La Gazette de Passadoc – N° 131

L'hebdo 131

Vous avez dit “tricot” ?

Depuis quand tricote-t-on ? Depuis… depuis longtemps !… comme l’attestent des fragments de chaussettes retrouvés en Égypte (Xe siècle) ou au Pérou (- 300).

L’ancêtre du tricot est sans doute le naalbinding*, technique viking peu simple semble-t-il, consistant à utiliser des petites longueurs de fil, raccordées entre elles pour créer une sorte de tissu.

On cite également le sprang ; est-il plus facile ? Pas sûr ! […] se travaille soit à l’aide d’un cadre, soit entre une paire de poutres parallèles. Le fil est préparé en l’enroulant en boucles de part et d’autre du cadre et en les croisant au milieu du cadre.

Pristi ! On est loin de la paire d’aiguilles utilisées aujourd’hui, voire des machines à tricoter dont la première fut inventée en 1589  par William Lee, Anglais.

Le temps passe…

1789. Voici les tricoteuses de la Révolution, dites “Les Jacobines”. Femmes du peuple, elles assistent aux procès faits aux nobles, suivent les séances de la Convention, interpellent les députés. Certaines préfèrent s’installer au pied de la guillotine, et tout en tricotant, elles regardent tomber les têtes…

1914. Qu’elles soient bourgeoises ou d’origine modeste, les jeunes filles apprennent à tricoter. Aussi quand arrive la Grande Guerre, dans toutes les familles, les femmes confectionnent écharpes, gants, bonnets, chaussettes qui seront envoyés aux combattants : Pour les torses grelottants sous l’averse, pour les visages gercés par la bourrasque, pour les nez bleuis, pour les pieds que pétrifiait la boue gelée, pour les genoux arrachés par les longues reptations sur le cher sol de France, si rude quand il faut l’étreindre, pour les mains héroïques qui se crispaient sur le froid et lourd fusil**…

1939. Seconde Guerre mondiale… on reprend les aiguilles, des aiguilles qui ne sont pas que féminines, car les hommes aussi tricotent.

Aujourd’hui, dans les pays scandinaves, autant de tricoteurs que de tricoteuses. Au Pérou, sur l’île Taquile, les hommes tricotent, les femmes tissent. Chez nous, les bergers landais filaient et tricotaient la laine en gardant leurs troupeaux. Reste à savoir s’il en est toujours ainsi…

Alors, “ringard” le tricot fait main ? Que nenni ! Il est présent dans maints défilés “haute couture” et il coûte fort cher ! 

– Et notre tricot à nous, il arrive quand ?

Patience… le voici… regardez bien : c’est un pull “mathématicien” !

Jeanne Monin

* lié avec une aiguille ; utilisé en Scandinavie (793-1066 de notre ère) permettant de créer des vêtements résistants.
** Camille Lestienne, journaliste, qui cite “L’Écho des Tranchées” – Journal du 17e Territorial – 10 mai 1915.

Recherches sur de nombreux sites.

Passadoc - Photo A. Abbe

En 1984, on avait ressorti les pulls pour faire la transhumance. Et à en croire ma posture, ça devait cailler !

Bonne journée aux amoureux des moutons, du Mercantour et des pulls tricotés main (clin d’œil à la fille de la créatrice du pull Nadine Berenguier)

François Abbe

Un pull “mathématicien”, avec des signes “plus”, des signes “moins”, des signes “multiplié”  !

  • Les échos de la semaine
    Les chênes-lièges
    Expo-Photo
    Le  rocher de Roquebrune

     

  • Passadoc

Les chênes-lièges

Photo André Abbe
21 juillet … Bonne fête à nos amis Belges !
 
Pour fêter ça, on va  parler de Liège !… enfin de liège !  (quel incroyable jeu de mot !)
 
Debout tout le monde ! Il est 6 h, l’heure de partir en forêt avec Jeannot Avois.

François Abbe

Cette scène s’est vraiment passée. C’était en 1984 dans la forêt des Maures (Var). En 2023, il paraît que même le liège souffre de la sécheresse. Quelqu’un a-t-il l’info ?
François Abbe

Giselle Penat-Laborde
En effet, ce n’est pas une galéjade. À vrai dire, ce n’est pas le liège qui souffre de la sécheresse mais les chênes-lièges.

Je ne sais plus quand, ni où, mais j’ai lu plusieurs articles sur le sujet, entres autres des rapports de l’ONF et autres spécialistes forestiers et j’ai suivi également quelques documentaires TV vraisemblablement sur ARTE.
 
D’une manière générale, nombreuses sont les essences forestières qui souffrent dramatiquement de la sécheresse et des vagues de chaleur exceptionnelles qui sévissent depuis plusieurs années.
 
La végétation souffre du manque d’eau d’intensité variable selon les régions avec des conséquences bien souvent irréversibles. Des pans entiers de forêts d’épicéas, hêtres, sapins adultes meurent régulièrement ces dernières années (Bourgogne, Vosges, Jura, Ardennes, Alsace/Lorraine, Auvergne/Rhône-Alpes) et dans d’autres régions comme la Normandie et la Picardie…
Les spécialistes se penchent sérieusement sur le sujet pour “repenser la forêt” en replantant des espèces plus adaptées au dérèglement climatique avec aussi une plus forte résistance aux maladies et aux parasites.
 
Nos chênes-lièges pourtant dits plus costauds, plus résistants, ne font hélas plus exception. On constate de plus en plus fréquemment que les arbres sont affaiblis, fragilisés et tombent malades : les feuilles se font plus rares, des branches mortes apparaissent. Les pluies que nous avons eues en mai-juin, souvent abondantes sur les Maures, ont été fort appréciables et appréciées.
 
Dans le département des Pyrénées Orientales, il a été effectivement recommandé de ne pas lever le liège cette année, afin de pas affaiblir davantage les chênes-lièges qui ne sont déjà pas en grande forme, et ce même si c’est une filière économique importante dans cette région. Lever le liège serait aussi très compliqué dans cette situation de stress hydrique particulièrement important avec la sécheresse. D’autre part, il faut tenir compte du risque d’incendie encore plus élevé.
Pour info : Les Pyrénées-Orientales comptent 7 000 ha de suberaies (forêts de chênes-lièges) et sont le seul bassin de production à avoir renoncé à lever le liège cette année. La levée a cependant commencé dans le sud de l’Espagne, dans le Var et en Corse. (Juin 2023).
 
Tout aussi préoccupant, les effets conjugués du manque d’eau et des fortes chaleurs sont un terreau fertile à la prolifération d’insectes cambiophages au sein des peuplements. En s’attaquant aux troncs, ces bioagresseurs engendrent le dépérissement, puis la mort des arbres déjà fragilisés par le climat. Nos suberaies n’y échappent pas non plus.

Expo-Photo

Les nouveaux flyers pour annoncer nos visites de l’exposition photo de l’abbé André
et du village de Roquebrune sont arrivés !  Vous les aimez ?
Pour tous les passionnés de photo et de patrimoine, c’est le moment : direction → Roquebrune-sur-Argens (Var).

ON  COMPTE  SUR  VOUS !
 

Deux expositions:
1. Le Festival Photographique de Roquebrune-sur-Argens  ; démarré le 22 juillet, il se poursuit jusqu’au 30 juillet.
2. L’expo “Des travaux et des jours” d’André Abbe de l’Association Abbe Photo jusqu’en novembre.

François Abbe

Le rocher de Roquebrune

Déjà en 1990… 
 
Une épaisse fumée s’élève au-dessus du Rocher de Roquebrune-sur-Argens ; ça brûle côté Pétignon.
 
Le rocher arrondi en contrebas est le clegué, son précieux “Y” indiquant l’heure de midi est caché par un arbre.
 
À l’époque, le Rocher n’avait pas encore ses trois croix.
Passadoc.
 
François Abbe
 
 
Olivier Ciamous
Nous étions en pleines vendanges à l’iscle le samedi après-midi quand le feu atteignait le sommet de Saint-Martin et que mon grand-père nous a demandé de tout ranger pour rejoindre la Vernède…
33 ans… mais c’était hier dans ma mémoire !
  • Rédaction Passadoc – Ont participé :
    André Abbe
    François Abbe
    Olivier Ciamous
    Jeanne Monin
    Giselle Penat-Laborde

  • Mise en page
    Jeanne Monin

Passadoc