La Gazette de Passadoc – N° 172

L'hebdo 172

Un festival !

Festival… un mot qu’on croirait vieux comme le monde mais qui n’apparaît qu’après 1830. On le dit venir d’Angleterre alors que l’Albion, ayant emprunté nostre festivel, ne fait que nous le rendre !

Le plus vieux festival de France ? D’après le ministère de la Culture, c’est Les Chorégies d’Orange (Vaucluse) : festival de musique classique, il fut fondé en 1869 par Hector Berlioz.

Mais aujourd’hui, les festivals sont divers et proposent tous les genres : musique classique, folklorique, musique contemporaine… festivals du livre, du cinéma, de la BD, du théâtre, etc.

On dénombre près de 7 300 festivals en France, dont quelque 1 250 dans les cinq régions qui forment l’Occitanie. Vous trouverez certainement celui qui vous convient !

Jeanne Monin

Sources diverses.

Photo André Abbe - Avignon
  • Les échos de la semaine
    C’est la fête !
    La Statue de la Liberté
    Qu’est-ce donc ?
    Madame Clary
    Les chèvres et la vigne
    Les cartes postales

C'est la fête !

André Abbe
C’est une fête occitane atypique car il ne s’agit pas d’une fête religieuse.

Les origines du festival sont mystérieuses et remontent peut-être à plus de 1000 ans.
Il a lieu tous les cinq ans dans le village de haute vallée de Sampeyre du Val Varaita et s’appelle Baio de Sampeyre.
 
Lors de la procession traditionnelle, les hommes portent des costumes brodés, complexes, et assument le rôle des femmes. Les costumes des chevaliers, des Maures et des tambours caractérisent également la procession, et il y a beaucoup de musique et de danse. »
 
À Sampeyre, Vallée Varaita, province de Cuneo, Italie, a lieu un festival original qui rassemble 4 groupes d’hommes et de garçons appelés Baio (“Baio” viendrait du mot occitan “abadiá” et renverrait aux “abbés de jeunesse”, jeunes gens qui avaient pour fonction d’organiser les fêtes de la communauté). En 2007, André accompagnait la baio de Chuchèis lors d’une des sorties.
Photo A. Abbe

La statue de la Liberté

Voici un fait peu connu : la base de la Statue de la Liberté est une pierre provençale, extraite de Cassis, dans une carrière semblable à celle de Rognes, près d’Aix-en-Provence.
 
Depuis plus de 2000 ans, le paysage provençal est façonné par la beauté de sa pierre. Les artisans ont ciselé le granit, le quartz et le calcaire dans les carrières pour créer des lieux raffinés et rustiques.
 
Légende ou vérité ?
Car d’autres régions sont citées : Damparis, dans le Jura, Ruoms en Ardèche, Brouzet dans le Gard, …
 

Jean-Philippe Tinois
Du coup la “fake New York” ne date pas d’hier mais a simplement changé de dénomination. Comme pourrait dire un roi sans être contesté par sa cour : Cela n’est peut-être point la réalité mais il me plaît à le croire.

Dans un article cité par Claude Boyer, on lit :
“Pourquoi les Américains auraient-ils fait acheminer des tonnes de pierres venues d’Europe (le socle mesure quand même 47 mètres de haut, cela en faitdes bateaux !), leur auraient même fait traverser la Méditerranée puis l’Atlantique pour relier Cassis et New-York ? Alors qu’ils avaient des carrières sur place, dont une très célèbre à 130 km de New York, dans le Connecticut, qui alimentait à l’époque la plupart des grands chantiers new-yorkais ?…”

Gil Gianone
Effectivement,  ayant habité le Valromey et connaissant bien l’histoire de cette contrée charmante, il a toujours été dit et même écrit dans des revues historiques locales que c’est le calcaire très dense et dur d’Hauteville – Lompnès qui aurait été utilisé pour l’édification du socle de la fameuse statue…

Mais en fait, ce serait du granite rose de la carrière américaine de Stony Creek dans le Connecticut qui a été mis en œuvre pour le dessus du socle, l’ensemble consistant en murs de béton coulé, de 6 mètres d’épaisseur. Comme quoi, il est des légendes tenaces ! Tant pis donc pour Hauteville et tant pis aussi pour Cassis… Il était plus logique et rationnel d’utiliser une pierre américaine que de transporter des blocs par mer.

Photo d'André Abbe - 1980 : René Corno, l'un des deux fondateurs de "Pierres de Rognes". R. Corno a pris sa retraite en 1987.

Qu'est-ce donc ?

Quel est donc cet étrange instrument ?
– Une cornemuse.
– Une cornemuse ? En Provence ?
– Eh oui ! L’instrument n’est pas qu’écossais ! Il est présent dans le monde entier, en Afrique, en Asie, et dans la musique folklorique provençale ! Celui-ci est fabriqué en peau de chèvre et possède 3 tuyaux : air, mélodie et harmoniseur ; ce type de cornemuse est aussi appelé bodega ou musette.
 
[Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol. On lit :
Fabriquée artisanalement en peau de mouton ou chèvre, on s’efforçait de choisir l’animal. L’animal était tué en hiver de préférence durant la lune vieille. On choisissait une femelle (les mâles sentaient mauvais) de moins de deux ou trois ans et n’ayant mis bas pas plus d’une ou deux fois.
Pour les gens peu fortunés, on fabriquait la bodega avec un animal non consommable et à valeur commerciale nulle – malade le plus souvent.]

Philippe Espinasse
– Photo de gauche c’est une bodega (prononcer boudègo ) ou craba (crabo) cornemuses de la Montagne Noire, région de Castres Mazamet. On dirait André Gabriel qui en joue. Sur la photo de droite des cornemuses du centre France (Berry). Donc ce ne sont pas des cornemuses de Provence. Il n’y a pas de cornemuse connue à ce jour qui soit originaire de Provence.

Madame Clary

Les ombres s’étirent, la lumière est belle… et la photo aussi. Un portrait sans pause, tout spontané comme sait si bien les saisir André Abbe.
Sur le bord du chemin, Madame Clary échange quelques mots avec le photographe ! Elle était bergère à Valberg.
 
– Combien reste-t-il de bergers à Valberg aujourd’hui plus connu pour son ski et ses randos ? questionne François Abbe.
 

Jean-Philippe Tinois
Des stations de ski…  Ce concept en fait n’est pas très vieux ; les skis étaient un moyen de déplacement avant tout.

J’ai connu le ski où on apprenait à remonter en canard avec une méthode aussi très artistique et physique que nous montraient les locaux ou les militaires dont j’aurais du mal à faire la description mais qui ressemblait à une sorte de moulin à aube humain les skis tournant sur les côtés alternativement et rapidement excellent pour remonter une pente mais éprouvant physiquement. On apprenait la conversion aussi, chose qui a disparu je pense de l’enseignement de ce sport.

Mes premières vacances à la neige, je gagnais mes descentes à la force des bras et des jambes les tire-fesses étaient rares et les grands jours où ma mère trouvait que le budget permettait de prendre une carte de remontées dites mécaniques, le pisteur nous poinçonnait les passages comme à la Porte des Lilas…

On allait chercher le lait à l’étable à pieds avec ce silence, ces pas étouffés par le crissement de la neige gelée, ce parfum de vaches qui fumaient de leur dos en une vapeur condensée par le froid, la paille, l’odeur écœurante du lait chaud, le pot en aluminium avec le petit couvercle , il y avait la place pour l’élevage encore à ce temps là, familiale à taille humaine… Bon… oui je sais les choses changent …

Les chèvres et la vigne

André Abbe :
C’est toujours un plaisir pour moi de voir un troupeau de moutons manger de l’herbe dans un vignoble ; preuve que le viticulteur n’utilise pas de produits chimiques toxiques pour contrôler les mauvaises herbes.
 
En Basse Provence, viticulture et élevage ovin vont de pair. Les moutons se nourrissent de l’herbe et fournissent du lisier. Dans les vignes taillées en gobelet (comme indiqué sur la photo), les animaux sont libres de se déplacer.
 
Aujourd’hui les vignes sont cultivées sur fil de fer, et les moutons ne peuvent plus se déplacer d’une rangée à l’autre sans aller jusqu’au bout. Je suis désolé de voir que les vignes de gobelet sont si rares – elles sont belles à voir au printemps.

Les cartes postales

Témoignage d’un temps bien révolu…
Une carte postale qu’on a choisie sur le présentoir pour raconter le voyage et deux mots… cela suffit, tout est dit.

Écrit ainsi, tout paraît simple mais il fallait acheter la carte, le timbre et trouver une boîte aux lettres.
La démarche est la même aujourd’hui !
Pas tout à fait… Joséphine devait aussi trouver une plume et une bouteille d’encre.

Les Joséphine d’aujourd’hui tendent le bras… le clic d’un smartphone… Et quelques secondes plus tard les mille baisers sont arrivés !

  • Cités dans La Gazette :
    André Abbe
    François Abbe
    Claude Boyer
    Philippe Espinasse
    Gil Gianone
    Jeanne Monin
    Jean-Philippe Tinois

  • Rédactrice en chef
    Jeanne Monin

Passadoc