La Gazette de Passadoc – N° 125

L'hebdo 125

La musique…

Quand fait-elle son apparition ? Avec l’homme* évidemment, c’est-à-dire il y a des millions d’années.

Musiqueart de combiner des sons d’après des règles.
À l’époque, la musique ne répond pas à cette définition car bien évidemment  il n’y a pas de règles ! Mais quel autre mot utiliser ? Par commodité, gardons celui-là.

La première musique, celle des temps préhistoriques, c’est la voix humaine, le chant, la mélopée… Puis l’homme va imiter ce qu’il entend : les cris des animaux, le chant des ruisseaux et celui du vent dans les arbres. L’un d’eux va avoir l’idée d’évider un roseau, puis un os qu’il va percer d’un trou… Ainsi naît la flûte !
Ce n’est point une affabulation : en 2008, des fragments datant de 35 000 ans sont découverts dans une grotte (Allemagne). Ainsi est mis à jour le plus vieil instrument de musique du monde : un os de vautour, long de 22 cm, percé de 5 trous.

Si cette flûte est la première-née des instruments à vent, la famille va rapidement s’agrandir sous toutes les latitudes.

Lorsque l’homme-chasseur perçoit que la corde de son arc, tendue puis relâchée, émet une vibration, un son, il va chercher à le reproduire et donner ainsi naissance à la famille des instruments à cordes.

Ne manque plus que la famille des instruments à percussion pour constituer un orchestre ! Ils viendront presque naturellement avec les lithophones, autrement dit “pierre à son”, datées entre 8000 et 2500 avant notre ère.

La plus ancienne notation musicale connue date du 3e siècle av. J.-C. (Grèce).

Grand saut dans le temps !  C’est à un moine bénédictin italien que l’on doit la solmisation (système de notation musicale) et les ut ré mi fa sol la si toujours utilisés.

Aujourd’hui, la musique est partout : dans les centres commerciaux, dans les ascenseurs, elle accompagne les fêtes des villages, les prières quelles que soient les religions, les images des films… Se plonge-t-on dans la littérature ? On y rencontre la musique des mots !

FADO
Récit d’eau
Récit las
Fado !
L’âme, île amie
S’y mire effarée.

… s’amuse Louise de Vilmorin.

– Et notre musique à nous, elle est où ?

Patience…  elle arrive !

Jeanne Monin

*et sa compagne bien entendu !
Recherches sur de nombreux sites.

Claude Marti vient d’obtenir le Grand Prix 2023 de l’Académie Charles Cros pour l’ensemble de son œuvre.
 
À cette occasion est publié le CD “Marti Retorn“, une compilation de ses plus fameuses chansons. Parmi elles “Occitania saluda Cuba“, je suppose, un hommage à Fidel Castro et son régime.
 
Je me procurerai ce disque, nous aurons l’occasion d’en reparler.
J’écoute Marti depuis plus de 50 ans. Il me reste des disques vinyl 45 et 33 tours dans ma remise que je ne peux plus écouter.
 
Il est la figure de proue de la chanson occitane. Autrefois, ses concerts étaient autant appréciés pour ses commentaires entre deux chansons que par les chansons elles-mêmes.
Aujourd’hui, il continue de chanter mais il ne commente plus guère.
 
La photo présentée a été prise pendant la fête occitane de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes)…  en 1979 ou 1980, je ne sais plus.
Marti avait obtenu un grand succès auprès d’un public conquis d’avance.
 
Je le confesse : Marti n’est pas mon chanteur occitan préféré. J’aime mieux Daumas et Mans de Breish. Question de goûts, bien entendu !
 
André Abbe
 
Photo A. Abbe

Claude Boyer
Si vous voulez en savoir plus sur Marti, c’est à cette page.

Cyril R. Vergnaud
Mans de Breish… Je t’ai découvert après eux, donc je connais moins tes chansons. Curieusement j’ai commencé par écouter Nadau et ça m’a mené à Marti et à toi.

Et quand j’ai commencé à apprendre l’occitan, j’ai découvert d’autres chanteurs, les artistes “Ventador” et puis plein d’autres styles, comme Lou Dalfin, Peiraguda ou l’Escabòt. Mais il y a surtout des chansons qui me touchent vraiment, comme Los Carbonièrs de la Sala, Volem viure al pais, Perqué m’an pas dit de Marti, la version de l’Estaca de Patric ou Triste es lo cèl.

  • Les échos de la semaine

    Lou gabian
    Il y a 114 ans…
    En cheminant sur le mont Lozère
    En regardant les photos…
    La brebis noire de M. Goujon
    Les prénoms d’avant !

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Lou gabian

Photo A. Abbe
En me promenant sur les quais du port de Toulon, j’ai découvert un beau bateau portant un nom courant trop souvent utilisé.
 
Sur la côte varoise, nous appelons souvent “gabians” tous les oiseaux de mer, sans distinction.
Mèfi, lou gabian c’est le goëland en français
Et la mouette c’est lou marfèu, à Roquebrune. Ne pas confondre.
 
Ne m’en demandez pas trop sur le vocabulaire des oiseaux des bords de mer.
Dans mes jeunes années, j’étais plus intéressé par le monde sous-marin.
 
La courtoisie m’empêche de donner la définition du mot gabian dans l’argot provençal.
 
André Abbe

Claude Boyer

Voici ce que dit “lou trésor dou felibrige” →

Je me pose la question suivante : dans cette définition, il est dit que “gabian” était un surnom donné aux “douaniers qui surveillaient les côtes et aux employés de l’octroi et des contributions indirectes”

Or en argot, les douaniers sont les “gabelous” et d’après mes recherches “gabelou” viendrait de “gabelle”, le célèbre impôt  ; ce qui nous ramène vers les employés des contributions- mais rien à voir avec le gabian…

Et pourtant “gabian-gabelou-gabelle”… tout cela semble bien lié.

 
 

Il y a 114 ans...

Il y a 114 ans, la Terre se réveillait à Lambesc.

Notre terre bien vivante cause quelques soucis aux insectes que nous sommes et qu’elle héberge.

La Méditerranée est une zone sismique… la plaque africaine remonte vers l’Europe… les tensions s’accumulent pendant des siècles, voire des millénaires et lâchent tout d’un coup sans crier gare.

Les anciens disent “J’ai jamais vu ça et pourtant j’ai nonante !“… mais que sont nonante en regard des milliers et millions d’années dont notre Terre dispose ?

André Abbe
Photo A. Abbe

Claude Boyer
Lire aussi cet article.

Christophe A-Don Pariente
On m’en a souvent parlé quand j’étais gamin de ce 11 juin 1909.
 
La ferme familiale dans le village de Coutheron, situé au pied de la trevaresse entre Venelles et Puyricard, a perdu tout lou paret de faciado qui s’est écroulé sur 2 étages jusqu’au toit mais par miracle le reste de la bâtisse est resté droit. Mon grand-père qui avait 13 ans et mon rèire-papet ont reconstruit par la suite avec de grosses clés de tirants métalliques.
 
La maison des voisins a perdu le deuxième étage et du coup ils n’ont reconstruit que sur un étage. Sans compter les cheminées tombées à travers les toits, les grosses lézardes et déformations dans toutes les maisons du quartier qu’il a fallu refaire ou consolider.
 
Par chance il n’y a pas eu de mort au village, pas comme à Rognes et Lambesc ou Saint-Cannat, beaucoup étaient encore à l’extérieur et ceux qui étaient dans les maisons ont tous réussi à foutre le camps dehors. Mon rèire-oncle me racontait qu’ils avaient tous dormi dehors plusieurs jours car les répliques étaient fortes les jours suivants et avaient duré pendant plusieurs semaines.
 
Edith Granon
Ma belle-mère disait toujours que sa naissance avait été précipitée par la peur et l’angoisse qu’avait eu sa maman à cause du tremblement. Il paraît que les coqs s’étaient mis à chanter de façon anormale
 
Josyane Martine Richard
Mon aïeule avait tellement eu peur qu’elle en aurait eu la jaunisse (tradition familiale) !

Sur le mont Lozère...

Photo A. Abbe
André Abbe
En cheminant sur le mont Lozère, en 1989, j’avais vu ce montjoie, de taille modeste mais idéalement placé.
Il s’agit d’un monceau de pierres empilées en pyramide par des pèlerins ou des randonneurs. Il peut servir de repère les jours de neige.
En langage plus courant il s’agit d’un “cairn” qui vient du celtique “karn” (tas de pierres).
En occitan, c’est montjoie… un groupe musical des années 70 avait adopté ce nom.
 
Janine Monin
On trouve des cairns un peu partout : Norvège, Écosse, Irlande, Bretagne bien sûr. En Afrique du Nord, “cairn” devient “kerkour” (amoncellement de pierres), ai-je lu.
 
Christian Baudet
L’évêque du Puy en Velay quand il nous donne la bénédiction aux pèlerins, le matin du départ sur notre cheminement, nous dit d’emporter avec nous des cailloux et d’en poser une ça et là sur ces petits monticules de pierres. En pensant qu’avec ce geste, on libère, on allège un peu “notre sac à dos” et donc le “fardeau” que l’on porte…. Et c’est aussi une manière d’indiquer aux autres qu’ils sont sur la bonne voie…
 
Plus pragmatique, plus terre à terre, certains vous diront que si tout le monde fait ça, qu’à force d’enlever un caillou que l’on a ramassé, pour le poser sur ces montjoies, on déchausse la piste, le chemin… Avec les pluies, les orages, etc., ça ravine,ça déstabilise les sols, ce qui n’est pas non plus entièrement faux…

En regardant les photos...

Jeanne Monin
Relevé chez Michel Feltin-Palas – le défenseur des langues régionales – cette phrase d’Ansel Adams (photo-graphe) qui convient bien à Passadoc, site mémoire  :

Il y a toujours deux personnes dans chaque image : le photographe et le spectateur” (Ansel Adams).

Sous l’olivier.

La brebis noire de M. Goujon

Photo A. Abbe

André Abbe
Le regretté Aman Goujon, berger à Roquebrune, faisait en sorte d’avoir une brebis noire pour 19 blanches dans son troupeau.

Ainsi, quand l’été en montagne, à l’aide de ses jumelles, il voulait savoir combien il y avait de moutons au loin, il comptait les noirs, qui se distinguaient bien mieux que les blancs et multipliait par 20 pour connaître le total.
Astucieuses statistiques !

Aman était né un 1er janvier. Son père était allé à la mairie pour le faire inscrire sous le nom d’Armand mais l’employé de mairie avait un peu trop bu au réveillon et il avait écrit Aman.
Histoire vraie, Aman lui-même me l’avait racontée.

Marie Martin
Mon grand-père et son frère portaient le même prénom, celui de leur père, car l’employé de mairie passait sa journée au café ; le soir, quand il passait à la mairie pour remplir les registres il improvisait…
Le deuxième frère ne s’en est aperçu que lorsqu’il a été convoqué pour le service militaire…
 

Mams Mams
Je ne connaissais que son nom… car tous les jeunes nous l’appelions M. Goujon. Beaucoup de souvenirs me reviennent.
Qu’il repose en paix. Merci pour cette histoire.

Jean-Jacques Murat
Multiplicar per 20 es estat sempre mai aisat que devesir per 4 (autre biais de comptar lei fedas).
Autrement dit :
Multiplier par 20 c’est plus simple que diviser par 4 (autre façon de compter les moutons)…

Les prénoms d'avant !

Photo Claude Boyer

Un acte de naissance qui génère bien des échanges !

Claude Boyer
Aman….Voilà un prénom pour le moins original !
 
André a raconté par quel curieux concours de circonstance M.Goujon s’est vu prénommer ainsi : Aman était né un 1er janvier. Son père était allé à la mairie pour le faire inscrire sous le nom d’Armand mais l’employé de mairie avait un peu trop bu au réveillon et il avait écrit Aman.
 
En bon généalogiste – amateur -, friand de ce genre d’anecdotes, je suis parti fouiller les registres de Roquebrune à la recherche de son acte de naissance.
Aman est né le 31 décembre 1908 et déclaré le 1er janvier 1909.
 
Maryse Laugier
Chez nous c’était, je pense, une tradition que le deuxième prénom soit Marie même pour un garçon. Mon grand-père s appelait Joseph-Marie.
 
Claude Boyer
C’est vrai qu’autrefois de nombreux garçons avaient Marie en second prénom, mais ce n’était pas spécial à la Provence.
 

Marie Martin
Parfois les parents voulaient un prénom composé mais celui qui écrivait dans les registres mettait une virgule à la place d’un tiret…
Pierre-Marie devenait Pierre, Marie.
Et les nombreuses Marie-Louise ou Marie-Madeleine devenaient Marie sans s’en rendre compte.

Marie-Dominique Germain
Mon mari se prénomme Roland-Marie… encore aujourd’hui !
 
Jean-Pierre Violino
J’ai trouvé comme prénom Marquise et Comtesse.
Marquise, c’est le féminin de Marc, répond Marie-Dominique Germain.
 
  • Rédaction Passadoc – Ont participé
    André Abbe
    Christophe A – Don Pariente
    Christian Baudet
    Claude Boyer
    Edith Ganon
    Marie-Dominique Germain
    Maryse Laugier
    Mams Mans
    Marie Martin
    Jeanne Monin
    Jean-Jacques Murat
    Josyane Martine Richard
    Cyril R. Vergnaud
    Jean-Pierre Violino

  • Mise en page
    Jeanne Monin

Passadoc