La Gazette de Passadoc – N° 187

L'hebdo 187

On s’envole !

  • L’hélicoptère fait des va-et-vient pour transporter le sel nécessaire aux moutons sur les alpages. Autrefois, ce  travail était confié aux ânes, raconte André Abbe. On reproche parfois aux éleveurs d’être durs avec les animaux : ils ont libéré les ânes de lourds fardeaux.
    J’ai pris cette photo il y a une vingtaine d’années sur la commune de Thorame basse (Alpes-de-Haute-Provence).

Mais depuis quand cet extraordinaire aéronef qu’est l’hélicoptère existe-t-il ?

Difficile de ne pas citer Léonard de Vinci qui dessina une “machine” dont le rotor serait actionné par l’énergie serait musculaire humaine.

Grand bond dans le temps !…

  • 1907. Louis Breguet (1880-1955), construit le premier quadrirotor de l’histoire. Le 24 août,  premier envol à 50 cm de hauteur et quelques heures plus tard, dans la cour de l’usine, l’appareil s’élève à 1,50 m.
  • Entre 1922 et 1925, Émile Berliner (1851-1929) expérimente d’hélicoptères expérimentaux.
  • Igor Sikorsky (Américain – 1889-1972) laissera son nom dans l’histoire de l’aéronautique.

Bien sûr, d’année en année, recherches et techniques vont progresser. Aujourd’hui, l’hélicoptère fait partie de notre vie : il assure les sauvetages des blessés, les transports des malades… de matériels et matériaux divers… de militaires… et les transports de sel qui rendent sa liberté à Cocotte, la vedette de Passadoc !

Jeanne Monin

Recherches sur plusieurs sites.

Mademoiselle Cocotte, que pensez-vous des transports en hélicopère ? interroge François Abbe, jeune reporter.
J'adore !
  • Les échos de la semaine
    L’écureuil et l’amandier
    Il y a 80 ans…
    Les cafés privés de Roquebrune

     

  • Passadoc
    23 août !

L'écureuil et l'amandier

Je me plaignais récemment des écureuils qui dévoraient mes amandes : ils m’ont tout pris ! Il n’en reste plus une sur mes arbres ni par terre.
J’en ai repéré trois mais ils doivent être plus nombreux. Celui de la photo est peut-être le père… ou la mère ; il y a aussi deux plus petits,
l’un a le pelage plus foncé, l’autre a le ventre blanc.
Le spectacle est terminé. Il a duré plus d’un mois car les écureuils se sont attaqués aux amandons (les amandes vertes). André Abbe

[…]
Ah ! je te vois, toi, mon gaillard !..
Il est peut-être à deux ou trois mètres, campé en chien sur son derrière, sa queue touffue dressée sur sa tête.
C’est un écureuil de l’année, un petit garçon-écureuil, espiègle, malin et gentil. Je lis tout cela dans ses prunelles, tandis qu’il me regarde ou plutôt me dévisage, la tête levée, tournée de côté, son vif œil noir fixé sur moi…
[…]
Assis, bien installé, la queue en parasol, il grignotait à toute vitesse : la noix fondait en un clin d’œil. Mais que de projections, quel gaspillage, en apparence du moins ! Les miettes volaient de tous côtés, il ne voulait que la chair blanche, le reste était… postillonné, allègrement, vigoureusement. Il était très mal élevé. Il mangeait, pourquoi ne pas le dire ? Comme un charmant petit cochon.

Maurice GenevoisRoutes de l’aventure (Plon 1959).

Giselle Penat-Laborde
J’apprécie énormément l’écriture de Genevoix, qui est un observateur très attentif, très subtil, très profond de la vie des champs et des forêts.

J’ai relu ces dernières semaines quelques chapitres de Ceux de 14, déjà lu et relu par le passé… Même dans ce journal de guerre, consacré essentiellement à la Première Guerre Mondiale, son style descriptif, exemplaire, peut être sans dommage comparé à celui de Colette.
Un bois, un champ, un village, tout prend une autre dimension avec Maurice Genevoix…

Il y a 80 ans...

Retour sur les 80 ans de la libération de Sainte-Maxime…

André Abbe raconte :

Aux défilés de la Libération – du Muy en 2017, de Sainte-Maxime en 2024 – est passée devant moi une superbe 202 Peugeot en très bon état.
Ce qui est considéré aujourd’hui comme auto de collection, a été pendant ma petite enfance, le chic du chic, à égalité avec la Traction avant.
J’étais fier de monter le dimanche dans la 202 du père du fiancé de ma sœur, mes parents n’avaient pas encore d’auto.

Les cafés privés de Roquebrune

André Abbe
Quelqu’un parmi les Passadociens sait-il pourquoi on appelle “cercle” (cèuche), les cafés privés en Provence ?

Nous avions à Roquebrune, le Cercle des Blancs, le Cercle des Rouges et le Cercle des Immigrés. On y parlait politique. Les femmes n’étaient pas admises.

 

Giselle Penat-Laborde
Je pense, mais n’en suis pas certaine à 100%, que cette appellation de cercles pour les cafés en Provence, est un héritage de la Révolution.
 
Pas mal de “cercles” existent depuis plus de cent ans : cercle des travailleurs, cercles d’opinion, républicains ou royalistes, “rouges” ou “blancs”. Sous la IIIe République, dans ces salons “on causait politique”, dans une salle réservée à ces réunions. Certaines devinrent par la suite des salles de jeux puis simples cafés.
 
Chaque quartier, chaque corporation avait en fait “son cercle”. Il s’agissait de cercles associatifs.
Il est dit qu’on comptait jusqu’à douze cercles associatifs dans certaines villes, trois cents établissements pour le seul département du Var.
 
Le cercle est la figure géométrique parfaite, symbolisant le fini et l’infini, l’unité et le multiple ; c’est la raison pour laquelle il a été choisi, à l’instar du mot anglais “club”, pour désigner un groupe uni dans un même projet. Si l’usage de se réunir en clubs est attesté en Angleterre dès 1702, il n’est devenu usuel en France qu’en 1774, à la veille de la Révolution.
 
Dans certaines régions ces cercles étaient d’ailleurs “très bourgeois”. Je pense que ce fut un peu de même en Provence dans des villes comme Aix-en-Provence, Marseille, Avignon… On y parlait politique, on y refaisait le monde, et, avant tout, on s’y retrouvait “entre soi”. C’était “un cercle fermé”, à l’instar de ceux qui ont été créés par la suite dans un idéal plus démocratique.
 
Sous la III° République, époque marquée par un grand nombre de réformes sociales, sont en effet fondés des “cercles plus ouverts”; ils sont liés également à l’idéologie maçonnique. Les loges maçonniques en Provence s’insèraient dans une multiplicité de réseaux culturels structurant l’espace public de la société bourgeoise du Second Empire : sociétés intellectuelles, sociétés philanthropiques, clubs politiques, sociétés ouvrières, Ligues régionales, cafés-cercles.
Leurs noms témoignent aussi de tous ces mouvements : “Cercle de l’Union, Cercle Républicain, Cercle des Démocrates, Cercle des Citoyens, Cercle Ouvrier, Cercle des Travailleurs, Cercle de la Concorde, Cercle de la Paix, Cercle de la Fraternité ou encore Cercle de l’Avenir”.
 
De fait, la loi de 1901 sur le mouvement associatif permet d’officialiser leurs statuts. Leur but affiché est de resserrer les liens de fraternité qui unissent leurs membres, et de leur offrir des services économiques, par coopération.
ll me semble, mais aucune certitude là encore, qu’il existe encore “des cercles”, ceux de Gordes, Saint-Maximin, Rognes, Ramatuelle ou Vauvenargues, toujours très actifs.
 
[Pour plus d’info, cette page.]
 
 

Cyril R. Vergnaud
Il semble que cela remonte à la royauté : “cercle” se dit d’une assemblée qui se fait chez la Reine, où les Dames se tiennent en rond autour d’elle, où les Duchesses ont le privilège d’estre assises sur un tabouret.
Cette chambre est le lieu où la Reine tient son cercle.

Élise Savine
Ces cercles existaient également à Cotignac, le rouge et le blanc comme c’était également le cas pour les deux coopératives à l’époque.

“Cercle”… le mot crée débat !

Jean-Philippe Tinois
Je ne suis pas copain avec le cercle,, je l’admire mais je le redoute ; mon pauvre esprit rationnel n’arrive pas à appréhender de voir une structure finie dont on calcul le périmètre, puis la surface, puis le volume avec Pi qui est une suite infinie, j’avais déjà ressenti cette impression quand je me suis posé la question de savoir dans quoi est contenu l’univers… les insomnies sont venues après, je crois !

Jeanne Monin
Remarque d’une prof. de math. qui lit par dessous mon épaule : “Pourquoi rester dans le plan alors que nous vivons dans l’espace ? Selon les philosophes grecs, la forme géométrique la plus parfaite n’est pas le cercle mais la sphère.
Pi est un nombre irrationnel certes ! mais c’est un nombre, un vrai ! Sa valeur exacte est Pi (la suite infinie est une valeur approchée en écriture décimale). Donc on connaît la valeur exacte de la circonférence d’un cercle ou de l’aire d’un disque
“.

Éric Dussart
Symboliquement, en tant que figure géométrique, le cercle représente à la fois l’unité et le multiple, le tout (fini et infini). Par voie de conséquence, il symbolise l’harmonie, l’absolu, la plénitude. Et comme il n’a ni commencement ni fin, il symbolise aussi les notions de cycle et de renouvellement.
 
Plus prosaïquement, il représente bien l’idée de se réunir autour d’une table sans établir de hiérarchie entre les personnes assises.
En 2016, le réseau intercommunal “Pays d’Art et d’Histoire de la Provence Verte” a publié une excellente brochure sur le patrimoine républicain présent sur son territoire (39 communes du nord-ouest du Var). La première partie de la brochure est consacrée aux mairies, écoles, campaniles, monuments aux morts, lavoirs, bains publics, maisons du peuple, foyers municipaux, coopératives vinicoles et cercles. La seconde partie (de la page 102 à la page 157) revient sur la question des cercles en les étudiant de manière plus approfondie et en les inventoriant de manière précise.
 
  • Lien pour télécharger l’intégralité de la brochure.
  • Pour en savoir plus sur les cercles ayant existé dans l’ensemble de l’aire provençale, lire l’article très intéressant que Pierre Chabert a publié en 2005 dans la revue Ethnologie française.
  • Voir également le livre de 284 pages que cet écrivain, enseignant et universitaire marseillais, a publié en 2006 : Les Cercles, une sociabilité en Provence, Coll. Monde contemporain (Publications de l’Université de Provence). Références.

Soir de fête au Vietnam – 2007  [Photo André Abbe]

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photographe – agriculteur.

Spectacle : Passadoc a invité 4 artistes internationaux qui arrivent de Dubaï, Londres, Marseille et Montpellier.

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Cités dans La Gazette : André Abbe – François Abbe -Éric Dussart – Jeanne Monin – Giselle Penat-Laborde – Élise Savine – Jean-Philippe Tinois – Cyril R Vergnaud.
Rédactrice en chef : Jeanne Monin.