La Gazette de Passadoc – N° 181

L'hebdo 181

Le temps des cerises

Le temps des cerises vient de se terminer… Elles semblent  bien courtes ces quelques semaines de mai et de juin qui – d’après Jean-Baptiste Clément* – mettent en joie les rossignols et les merles moqueurs.

C’est d’abord un poème d’amour
écrit en 1866 qui devient une chanson
quand Antoine Renard le met en musique (1868).

Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur
Suite

Fils d’un riche meunier, Jean-Baptiste Clément n’a que 14 ans lorsqu’il quitte le foyer familial ; d’abord garnisseur de cuivre, il exerce divers métiers avant de rejoindre Paris où il rencontre des journalistes écrivant notamment dans Le Cri du peuple, quotidien hostile à la politique d’Adolphe Thiers… “et la butte Montmartre  le consacre homme de lettres“.

Il est sur les barricades quand éclate l’insurrection de 1871, guerre civile sanglante et meurtrière : La Commune de Paris.

– Mais quel rapport avec la chanson ?

Elle est déjà fort connue.  Pour certains, “plaie ouverte” et “cerises d’amours tombant en goutte de sang” évoquent les combats de la Semaine sanglante ; le refrain d’amour teinté de nostalgie devient chant de révolte. En 1882, Clément dédie sa chanson à une infirmière rencontrée lors des affrontements : “À la vaillante citoyenne Louise, l’ambulancière de la rue Fontaine-au-Roi”.

Il meurt le 23 février 1903. 4 à  5 000 personnes assistent à ses obsèques.

Jeanne Monin

*Né en mort à Paris en 1903. Chansonnier montmartrois, journaliste, syndicaliste. Sources : divers sites.
N°181 → photo : des griottes.

François Abbe
Des souvenirs d’enfance avec la cueillette des cerises. C’est une tradition que j’adorais partager avec ma famille et mes copains dès la fin de l’école primaire.
 
Maryse Laugier
Petite, je faisais comme François… je crois que j’en mangeais plus que je n’en mettais dans le panier !
 
Claude Boyer
Hélas, cette année le prix des cerises met le clafoutis au tarif des aiguillettes de canard au foie gras truffé !
 

Jeanne Monin
Souvenir
Été 43 : La France souffre mais pour l’enfant parisienne que je suis, habituée à l’asphalte et aux platanes emprisonnés dans des grilles de fer, le jardin de ma tante est un petit paradis !

Son immense propriété – en fait, quelques mètres carrés de terre comme bien des jardins banlieusards – est entièrement ombragée par deux arbres : un poirier et un cerisier ; c’est dire s’il est vaste !

Moment de bonheur que celui de la cueillette des cerises… J’admire l’audace de ma tante lorsqu’elle grimpe à l’échelle sur laquelle elle a attaché un petit panier d’osier, comme sur la photo de François.

Quand elle redescend pour déplacer l’échelle, elle me donne une grosse poignée de cerises encore chaudes de soleil ; j’en croque une ou deux avant de chercher celles avec lesquelles je pourrai me faire des “pendants d’oreilles”.
Regarde Tata ! Celle-ci elle est toute écorchée !

– Oui, c’est un oiseau qui l’a mangée.

Un oiseau ? Quelle découverte ! Je ne connais que les canaris des concierges et ceux du Quai aux Fleurs, que les moineaux de Paris qui se nourrissent des miettes de pain picorées sur les trottoirs devant les terrasses des cafés. Et j’apprends que tout comme moi, les oiseaux aiment les cerises !
 
  • Les échos de la semaine
    Un quiz !
    L’œil du photographe
    Les pigeons
    La pétanque

     

  • Passadoc
    Dans la bibliothèque

Un quiz !

L’œil du photographe...

 
Bravo André car il fallait la voir cette invitation à déjeuner !
Apparemment, la table est renommée…

Deux pigeons...

Deux tourterelles : photo André Abbe - Texte Jean de la Fontaine !

Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre.          
L’un d’eux s’ennuyant au logis          
Fut assez fou pour entreprendre           
Un voyage en lointain pays.           
L’autre lui dit : “Qu’allez-vous faire ?         
Voulez-vous quitter votre frère ?
L’absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous, cruel.  Au moins que les travaux,           
Les dangers, les soins  du voyage,            Changent un peu votre courage.
Encore si la saison s’avançait davantage !Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ?

 

La pétanque

Photo André Abe
1978 : sur les terrains de pétanque, les joueuses étaient rares.
Il y a deux ans, “les statistiques de la Fédération nationale faisaient état de 17 % de femmes sur les quelque 250 000 joueurs licenciés, soit 51 000 féminines.
Un nombre qui ne cesse d’augmenter…”

Dans la bibliothèque...

L’Abecedari Occitan, un livre d’Andrieu ABBE édité en novembre 2023.

C’est un recueil de chroniques écrites de 1983 à 2023.  […] chaque lettre de l’alphabet est illustrée par une chronique et une photo de l’auteur.

Les trois dialectes de l’Occitanie orientale (Région Sud PACA) y sont représentés : la préface du livre est en alpin, le livre en provençal et la dernière de couverture en niçois.

Le livre est en couleur et contient 72 pages. Son prix 15 € : la recette de la vente est au bénéfice de l’École Calandreta Maurís Sgaravizzi à Nice.

Pour plus d'informations : info@nissapantai.org

Cités dans La Gazette : André Abbe – François Abbe – Claude Boyer – Maryse Laugier – Jeanne Monin
Rédactrice en chef : Jeanne Monin