La Gazette de Passadoc – N° 126

L'hebdo 126

Le ballon…

C’est le roi des stades, des jeux de plage, des cours d’école, des places de village… Il est partout présent et sur tous les continents. Voici un peu de son histoire.

Il semble apparaître en Chine. C’est tout là-bas  qu’on trouve la plus ancienne trace avec cette règle simple : plusieurs joueurs rivaux poussent la balle du pied pour la faire pénétrer dans une zone délimitée.

Au cours de la dynastie Tang (618-907), le ballon est une simple vessie d’animal recouverte de cuir. Il se transforme quelque peu sous la dynastie Song (960-1279) ; c’est alors une  poche de cuir remplie de matériaux divers : le plus souvent poils d’animaux et plumes de volatiles.

Il semble… car d’autres documents le signalent bien antérieurement. Ainsi chez les Mayas (2500 ans avant J.-C.) : le ballon est constitué par des bandes de cuir entourées plusieurs fois sur elles-mêmes. Au jeu, se mêlait un peu de religieux.
Un historien raconte : il n’était pas rare que l’on sacrifiât le capitaine de l’équipe perdante ce qui, tu t’en doutes, pimentait grandement le jeu.

Bigre ! Cheminons rapidement vers des temps plus cléments !…

Petite halte au IIIe s. de notre ère pour signaler une mosaïque sicilienne représentant un homme lançant une balle. L’a-t-il poussée du pied ? de la main ? difficile à dire.

Voici les temps médiévaux où les jeux – notamment les jeux de balles – se répandent dans toutes les couches de la société, chez les nobles et les roturiers comme chez les manants  et les vilains. 

En France, vers 1150, apparaît un jeu viril où tous les coups sont permis ou presque : la soule. Le mot est utilisé du nord au sud : Picardie, Normandie, Bretagne, Languedoc. Et le jeu est évoqué dans le Roman de Renart (1170-1250) :

– Li vilein qui sont à la çoule…

En Angleterre, les jeux de ballons sont extrêmement prisés  et le terme “football” va rapidement traverser la Manche et envahir toute la planète. On sait la place qu’il occupe aujourd’hui !

– Et notre ballon à nous, il est où ?

Patience… le voici !

Jeanne Monin

Recherches sur dde nombreux sites.

Photo A. Abbe

André Abbe

En recherchant une photo du Brésil, je suis tombé sur la dernière partie de foot de ma vie sportive, en 1990, avec les enfants du catéchisme d’une paroisse du Nordeste.
Le terrain était bosselé, la cage était branlante.

Je profite de cette trouvaille pour rendre hommage au roi Pelé qui nous a quittés en décembre dernier. 

C’est je crois la première et certainement la dernière fois que j’évoquerai le football dans nos lignes. Toujours battus dans la compétition européenne, les milliardaires du PSG ont rendu le championnat de France inintéressant en le dominant outrageusement. La star brésilienne Neymar Junior joue dans l’attaque par intermittence.

Je reste supporter de l’OGC Nice qui dispose d’un budget bien plus modeste.
En prime, mes amis du Corou de Berra viennent sur la pelouse avant le match chanter “Nissa la bella“. Viva !

  • Les échos de la semaine
    En Corse
    Les roseaux du Var
    Lion de Terre et  Lion de Mer
    La Sorgue

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En Corse

Photo A. Abbe

André Abbe

Un récent “comunicato stampa” d’un musée de Vintimille, annonçait que du 16 au 18 juin auraient lieu les “Journées Européennes de l’Archéologie”

Depuis bien longtemps les fouilles ont permis de faire des découvertes mais l’archéologie réserve de moins en moins de surprises. Par ailleurs, de nombreux sites ont été découverts par hasard.

Pour apporter ma pierre à l’édifice, voici une photo prise en 1984 de l’extraordinaire site de Filitosa en Corse du Sud.
La Corse se trouve dans “l’espace Passadoc” mais nous l’évoquons trop rarement.

Mathieu Baiget 
 
L’archéologie réserve de moins en moins de surprises.
Dans ce cas vous seriez étonné par toutes les surprises qu’on découvre toutes les semaines en France !

Photo Guy Bouyer

Photo Jean Paul Dubroca

Les roseaux du Var

En provençal, c’est un “cannier”. J’ignore le nom en français de cet assemblage de roseaux mis à sécher. Si quelqu’un connaît ce nom, je suis preneur !
Photo A. Abbe

Le roseau du Var connaît une réputation mondiale.

Il n’y a pas mieux pour permettre la taille d’anches de qualité supérieure :
– Anches simples des saxophones et des clarinettes.
– Anches doubles des hautbois et des bassons.

C’était ainsi lorsque j’avais fait un reportage sur le sujet il y a une trentaine d’années. J’ignore si nos cannes sont toujours au top mondial de la qualité.
André Abbe

 
Jean-Jacques Murat
 
Si quelqu’un connaît ce nom je suis preneur…
“canie, caniero (TDF), canier, canièra (CREO) : cannaie, lieu planté de cannes, de roseaux …

 

Georges Lorenzelli
 
Mes grands-parents sont venus d’Italie pour fabriquer des paniers en cannes et en osier. Ces paniers servaient à expédier les fleurs coupées.
 
Ils se sont établis à Mandelieu pour le mimosa ; mais les paniers servaient pour toutes les fleurs (œillet, glaïeul, rose, …). La grande époque fut entre les deux guerres car ensuite les paniers ont été remplacés par les cartons.
 
Beaucoup de ces artisans venaient de la région entre Bologne et Florence. Certains se sont reconvertis dans la fabrication de canisses mais seuls les fabricants d’anches ont survécu.

 

Marie-Dominique Germain
 
Dans le Var, pour la production des anches autrefois les plus réputées, c’était celles de Fréjus et Hyères, les deux grandes zones humides du Var pour la production des cannes de Provence.
Mais aujourd’hui il y a encore des fabricants ailleurs sur le littoral.
 
 
Dany Eysseric Combe
 
La plupart des fermes en Provence avaient leur propre “cannier” (lieu où poussent les cannes) pour avoir toujours sous la main le matériau qui servira de tuteur aux jeunes plants, de témoin d’une rangée semée ou plantée, de piquet pour faire un cordeau ou autre pour les plantations.
 
Aussi, l’hiver, on allait en couper, on les épluchait et les coupait à différentes dimensions. La canne était un élément indispensable dans une ferme.
 
 
Giselle Penat-Laborde
 

Nous avions des “canniers” tout au long des rives de l’Argens aux Vergers/Roquebrune-sur-Argens, qui étaient coupés régulièrement, aussi loin que je puisse me souvenir, par des ouvriers, “les canniers”, qui venaient de la région de Brignoles. Ce dans les années 50 et début 60. Je pense que l’exploitation de ces cannes a disparu par la suite.

Mais tous nos canniers en bordure d’Argens ont perduré. Mon père et mon frère les entretenaient afin que les cannes n’envahissent pas tout. Ces plantations renforçaient et stabilisaient les rives en bordure de l’Argens. Nous les utilisions comme tuteurs aussi dans les plantations de tomates, de haricots, etc. Fabrication de canisses également.

J’ai toujours entendu dire “cannier” qui désigne à la fois le lieu planté de cannes, de roseaux – on dit aussi une cannaie – et le fabricant de cannes, ou encore l’artisan qui tresse les cannes pour la fabrication de chaises et qui confectionne les cannages d’ameublement – sauf erreur ou confusion de ma part !

Selon les dictionnaires, l’orthographe peut varier : on trouve canier avec un N, comme pour les cannisses ou canisses. Le cannier qui tresse l’empaillage des chaises (rempailleur) est aussi nommé canneur.

Guy Cavatore

À Bormes-les-Mimosas, les établissements Van Doren fabriquent des anches d’instruments à vent, réputées dans le monde entier, à partir des cannes de Provence.

Lion de terre et Lion de mer

Photo A. Abbe
Depuis 70 ans je me pose une question dont je crois avoir obtenu la réponse grâce à un lever de soleil : pourquoi appelle-t-on, Lion de Terre et Lion de Mer, deux îlots situés près de la côte à Saint-Raphaël (Var) ?
 
J’ai cherché sans succès, dans des livres… puis un beau matin je suis parti à la pêche sur la barque de mon copain Arnaud.
Le soleil se levait derrière le Lion de Mer et, surprise, j’ai cru voir la silhouette d’un lion couché levant fièrement la tête.
André Abbe
 
 
Françoise Delepoulle
 
Mon oncle disait qu’au début les deux lions étaient inversés. Le lion de mer ressemblant à un lion avec crinière et l’autre lion plus allongé ressemblant à un animal marin “lion de mer”. Il ajoutait  qu’au fil du temps, les gens ont inversé les noms.
 
Et j’ai entendu ça aussi au cours d’une balade en mer avec les bateaux raphaëlois il y a très longtemps. Donc vous avez raison André Abbe !…
 
 
François Nardou
 
N’oubliez pas que ces noms ont d’abord été dits et donnés en provençal, pas en français ! Donc recherchez les formes provençales, seules authentiques et dont l’étymologie pourrait bien être porteuse de sens bien différents de ceux de “profils de lions couchés ” tels que visibles au soleil couchant ou levant!
 
Et même en provençal (dialecte occitan de Provence !), les mots peuvent avoir une origine autre que latine : pensez au substrat ligure, pré-indo-européen !

 

La Sorgue

Photos Claude Boyer
Claude Boyer
 
Malgré de nombreuses visites dans le passé,
je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir la résurgence de
la Sorgue à Fontaine-de-Vaucluse.
 

C’est vraiment grandiose…

Vidéo Claude Boyer

  • Rédaction Passadoc – Ont participé (textes et photos) :
    André Abbe
    Mathieu Baiget
    Guy Bouyer
    Françoise Delpoulle
    Jean Paul Dubroca
    Dany Eysseric Combe
    Marie-Dominique Germain
    Georges Lorenzelli
    Jeanne Monin
    Jean-Jacques Murat
    François Nadou
    Giselle Penat-Laborde

  • Mise en page
    Jeanne Monin

Passadoc