
L'hebdo 191
On tourne !
– Silence… on tourne !
… et quelques mois plus tard, dans une salle obscure ou dans son salon, on regardera les images nées de cette phrase quasi mythique !
Avant d’en arriver là, le chemin fut long, très long. Il faudrait commencer par évoquer Aristote et sa « chambre obscure » qu’il utilisait pour observer les éclipses ; puis les travaux d’Hassan ibn al Haitham (1100), ceux de Roger Bacon, philosophe, savant et alchimiste anglais XIIIe s.), de Guillaume de Saint-Cloud, moine et astronome français (1287) ; au long des recherches, bien sûr on rencontrera Léonard de Vinci (1452-1516)… mais La Gazette prendrait des allures monotones de dictionnaire !
Pour éviter cela, grand bond dans l’an 1659 et le premier instrument de projection dû au néerlandais Christian Huygens… sautons en 1832 avec la naissance des lanternes magiques… et saluons Auguste et Louis Lumière considérés comme les inventeurs du cinématographe (1895). Les découvertes techniques ne vont pas cesser : premier film à effets spéciaux : Georges Méliès (1896)… premier film parlant* : 1927 ; en France : 1929 avec Les Trois Masques**… premier dessin animé sonorisé : Walt Disney crée Mortimer qui deviendra Mickey.
Enfin les salles de cinéma vont s’ouvrir d’abord dans les grandes villes puis dans les campagnes. Souvent, ce sont les sorties du samedi soir : on va au Royal, au Palace… ou au Ciné Star !
Aujourd’hui, les cinéastes, les reporters filment caméra sur l’épaule… comme il est loin l’appareil à manivelle des frères Lumière !
Jeanne Monin
Recherches sur de nombreux sites.
* Premier film parlant dans le monde : 1927 avec Le chanteur de jazz, film musical américain réalisé par Alan Crosland.
** Film dramatique réalisé par André Hugon,

- Les échos de la semaine
Les champignons
Un quiz !
Vous les reconnaissez ?
Ça vous rappelle quelque chose ? - Passadoc
La Marianne de Roquebrune
Les champignons

Claude Boyer
Cela me rappelle une anecdote. Mes parents et moi étions partis aux champignons, j’étais bien jeune et à l’époque je pouvais me faufiler tel un sanglier sous la végétation… et voilà que je tombe sur un rodou de magnifiques champignons qui ont tôt fait de remplir mon panier.
Fier comme Artaban je les rejoins pour leur montrer ma cueillette miraculeuse. J’entends encore leurs éclats de rire : j’avais rempli mon panier de pissacans….
Jean Philippe Tinois
Les Pissacans… des cèpes dit du pin ; ils ont une valeur culinaire très médiocre et sont parfois utilisés secs pour être mélangés à de vrais cèpes dans les mauvais sachets de cèpes du commerce.
Précision de Claude Boyer :
Le Pissacan ou « pisse-chien » est comestible mais il n’est pas très prisé sauf quand il est « jeune » ; sinon il devient gluant et peu ragoûtant… Attention de ne pas en abuser, c’est un puissant laxatif, à tel point qu’on l’appelle aussi « cagagne ».
Un quiz !


Vous les reconnaissez ?

Bien sûr ! ce sont des vers à soie ! Un sujet qui génère maints échanges…
Claude Boyer
Ils se nourrissent des feuilles du murier (l’amourié en provençal). Autrefois les paysans tiraient un revenu supplémentaire de cet élevage ; voilà pourquoi les muriers sont fréquents devant les mas provençaux.
Jean-Jacques Murat
amb l’ajada de la grafia fonetica qu’utilisa “ou” en plaça dau “o“ per lo sòn [ou], a Tolon, leis aurilhas franchimandas an batejat carriera deis amorós aquesta dei amoriers.
Jean Philippe Tinois
[…] une activité disparue. Pourquoi ? Pour aller plus vite ? Pour fabriquer plus ? Parce que les acteurs se sont lassés ? L’industrie a décrété que c’était obsolète et à vanté ses produits à grand renfort de publicité balancé sur l’écran qui sait tout ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pour en parle-t-on au passé justement ?
Josyane Martine Richard
Li Magnan. Une industrie florissante à Maillane au siècle dernier. Les Magnanarelles – mises à l’honneur par Frédéric Mistral dans Mireio – étaient les decoconeuses.
Jeanne Monin
Dans un de ses ouvrages, Sully-André Peyre rapporte un écrit de Lamartine à Mistral :
– […] bêche avec ta houe le pied de tes oliviers ; rapporte pour tes vers à soie, à leur réveil, les brassées de feuilles de tes mûriers…
Maryse Laugier
Les vers à soie … À l école, on nous en donnait pour apprendre comment ils font la soie. Ensuite, on emmenait les cocons à la magnanerie… C était à Vidauban… la magnanerie est devenue un restaurant.
J’en avais dans ma classe… Au Cannet-des-Maures, le bâtiment en face l’école s’appelle toujours la magnanerie.
Gisèle Penat-Laborde
Mes grands-parents maternels en exploitaient dans leur ferme et maman se souvenait très bien de cet élevage, auquel elle avait participé, des muriers, etc. Oui, c’était oui un revenu supplémentaire…
*Traduction de J.-J. Murat : À l’aide de la graphie phonétique qui note “ou” au lieu de “o” pour le son [ou], à Toulon, les oreilles françaises ont baptisé Rue des amoureux celle des muriers.


Dans La Gloire de mon père, Marcel Pagnol raconte son amitié avec Lili des Bellons qui lui fit découvrir les collines de l’Étoile « sous le Garlaban couronné de chèvres au temps des derniers chevriers« .
Lili, c’est Baptistin David Magnan ; un nom courant en Provence…
[Photo et texte Claude Boyer]
Ça vous rappelle quelques chose ?

Guy Caravatore, Aldrick Fernaud, Marie-Dominique Germain, Robert Giordanengo, Maryse Laugier, J.-P. Ollivier, Jean-Philippe Tinois ont tous répondu :
– LA CAILLETTE !
Jeanne Monin
– Comme je ne connaissais pas, j’ai cherché la recette… Pristi ! Il semble qu’il y ait autant de manières de faire qu’il y a de villes, voire de charcutiers !

La Mariane de Roquebrune

Sont cités dans La Gazette : André Abbe – Claude Boyer – Guy Caravatore – Aldrick Fernaud – Marie-Dominique Germain – Cath Gn – Robert Giordanengo – Maryse Laugier – Jeanne Monin – Jean-Jacques Murat – J.-P. Ollivier – Giselle Penat-Laborde – Josyane Martine Richard – Jean-Philippe Tinois.
Rédactrice en chef :
Jeanne Monin

