres scolaires sous le bras, elle entre acheter un gâteau dans la pâtisserie de M. Rolland. Il n’y a personne dans le magasin, M. Rolland qui se trouve dans l’arrière-boutique a commis l’imprudence de laisser le tiroir-caisse ouvert. C’est trop tentant pour Marie, elle jette un rapide coup d’œil circulaire, envoie sa petite main dans le tiroir et en retire 9 francs qu’elle fait aussitôt disparaître dans sa poche.

Malheureusement pour elle, depuis le laboratoire un apprenti a vu son manège. Il alerte M. Rolland qui retient la petite voleuse et envoie le commis alerter la maréchaussée. L’affaire fait grand bruit, un attroupement a tôt fait de se former devant la boutique où les pleurs de Marie, retenue par les gendarmes, commencent à désarmer les plus virulents redresseurs de torts qui lui souhaitaient déjà de connaître la paille humide du cachot quelques instants auparavant.

C’est alors que M. Savournin, l’épicier du quartier, vient à passer et ne manque pas de s’enquérir du motif de l’attroupement. Mis au courant il demande à voir la petite voleuse et s’exclame :
– Ah, mais c’est encore elle ! Il y a quelques jours je lui ai enlevé 53 francs qu’elle avait pris dans mon tiroir. Elle en fait donc son métier !

Cette révélation fait évanouir toutes les bonnes dispositions et Marie est conduite sous bonne escorte chez le commissaire. L’enquête est rondement menée et on s’aperçoit alors que la petite industrie de Marie ne date pas d’aujourd’hui, nous avons à faire à une kleptomane. En effet, il était fréquent que ses livres sous le bras, elle se présente dans une boutique quelconque, demande pour un sou de n’importe quoi et, dès que les yeux du marchand s’égaraient, la main de la petite se pose prestement sur le premier objet venu, de préférence sur l’argent. Le tour était joué et la jeune fille recommençait ailleurs.

En ce temps-là, on ne badinait pas avec l’autorité et le père de Marie, jugé responsable, fut condamné à faire enfermer son enfant.

Source : Geneprovence, La Provence nouvelle, 13 juillet 1884.

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La doyenne de l’humanité

Après l’Arlésienne Jeanne Calment, voici l’Alésienne de naissance Lucile Randon, couronnée Doyenne de l’humanité …. On respire du bon air en Passadoc…

Après le décès de la Japonaise Kane Tanaka, qui était la doyenne de l’humanité du haut de ses 119 ans, c’est une Française, originaire d’Alès, qui lui succède. Il s’agit de Sœur André, résidant dans un Ehpad de Toulon. [Un récent quiz évoquait cette plus que centenaire.]

Lucile Randon, alias Sœur André, a fêté vendredi 11 février son 118e anniversaire à Toulon. Depuis ce lundi 25 avril, celle qui était la doyenne des Français et des Européens devient désormais également la nouvelle doyenne de l’humanité. 

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Alain Cathala

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Sainte-Croix… un vieux quartier de Montpellier

1120. Guihem d’Ermessande se construit ce “palais urbain” à partir de plusieurs maisons alors situées dans la zone d’extension ouest de la ville (qui n’était pas encore fortifiée) juste au bord d’un surplomb dominant la plaine nord (notre place de la Canourgue). Il construit aussi sur la place devant son palais la chapelle Sainte-Croix pour ses dévotions personnelles.
Il se comporte alors comme la plupart des “princes urbains” de l’époque qui s’installent dans un certain confort au cœur de leur ville.

Il commence l’aménagement d’un vaste secteur qui couvre toute la partie ouest de la ville désigné par les toponymes : “al petrun”, du “peiron” ou du “Peyrou”. La première enceinte est alors construite et englobe le plateau sommital de la colline jusqu’au Palais et l’église de Sainte-Croix.

Lorsque survient la révolte de 1143 où chassé de sa ville, Guilhem doit la reconquérir militairement, ce palais ne le protège absolument pas. Après la révolte, il se fait construire un château fortifié sur le promontoire extra-muros à l’extrémité de ce quartier (actuel Palais de justice). Il donne alors le Palais et l’église Sainte-Croix au clergé qui le transforme en “Canourgue”, nom qui lui restera. L’ancienne résidence Sainte-Croix cédée au prieur de Saint Firmin devient après 1150 le siège du gouvernement ecclésiastique. La “maison presbytérale” de Saint Firmin, La Canourgue, abrite dès lors les nombreux services du prieur, haut dignitaire du chapitre de Maguelone et responsable de la seule paroisse médiévale de Montpellier. Ce transfert de propriété préfigure la forte spécialisation cléricale de ce quartier au fil des siècles et jusqu’à nos jours.

Pour valoriser le quartier proche de son nouveau château-fort, Guilhem d’Ermessande établit tout d’abord un marché selon le schéma traditionnel de la “foire” et du château.
Une orgerie et un marché au cuir s’installent aux abords du château et des écrits attestent de la présence de “tables” contre le chevet de la chapelle castrale et le long du mur fermant la place forte coté ville. Le seigneur et les nobles de la ville en possèdent plusieurs.

Entre 1168 et 1172 le seigneur édicte un décret interdisant toute construction sur la place devant son château pour préserver la surface réservée aux marchands. Après avoir créé sa propre place réservée aux “coyratiers” il l’assortit d’un monopole : la vente du cuir ne pourra se pratiquer ailleurs, et notamment plus dans l’ancien lieu de vente du cuir, qui prends désormais le nom de vieille corraterie.

L’essor du marché de Sainte-Croix et l’investissement massif du seigneur et des familles de son clan dans le quartier voisin de Saint-Firmin provoque sûrement à cette époque le percement de la rue Saint-Firmin qui coupe transversalement ce village en rond pour relier le marché de Sainte-Croix à celui de la Condamine autour de Notre-Dame-des-Tables. Ce percement transversal n’existait pas à l’origine de Saint-Firmin.

Le percement de la rue Foch a définitivement défiguré l’aspect médiéval de ce quartier ouest en ouvrant une large tranchée en son milieu…

Source : Fabre&Lochard : La ville médiévale – Études du patrimoine 1992.

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Les saints de glace

Quand mai arrive, les apprentis jardiniers n’ont qu’une envie : semer, planter, bouturer, etc. Mais les sages recommandent de ne pas se précipiter car “Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré” et “Mamert, Pancrace, Boniface sont les trois saints de glaces, mais saint Urbain les tient tous dans sa main.” C’est le 25 mai !
– Attention ! le premier des saints de glace, souvent tu en gardes la trace.
– Avant Saint-Servais, point d’été… après Saint-Servais plus de gelée !

Mais d’autres affirment :
– C’est une croyance qui remonte au Moyen Âge Il est ainsi recommandé aux jardiniers du dimanche comme aux professionnels d’attendre que ces trois jours soient passés avant de s’adonner à de nouvelles plantations. 

Faut-il vraiment se méfier de Saint Mamer, Saint Pancrace et Saint Servais, devenus depuis 1960 Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande ? En réalité, il n’y a pas de véritable justification météorologique aux saints de glace. Alain Baranton, “le” jardinier de Versailles, déclare : 
Depuis 40 ans, je dis à mes collègues de ne pas attendre et de planter. Jamais une plante à Versailles n’a gelé à cause des saints de glace.

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Le quartier de Saint-Firmin

Ce quartier central de Montpellier de forme absolument circulaire est construit selon le modèle de “villages en rond” (ne pas employer le mot “touristique” de circulade non employé en archéologie ni en histoire) assez fréquents en Languedoc autour du XIe siècle. Un groupe de maisons accolées en rond dont les murs extérieurs forment un rempart circulaire. Il était sans doute à l’origine entouré d’un fossé défensif.

Histoire et énigme
Son statut particulier au cœur de la cité est longtemps resté un mystère de l’histoire médiévale montpelliéraine… “… Aux origines de la ville ce noyau d’habitat semble disposer d’une existence autonome, en effet il ne relève juridiquement d’aucun des pouvoirs en place. …Puis la paroisse Saint-Firmin apparaît soudain sur les documents en 1113 en tant que seule paroisse de la seigneurie de Montpellier au même titre que la paroisse Saint-Denis de Montpellieret (sur l’actuel Lycée Joffre) partie de la ville sous l’autorité de l’évêque de Maguelone… À partir de ce moment-là, l’évêque de Maguelone s’opposera systématiquement à la création d’autres paroisses sur les terres de la seigneurie de Montpellier malgré l’accroissement considérable de la population…”
(extraits de Fabre-Lochard Patrimoine 1992)

Hypothèse historique de Fabre-Lochard
D’après de nombreux indices qu’exposent Fabre et Lochard, l’histoire semble effectivement remonter à la fin du XIe siècle. En 1096, Guilhem de Montpellier part à la première croisade.
Un an plus tard, Guilhem Arnaud neveu de l’évêque Arnaud de Maguelone et cousin et tuteur du seigneur de Montpellier part aussi en Palestine et lègue avant son départ ce qu’il pourrait hériter du seigneur de Montpellier à l’évêché de Maguelone.
L’épiscopat aurait profité de l’opportunité de l’absence du seigneur de Montpellier et de son héritier pour ériger Saint-Firmin comme l’unique paroisse de Montpellier et créer ce “prieuré-cure” dont le titulaire est le plus haut dignitaire du chapitre de Maguelone.
Maguelone s’octroierait ainsi un droit de regard sur les destinées de la ville naissante… accompagné des revenus substantiels issus des “dîmes”.
L’indépendance et l’importance de l’église de Saint-Firmin et de son quartier pour la vie religieuse et universitaire de la ville s’expliquerait ainsi… Le secteur est ensuite habité par des lignages aristocratiques liés aux origines des Guilhem et qui joueront un grand rôle dans le Montpellier féodal.

Et Sainte-Anne ?
À l’extérieur du village en rond, au bord de la pente plus abrupte de la colline, était situé au XIe siècle le cimetière de Saint-Firmin. Au XIIIe siècle, c’est sur ce cimetière désormais désaffecté qu’on construira l’église Saint-Arnaud qui s’appellera par la suite Sainte-Anne…

[Recherches de Jean-Pascal Girou]

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Ludovic Lhopital

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Le dolmen de Barrières

… ou de la pierre levée*. Un des nombreux dolmens* de Lot, et un des plus majestueux. Il se trouve sur la commune de Miers qui en compte 14. Un circuit de 7 km, bien balisé, permet d’en découvrir quelques-uns, dont celui-ci.

[“Dolmen” : du breton toal qui signifie table et men signifiant pierre… “Menhir” : de men, pierre, et hir, long.
En Quercy, Rouergue, beaucoup de lieux sont dits “Dolmen de… “, même là où l’on ne trouve pas (ou plus) de mégalithes ; on suppose que des menhirs (pierre levée) ont pu s’y trouver.]

Clic ! Quelques images…

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Philippe Natalini

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Le Latécoère 550…

Dans le secteur de Fréjus/Saint-Raphaël reposent de nombreuses épaves de navires dont je partage assez régulièrement l’histoire.

Mais il n’y a pas que des bateaux reposant dans nos fonds marins. Il y a 89 ans de cela, un hydravion, le Latécoère 550, sombrait en baie de Fréjus. Son épave repose depuis par 70 mètres de fond.

En avril 1933, vole pour la première fois un étrange bombardier quadrimoteur, le Laté.550, construit plus ou moins en marge d’un programme BN5 (bombardier de nuit à cinq places) émis en 1932. Pour les spécialistes, ses quatre moteurs Gnome-Rhône 9 Kdrs Mistral à 9 cylindres en étoile refroidis par air sont montés deux par deux en tandem sur des fuseaux-moteurs plaqués sous une vaste voilure de 33,97 m d’envergure.

Après des essais préliminaires difficiles durant lesquels la forme des dérives, le dièdre de la voilure et les capotages des moteurs propulsifs sont plusieurs fois modifiés, l’appareil, gréé en hydravion grâce à deux énormes flotteurs, dont l’un s’arrache, coule à pic au cours des essais de tenue à la mer juste en face de Fréjus.

Une seconde machine, équipée d’un atterrisseur terrestre fixe d’aspect assez fragile, volera en novembre 1935, mais ne connaîtra aucune suite.

Pour des informations plus précises sur cette épave, se reporter au livre dont la couverture figure en illustration.

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Eugène CORNU

… né le 1er avril 1906 à Méailles (Alpes-de-Hautre-Provence). Ce valeureux résistants a été abattu le 25 avril 1944 à Annot (Alpes-de-Haute-Provence).

Père de cinq enfants, exploitant forestier et patron d’une scierie à Annot, Eugène Cornu était membre du réseau Jokey du SOE (Special Operations Executive) dirigé par Francis Cammaerts. Il a été donné à la police allemande par un membre du réseau arrêté dans les Alpes-Maritimes au début du mois d’avril 1944.

On ne sait pour quelle raison, l’enquête est confiée à l’antenne du Sipo-SD de Draguignan (Var), enquête dirigée par l’un de ses agents français, Julien Viard. Les informations recueillies par ce service, leur permettent de venir l’arrêter le 25 avril 1944. Cette opération est menée par trois policiers allemands de l’antenne (dont le chef de poste) et trois de leurs agents.

Eugène Cornu est abattu ce jour là vers 15 heures par l’un de ces derniers, Marcel Massiach, lui aussi de Draguignan alors que le résistant essaye de se saisir de la mitraillette que l’un des policiers allemands avait posée à l’arrière de la camionnette avec laquelle ils étaient arrivés. Cette équipe du Sipo-SD arrête dans le même temps deux ouvriers (un sera déporté). L’un d’eux conduit les Allemands jusqu’à un cabanon dans la colline où sont trouvées des armes légères (4 ou 5 pistolets, des mitraillettes) et des munitions.

Eugène Cornu a été inhumé à Annot le 1er mai 1945 en présence d’une foule importante venue témoigner de sa solidarité. Une plaque commémorative qui lui donne le grade de lieutenant a été apposée sur les lieux de son assassinat.

Pour rappel, Viard et Massiach ont été jugés par le Tribunal de Draguignan en octobre 1944. Reconnus coupables de plusieurs assassinats, ils ont été condamnés à mort et fusillés.

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Giselle Penat-Laborde

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La naissance des villages varois

[…] Les ancêtres de nos villages, les oppida se développent vers le VIe siècle avant J.-C. Dans le Var, leurs traces sont très nombreuses. Cependant, la trame des villages tels que nous les connaissons ne s’est véritablement constituée qu’aux périodes médiévales et modernes. Parmi la dizaine de villages qui nous servent d’illustration, seuls le vieux Cannet-des-Maures réutilise un site d’enceinte protohistorique et Cuers celui d’un établissement romain.

Clic ! Le vieux Cannet des Maure

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À découvrir : quatorze de monastères édifiés entre le XIe et le XVe siècles

… qui font la richesse du patrimoine varois tant par leur architecture que par leur rôle dans l’histoire.
Clic ! À cette page.

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Alain Cathala

Brousse-le-Château dans l’Aveyron… Lieu magnifique à visiter !

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L’Abbaye Notre-Dame-de-Bonnecombe (Aveyron) est située sur la commune de Comps-la-Grand-Ville.
Clic ! Quelques images encore…

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La Roque-Gageac, Dordogne … Périgord Noir.

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Juvignac – Hérault

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Le Pont Vieux de Béziers fait peau neuve.

Il accueille son nouveau revêtement dont une partie est en galets basalte, en finition éclatée vieillie.
Caractéristique de l’architecture romane, il résiste aux crues de l’Orb depuis 1134.
Classé aux Monuments Historiques depuis 1963, il a été détruit et restauré au fil du temps.
Pendant longtemps il est resté le seul point de passage de l’Orb sur le chemin de Marseille à Toulouse.

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Philippe Levieux

Balade ensoleillée dans les rues d’Ansouis

Ansouis encore… Vous ne pourrez pas manquer la place du village et prendrez plaisir à vous imprégner de cette ambiance provençale à la terrasse du café sous l’ombrage des platanes.

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Alain Cathala

Ces voies romaines restent encore autour de Montpellier

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EN VENTE ICI

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Pascale Fernandez dédicacera ses ouvrages – dont celui-ci… le dernier paru ! – à la bastide d’Albignac,
le Dourn (Tarn) au mois d’août, puis aux Orpeliéres (Hérault), commune de Sauvian.