La Gazette de Passadoc – N° 122

L'hebdo n° 122

Les Saintes-Maries-de-la-Mer

Qui sont-elles ces Maries de la mer ?

S’il y a quelques variantes concernant leur histoire, tous les écrits les nomment Marie-Jacobé et Marie-Salomé, chassées de Palestine lors des persécutions des chrétiens (premier siècle).

Poussées par les vents,  ballotées par les flots, elles dérivent dans une barque sans voiles, sans rames ni gouvernail, échouant enfin sur le sable d’une plage de la côte méditerranéenne.

La tradition orale affirme qu’elles sont accompagnées de Sara, la servante au brun visage. Certains historiens ne font apparaître Sara que vers 1300 ou 1500 ap. J.-C. et beaucoup s’interrogent : qui est Sara ? Une chose est sûre : les gitans catholiques la considèrent comme leur patronne.

Restons-en là et revenons vers la Camargue et les pèlerinages de mai.

Le 24 mai : messe solennelle et procession jusqu’à la mer des Gitans et Gens du voyage portant la statue de Sara – leur sainte patronne – habillée de plusieurs robes taillées dans de riches tissus et parée de bijoux.

Le 25 mai : après la messe, c’est la barque des statues des deux Saintes Maries qui est portée à la mer, suivie par un nombre considérable de gitans, de gardians, d’Arlésiennes… et sans doute de touristes subjugués par la ferveur du moment.

Avant de quitter l’endroit, comment ne pas citer :

Notre-Dame-de-la-Mer à l’étonnante architecture. Vaste église fortifiée, elle donnait abri aux paysans lorsqu’un ennemi attaquait le village.

– Van Gogh… lorsqu’il découvre Arles, il est fasciné par les couleurs de ce pays de lumières. Ses dessins, études, esquisses sont nombreux et ses toiles sont magnifiques. Certaines œuvres sont décriées ; elles sont pourtant bien sages par rapport à la folie des dernières années, notamment La Nuit étoilée (Arles – 1888).

– Mistral et Mirèio  ! La jeune fille aime Vincent, le raccommodeur de corbeilles ; hélas, les parents sont hostiles à toute idée de mariage… aussi “le cœur empli de peines, Mireille prend la route vers les Saintes-Maries-de-la-Mer. Cela pour prier et implorer les Trois Maries, disciples de Jésus, pour que ses parents reviennent sur leur décision”.
Mais le trop chaud soleil est fatal à Mirèio, victime d’une insolation. “Alors que sa famille la retrouve, Mireille se laisse doucement, mais sereinement glisser dans la mort, entrevoyant le bonheur d’un autre monde”.

– Et notre pèlerinage à nous, il est où ?

Patience !… le voici !

Jeanne Monin
Recherches sur de multiples sites.

Photo A. Abbe
Les 24 et 25 mai, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, des gitans de toute l’Europe viendront en pèlerinage fêter leur sainte patronne.
Il paraît qu’il vaut mieux dire “gens du voyage” que gitan. Le nom provençal “boumian” a pris peu à peu un caractère péjoratif, hélas.
 
Lors de ma dernière participation à ce pèlerinage, il y a 45 ans, j’avais apprécié l’ambiance bon enfant en dépit de la présence d’une foule compacte,
 
Il convient de passer les deux jours aux Saintes. Le premier jour est dédié aux fidèles gitans, le second aux Provençaux.
Les dames arlésiennes m’avaient épaté par leur élégance. Dans certaines fêtes, les personnes costumées ont l’air déguisées. Chez les Arlésiennes, les vêtements étaient portés avec un grand naturel au cours de la procession.
 
André Abbe
  • Les échos de la semaine

    Passadoc a 9 ans !
    L’accent du midi…
    Les mines de bauxite
    Le lac des cygnes
    Les photos perdues

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Passadoc a 9 ans !

“Que souhaitez-vous à Passadoc ?”

D’abord un bon anniversaire et une longue vie ! Urous anniversàri e longo mai ! Polit anniversari per longo mai !

Et mille rendez-vous colorés ! Des photos et souvenirs de plein de personnes différentes ! Des échanges venus des quatre coins de l’Occitanie… des histoires de chevriers d’antan et des récits de bergères d’aujourd’hui… des souvenirs d’avant et des péripéties actuelles… De continuar a faire vivre la lenga nostra !

Bref… Que ça dure encore longtemps !

L'accent du midi...

Dans le numéro d’avril des “Cahiers du Cinéma” que je lis trop rarement, j’apprends la sortie prochaine de “Chien de la Casse“, film de Jean Baptiste Durand dont l’action se déroule dans un village de l’Hérault.

Je lis dans l’excellent article “Un Hérault très discret” que “Durand fait ressortir les accents et les scansions de la parole” dans son film que j’irai voir dès qu’il sera projeté pas trop loin de ma ferme.
 
Quelle bonne nouvelle ! Enfin un réalisateur qui s’intéresse à l’accent et à la façon de s’exprimer de ses personnages.
 
L’exemple contraire le plus contestable, je l’avais trouvé dans “La Reine Margot” (1994) de Patrice Chéreau.
Nous savons que Henri IV avait un très fort accent béarnais qui avait surpris la cour à Paris (quand il parlait béarnais son accent paraissait “normal” aux gens de Pau !)
 
Dans le film, Daniel Auteuil qui tient le rôle du futur Henri IV, s’exprime avec l’accent français le plus “standard” qui soit alors qu’il lui aurait facile d’adopter l’accent qu’avait Henri IV, étant donné qu’il est avignonnais… et qu’il a dû perdre son accent pour pouvoir travailler à Paris.
 
Vous me direz Chéreau a produit une fiction, c’était bien son droit de travestir la réalité à sa sauce qui manquait d’ail.
 
André Abbe
Photo A. Abbe

Les mines de bauxite

Les mines de bauxite ont fermé en 1987. Il a fallu 15 ans de travail bénévole pour que ce musée voit le jour. Pierre Laumond partage avec nous ses photos de visite…
 
Trois siècles d’histoire
La première mine ouvre à la fin du 19e siècle. Le déclencheur est le début de la production d’aluminium à grande échelle qui requiert du bauxite. Le minerai devient alors l’or rouge de la Provence et le Var en est le principal département producteur.
 
Le village de Cabasse
L’aventure commence et se finit à Cabasse (Var) : première extractions en 1873, fermeture définitive en 1989. Quel symbole de fermer cette mine l’année du bicentenaire de la révolution !
 
Car les conditions de travail n’étaient pas roses : début 20e, les mineurs mettent parfois des heures à pied pour rejoindre la mine, la journée de travail dure 11 heures. Il faudra attendre 1936 pour que la journée de travail passe à 8 heures.
 
1500 à 2000 personnes employées
C’était à son apogée vers 1950. Vers 1970, il ne restait que 1000 employés. C’est également le début du déclin des mines car la main-d’œuvre devient bien moins chère à l’étranger…
 
L’Association des Gueules Rouges du Var
Son Président Maurice Constans témoigne sur le site de l’association :
J’ai travaillé pendant 15 ans sur le projet du musée, qui a connu bien des péripéties. Mais les bénévoles n’ont rien lâché, d’abord parce que nous voulions honorer notre devoir de mémoire envers des milliers de mineurs et 100 ans d’exploitation. Ensuite parce que nous défendons un tourisme de découverte pour ne pas oublier ce qui a façonné la vie et l’économie de toute une région. Mon rêve, c’est que chaque enfant du Comté de Provence sache que la mine, c’est l’histoire de ses aïeuls comme celle des objets de son quotidien.
 
Texte : André Abbe – Photos : Pierre Laumond
Photos Pierre Laumond

Le lac des cygnes

Je croyais que les cygnes ne fréquentaient que les lacs et les rivières. Eh bien non, j’en ai vu sur la plage voisine de Marina Baie des Anges à Villeneuve-Loubet.
 
Les cygnes, les anges… ça me fait penser au ballet “Le lac des cygnes“. Une très belle jeune femme devenait cygne dans la journée.
Si vous préférez, un cygne se transformait la nuit en une belle jeune femme.
Vous remarquerez que “une cygne” n’existe pas encore.
 
On ne sait pas si c’est un mâle ou une femelle qui se transforme en femme !
André Abbe
Photo A. Abbe
Le lac des cygnes... Je  me souviens à peu près de l’histoire : un chasseur, un cygne blanc, un cygne noir.
J’ai complété mon “à peu près” !
 
Le décor : La forêt, une clairière, un lac sur lequel vient de se poser un vol de cygnes ; la nuit va bientôt tomber.
 
L’histoire : Siegfried, jeune prince et chasseur, pointe son arbalète sur un oiseau… qui se transforme en une magnifique jeune fille – Odette – dont il tombe éperdument amoureux !
 
Le coup de foudre !
 
Seulement la belle est victime d’un sortilège de Rothbart, sorcier de son état : elle sera humaine la nuit et cygne le jour, sauf si un pur amour l’en vient délivrer. Et c’est ce qui arrive !
 
Tout pourrait s’arrêter là avec un bel “Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants” … mais non ! L’infâme Rothbart présente Odile au jeune prince, un cygne noir qui ressemble à Odette à s’y méprendre.
 
D’ailleurs Siegfried se méprend et déclare vouloir prendre Odile pour épouse, condamnant ainsi Odette à rester cygne blanc pour toujours.
La pauvrette meurt de chagrin… et Siegfried aussi !
 
Jeanne Monin
Magnifique cygne noir des étang de Villepey - Photo Marie-Odile Beraud

Les photos perdues

Le receveur de Roquebrune vs le Kurdistan iranien
 
Je me suis lancé depuis quelques semaines dans le légendage de mes plus anciennes photos. Il en manque hélas beaucoup au rendez-vous, celles que les destinataires ne m’ont jamais rendues et celles qui se sont perdues en chemin.
 
Comment ai-je perdu mes 30 meilleures diapositives du Kurdistan iranien ?
Je vais vous le dire.
 
Je les avais envoyées à un éditeur parisien qui les avait retournées à mon domicile. Hélas, j’avais oublié de donner à ma mère l’autorisation de récupérer mes recommandés. Le facteur a refusé de lui donner le paquet. Le receveur de Roquebrune avait eu l’idée géniale de m’envoyer les photos en poste restante d’Ispahan en Iran où j’étais retourné à ce moment-là… Mais j’avais quitté Ispahan quand mon paquet y est (peut-être) arrivé.
Le zèle du receveur m’a été fatal.
 
Il me reste quelques photos du Kurdistan iranien. En voici une du désert, non loin de la frontière irakienne.
C’était en 1970, Reza Shah était empereur.
 
André Abbe
Photo A. Abbe
Lettres perdues… combien d’amours désespérées
parce que la lettre tant attendue n’est jamais arrivée…
 
Lettres froissées, jamais postées, jetées avec rage ou regret dans la corbeille à papier…
 
Dans quel néant finissent aujourd’hui les courriels effacés ?
j.m.

C’est pour ça qu’on écrit […] : pour aller les uns vers les autres.
Christian Bobin (écrivain et poète—1951-2022) .

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  • Rédaction Passadoc – Ont participé (écrits et photos) :
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    un “Bon anniversaire !” à Passadoc
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