L'hebdo 176
Raconte-moi…
Raconte-moi le désert… raconte-moi ces pays lointains plein d’histoires qui font rêver, qui font pleurer… raconte-moi ces pays de légendes, terre des hommes bleus, des mirages, des oasis surprenantes, îlots de verdure au milieu d’une nature aride et sèche.
Raconte-moi le désert que Théodore Monod parcourut pendant tant d’années ; 124 voyages… À 91 ans, le “fou” du désert comme on l’appelait, n’était pas rassasié et il partit pour une ultime méharée.
Raconte-moi les écrivains, voyageurs du réel ou du chimérique : Le Clézio, Pierre Loti, Daudet… “C’était un grand désert sauvage, tout hérissé de plantes bizarres, de ces plantes d’Orient qui ont l’air de bêtes méchantes*.“
Raconte-moi ce pays extraordinaire où l’on peut rencontrer un petit prince qui habite l’astéroïde B612 et qui ne répond jamais aux questions…
“J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence**…”
Jeanne Monin
Photo “Gazette 176” → André Abbe
* Tartarin de Tarascon – Alphonse Daudet
** Le Petit prince – Antoine de Saint-Exupéry
En route pour la grande aventure !
Pour faire des photos, André a traversé le Sahara à plusieurs reprises. Le premier voyage a eu lieu en 1976.
Épique voyage en voiture d’environ douze mille kilomètres sans GPS, ce qui n’était pas sans danger. Sa voiture n’a pas survécu au premier voyage… Il en fallait plus pour l’empêcher d’y retourner plusieurs fois !
- Les échos de la semaine
Les Potiers
Papa, apprends-moi la pêche…
Vous avez dit “selfie” ?
La transhumance
Les rusquiers
Les Potiers
Souvenir… Un couple de potiers de Vallauris (Alpes-Maritimes).
Jean-Philippe Tinois
Mon dieu ! Souvenirs d’enfance : on y faisait un tour en vacances, quand on allait à Beaulieu-sur-Mer .
Il y avait un karting sur la route où j’avais le droit de faire un tour de circuit (pas deux je pense) ; je n’avais pas d’intérêt particulier pour la poterie (11, 12 ans), mais par contre j’étais très curieux du mode de fabrication et j’avais laissé échapper tout haut mon désir de voir comment on fabriquait ces objets…
Grande surprise : l’artiste était caché derrière un faux mur de toile et une voix grave me dit :
– Mais passe donc derrière la toile jeune homme et tu verras comment je fais.
En fait, lui et son tour à l’ancienne était derrière une toile qui avec les jeux de lumière l’occultait complètement ; mais lui voyait tout son magasin/atelier d’exposition et il pouvait travailler en surveillant l’endroit discrètement.
Très impressionné j’ai été.
Grâce à Passadoc – et à une amie ! – une Vaullaurienne retrouve ses aïeux :
Stefany Laurent
– Manue, ce sont tes grands-parents !
Manue Voltz
– Mais oui !!!!!! Oh merci ma Steph !
Papa, apprends-moi la pêche...
– C’est tout simple Petit… il faut une canne à pêche, du fil, un bouchon, un plomb et un hameçon … du silence… et une grande patience !
Des histoires de pêche, il y en a presque autant qu’il y a de pêcheurs ! Certaines sont un peu enjolivées, d’autres sont pure galéjade !
– J’ai ferré un loup si grand que même la poêle de l’Amédée – tu sais, celui qui vend des marrons l’hiver, sur le vieux port – n’aurait pu suffire pour le faire griller tout entier !
Et puis il y a les écrivains qui racontent, tels Pouchkine et l’histoire du vieux pêcheur et du petit poisson d’or… ou Hemingway et Le Vieil homme et la mer… et Marcel Pagnol qui écrit dans La Gloire de mon père :
Un jour, M. Arnaud, qui était un pêcheur passionné, avait pris – à la ligne – une énorme “rascasse” : il avait apporté à l’école une photographie de son exploit. À cette époque, une photographie était un document remarquable, qui perpétuait le souvenir de la première enfance, du service militaire, d’un mariage ou d’un voyage à l’étranger. Or, sur une sorte de carte postale, on avait vu M. Arnaud souriant, la poitrine bombée, une gaule dans sa main gauche, le bras droit levé vers le ciel, et tenant – par la queue – l’épineux poisson.
À table, mon père décrivit ce tableau triomphal, et il avait conclu :
– Qu’il soit content d’avoir pris une belle pièce, je veux bien l’admettre, mais se faire photographier avec un poisson ! Quel manque de dignité !
Quelques paragraphes plus loin, on lit que Joseph ne put résister à la demande de M. le Curé : crosse de son fusil posée à terre, les deux magnifiques bartavelles pendues à sa cartouchière, il se laissa photographier !
– Ne bougeons plus !
J’entendis un déclic aussi fort que celui d’une serrure, et M. le curé compta : “Un, deux, trois ! Merci !”
[…]
Le dimanche suivant, comme l’oncle revenait de la messe, il tira de sa poche une enveloppe jaune.
– Voilà, dit-il, de la part de M. le curé.
Toute la famille accourut : l’enveloppe contenait trois épreuves de notre photographie.
C’était une réussite : les bartavelles étaient énormes et Joseph brillait dans toute sa gloire ; il ne montrait ni surprise ni vanité, mais la tranquille assurance d’un chasseur blasé, à son centième doublé de bartavelles.
Vous avez dit "selfie" ?
En effet, avec la fonction retardateur, on faisait parfois des portraits de groupes sur lesquels on voulait apparaître ; j’en ai quelques-uns où on me voit de dos en train de courir pour aller prendre la pause !
– Je suis très désappointé.
…et qui partent faire du magasinage en lieu et place de l’hideux shopping…
J’ai connu ça aussi au Mali où on ne dit pas :
– J’ai pris cette bagnole.
mais
– J’ai emprunté ce véhicule.
La transhumance
Enfin mon avis compte pour du beurre, comme on disait petits.
Jeanne Monin
Souvenir de lecture…
Les rusquiers
Alors que nous embrassons un monde plus durable, peut-être que l’industrie du chêne-liège reviendra ici à nouveau.
Claude Boyer
Pendant la guerre, mon père a travaillé aux Lièges du Var à Puget. Les locaux étaient à l’entrée de la ville côté Fréjus là où il y a maintenant la BNP.
Il m’a souvent raconté les désagréments causés par les gratte-culs (fourmis rouges) pendant le transport du liège sur le dos.
Jean-Philippe Tinois
Je ne sais pas si cela va ou est de nouveau rependu mais le domaine Siouvette a la Mole adopte le désherbage avec les moutons et sa forêt de chênes (Siouvette vient de Suve) est repartie en exploitation du liège par un organisme dont j’ai oublié le nom.
Giselle Penat-Laborde
Il y a, sauf erreur ou confusion de ma part, la société Junqué à Flassans-sur-Issole qui a repris l’activité de levage du liège, en collaboration avec l’ONF. Activité qui avait quasiment disparu – c’était le plus souvent d’ailleurs des entreprises portugaises qui venaient lever le liège.
- Cités dans La Gazette
André Abbe
François Abbe
Claude Boyer
Giselle Penat-Laborde
Jeanne Monin
Stefany Laurent
Jean-Philippe Tinois
Manue Voltz - Rédactrice en chef
Jeanne Monin