L'hebdo 175
Cadeau !
Cadeau : les confidences d’André Peyron, son amour pour la Provence et pour la langue provençale. Un reportage d’André Abbe.
– J’aime à dire que je suis bilingue de naissance ! J’ai été élevé par mes grands-parents qui, entre eux, ne parlaient que provençal… j’ai donc appris en même temps le provençal et le français !
- Les échos de la semaine
Quiz !
Les oursins
Le hameau de Roya
La baie de Saint-Tropez
Le lit de 101 ans !
Toute petite histoire provençale
Les oignons !
Quiz !
Les oursins
Claude Boyer
Il y a des lustres que je n’ai pas mangé d’oursin !
On allait les pêcher à Saint-Aygulf avec mon grand-père dans sa Juvaquatre.
On les mettait dans un cageot en bois sur les flancs duquel il avait fixé deux gros morceaux de liège pour faire office de flotteurs, une caisse vitrée pour voir le fond comme avec un masque et un manche à balai dont l’extrémité était équipée d’un trident permettant de saisir les oursins.
Pas besoin d’aller au large, il suffisait de se mettre à l’eau. À l’époque ils pullulaient et, selon les coins où on se baignait, il valait mieux être équipé de sandales en plastique.
Il n’était pas rare qu’il profitât de l’oursinade pour faire la soupe et récolter bious, rastègues, arapèdes, favouilles ou petits poissons de roche et parfois même un poulpe aventureux.
Je n’aimais pas quand le céphalopode lui emprisonnait le bras de ses tentacules qui collaient à sa peau et qu’il était obligé de tirer dessus pour qu’elles le lâchent. Lui il rigolait de me voir faire la grimace.
Il était de cette génération qui n’avait peur de rien ni de personne ; il faut dire qu’il avait survécu à trois ans d’enfer dans les tranchées alors pour l’impressionner il fallait plus qu’un poulpe.
Il y a longtemps que je ne me suis plus baigné dans ces rochers mais j’imagine que les lieux doivent être devenus totalement stériles.
Le hameau de Roya
Un lieu magique, au nord de Nice !
– La dernière fois qu’on y est allés, il y avait du monde. Ça vaut vraiment le détour ; ne manquez pas ça ! recommande François Abbe.
La baie de Saint-Tropez
Jean-Philippe Tinois
Arriver par la mer en basse saison et se faire servir un petit café sur le port ça passe et c’est une belle perspective.
Côté esthétique, deux heures de bouchon en plein cagnard pour se garer sur les parkings goudronnés et chercher dans les rues bordées de magasins une tête connue… c’est du délire de touriste qui n’aura que le mérite de dire à sa collègue de bureau en rentrant bronzée comme un carambar :
– Je suis allé à Saint Tropezzzz.
Jeanne Monin
J’y suis passée un été, il y a fort longtemps… Aucune envie d’y séjourner, aucune envie d’y revenir – sinon pour découvrir le calme de l’arrière pays.
Trop de monde, trop de yachts qui semblent ne jamais quitter le quai…
Saint-Tropez était un grand port de commerce siège d’une amirauté et de construction navale qui faisait le grand cabotage vers les pays du Levant dont elle avait l’exclusivité.
Un village de marins au long cours.
Des souvenirs pêle-mêle …
Ce qui était oui préférable …
C’était sa dernière sortie à l’Ouest après le Printemps de Prague et elle venait de passer presque un an en France. Elle devait y revenir quelques années plus tard à plusieurs reprises, donc bien entendu après la révolution de velours et la dernière fois en 2002 ou 2003… Te pic mulku, Ivana, je n’ai rien oublié, surtout ton rire cristallin, ta joie de vivre … repose en paix dans ton paradis blanc …
Le lit de 101 ans !
Claude Boyer
Ils étaient de ces meubles qu’on pouvait monter et démonter au fil des générations sans qu’ils n’en souffrissent, n’en déplaise à certaine marque suédoise au mobilier de bois reconstitué…
Histoires de Montlaur
Quelle merveille ! Et quelle belle histoire que celle de ce lit qui continue d’être chéri après 101 ans.
Giselle Penat-Laborde
Tout à fait le lit de mes grands-parents paternels, que nous avions, après quelques réparations, encore à Roquebrune… Impossible à déménager sur Draguignan, il a dû faire le bonheur d’unbrocanteur.
Je viens d’en hérité de un d’une arrière arrière grand-mère… Il a plus de 100 ans… Un lit bateau.
Jean-Pierre Violino
– Merci François ! Quel plaisir de le retrouver dans son village !
Dans le coffre de la voiture, retour de quelques pièces rénovées.
Toute petite histoire provençale...
Jean-Philippe Tinois
Peut-être que se lever tôt et se coucher tard, c’est tout simplement naturel quand on aime l’activité que l’on pratique.
C’est d’ailleurs le rythme des animaux qui pensent en premier à leur subsistance et ont leur cerveau réglé par la lumière solaire.
Les hommes qui gèrent des troupeaux ne peuvent que se mettre au diapason et pendant la transhumance la sieste est obligatoire, non pas parce que l’homme le décide mais parce que le troupeau s’arrête, se met sous les arbres en rond à l’abri du soleil à son zénith, et rumine tranquillement…
À ce propos ne pas oublier un voile intégral léger et très respirant pour mettre au moins sur le visage sous peine d’être le seul à ne pas dormir, car qui dit moutons, dit nuage de mouches ! Et quand on s’est autoadministré une dizaine de claques, on est moins reposé que les autres pour repartir !
Jeanne Monin
Pour avoir rencontré pendant plusieurs étés un couple de paysans sur mon habituel lieu de vacances, je me suis souvent dit qu’ils faisaient un métier de chien !…
Il suffisait de voir leurs visages ridés avant l’âge par le soleil de l’été et les rigueurs de l’hiver, leurs mains souvent calleuses, toujours charnues.
Se levaient-ils tôt ? Sans doute… Se couchaient-ils tard ? Je l’ignore… Ce que je sais, c’est qu’ils ne faisaient pas la sieste ; peut-être parce qu’ils n’avaient pas de moutons !
Les oignons !
– Non mais vous avez vu le prix des oignons cette année ?
Les oignons inspirèrent Georges Brassens et Sidney Bechet.
- Cités dans La Gazette
André Abbe
François Abbe
Claude Boyer
Martine Chalazon
Marie-Dominique Germain
Histoires de Montlaur
Jeanne Moniin
Giselle Penat-Laborde
Jean-Philippe Tinois
Jean-Pierre Violino - Rédactrice en chef
Jeanne Monin