L'hebdo 164
Sous l’amandier…
L’amandier… c’est un des premiers fruitiers « domestiqués » par l’homme et une des premières notes de parfum synthétisé au XIXe siècle !
Remontons le temps : 780 000 av. J.-C. … Peu exigeant en sol et en eau, l’arbre apparaît sur les terres qu’on appellera plus tard Iran, Arménie, Égypte. Il faudra quelques millénaires encore pour que l’homme apprenne à utiliser et la coque et le fruit.
Sa floraison annonce la presque fin de l’hiver et le renouveau de la vie. Aussi en Grèce, l’amandier était-il un signe de fertilité. Dans l’iconographie chrétienne, la forme du fruit – stylisé par l’union de deux cercles – accueille l’humanité et la divinité. En peinture ou sur les pierres sculptées entourant les porches des églises, Jésus, Marie, les saints sont souvent représentés dans une mandorle*.
Et dans la vie de tous les jours, on retrouve l’amande dans nos assiettes, lorsque grillée elle accompagne les truites, ou en pâtisserie : il y a peu, nous nous régalions en dégustant les galettes de l’Épiphanie, fourrées de pâte d’amande !
Quant à l’arbre, il est l’ami des poètes.
Jeanne Monin
Recherches sur différents sites.
*Mandorle : forme ovale
François Abbe : Chaque saison dévoile sa propre beauté, mais chaque année il y a quelque chose de magique, c’est le moment où les amandiers éclatent en fleurs au milieu des champs de lavande.
Dans quelques semaines, cette transformation époustouflante commencera.
Cette photo d’André Abbe, prise il y a 30 ans, capture une scène qui reste inchangée ;
témoignage de la beauté durable de la nature provençale.
Mistral – Mireille – Chant X
Je l’aime ! Je l’aime
Comme le ruisseau
Aime de couler,
Comme l’oiseau dru
Aime de voler.
Et l’on veut que j’éteigne
Ce feu nourri
Qui ne veut pas mourir !
Et l’on veut que je torde
L’amandier fleuri !
Ièu l’ame ! Ièu l’ame,
Coume lou valat
Amo de coula
Coume l’aucèu flame
Amo de voula.
E volon qu’amosse
Aquéu fiò nourri
Que vòu pas mouri !
E volon que trosse
L’amelié fouri !
Théophile Gautier – Premier sourire du printemps
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier
Georges Brassens – L’amandier
J’avais l’ plus bel amandier du quartier
Et, pour la bouche gourmande
Des filles du monde entier
J’faisais pousser des amandes
Le beau, le joli métier.
Debout, à l’extrême gauche de l’image, le tout jeune et chevelu Yves Duteil accompagne Brassens.
- Les échos de la semaine
Trois femmes… trois histoires !
Un quiz !
Avant de quitter l’hiver
Les pieds dans l’eau
Petit entraînement linguistique
La maison d’à côté…
La Bastide Neuve - Passadoc
Merci !
Trois femmes... trois histoires !
Vendredi 8 mars*, Passadoc publiait cette photo : trois femmes, trois histoires !
– La Fille du puisatier, un film de Marce Pagnol, sorti en 1940. C’est l’histoire d’une femme qui ne se laisse pas faire et qui bataille pour sa fierté dans la Provence d’avant-guerre. Un vrai petit bijou de film !
– Marianne, notre héroïne des temps modernes, qui se bat bec et ongles pour nos droits.
– Une femme anonyme qui, tranquillement, avec son enfant, remonte à vélo la Grand Rue de Roquebrune-sur-Argens.
*Journée internationale des droits de la femme…
Elle fut largement abordée dans La Gazette – N° 163.
Un quiz !
Avant de quitter l'hiver...
– Ça donne envie, n’est-ce pas ? demande François Abbe
– Personnellement non, ça me ferait plutôt fuir ! répond Claude Boyer
– J’aime voir la neige mais à la montagne quand elle recouvre les arbres et que personne n’est passé, ajoute Maryse Laugier
… tandis que Marie Josée Michel et Christian Cardelli envoient deux magnifiques photos :
Les pieds dans l'eau !
Après l’hiver et la neige, un saut vers l’automne et plus précisément septembre 1975, il avait tant plu que certains avaient fait les vendanges les pieds dans l’eau !
Et les souvenirs affluent…
Giselle Penat-Laborde
Souvenirs de vendanges pluvieuses, fort désagréables et pénibles. Toujours un casse-tête pour mettre le tracteur, les remorques et tombereaux bien au sec, au bon endroit, pour éviter l’embourbement ; parfois nous avions même des planches, des ridelles au cas où …
Les pieds dans la gadoue glacée…
Des souvenirs de 1976, année de sécheresse ailleurs mais un été pourri pour nous où il n’avait fait que pleuvoir…
Même souvenir pour MyrMyr de Comps :
– Vendanges 76… il n’arrêtait pas de pleuvoir !
Sourire de Jean-Philippe Tinois : « Si ça continue, on va planter du riz !«
Petit entraînement linguistique !
La maison d'à côté...
Mes grands-parents ont acheté la propriété familiale où j’habite encore un siècle plus tard.
Jeanne Monin
Ah… le nom des maisons !
Le Château de ma mère – La Bastide Neuve…
Inoubliable plaisir de lecture
Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s’appelait La Bastide Neuve, mais elle était neuve depuis bien longtemps. C’était une ancienne ferme en ruines, restaurée trente ans plus tôt par un monsieur de la ville, qui vendait des toiles de tente, des serpillières et des balais. Mon père et mon oncle lui payaient un loyer de 80 francs par an (c’est-à-dire quatre louis d’or), que leurs femmes trouvaient un peu exagéré. Mais la maison avait l’air d’une villa – et il y avait « l’eau à la pile » : c’est-à-dire que l’audacieux marchand de balais avait fait construire une grande citerne, accolée au dos du bâtiment, aussi large et presque aussi haute que lui : il suffisait d’ouvrir un robinet de cuivre, placé au-dessus de l’évier, pour voir couler une eau limpide et fraîche…
Il y a deux mois, nous n’en étions qu’au montage de l’exposition
Femmes de Provence.
Et samedi dernier, nous recevions les derniers visiteurs !
Des rencontres que nous ne sommes pas prêts d’oublier, telles celles d’Étienne Tomatis et de sa compagne Sabrina.
Étienne nous a raconté l’émouvante histoire de ses parents venus d’Italie. Ils s’installent comme métayers à Sospel, puis louent la ferme. À l’époque, leur lait partait pour produire des yaourts à… Monaco ! Aujourd’hui la propriété de plusieurs hectares a été rachetée par la commune de Sospel. Ce magnifique domaine au bord du golf va avoir une deuxième vie !
Merci pour ces précieux témoignages. Vous relayez nos publications et c’est ainsi qu’on retrouve les traces des histoires derrière chaque image… Continuez s’il vous plaît !!!
Nous avons aussi été honorés par la présence de personnes figurant sur les photos, comme la bergère Martine Baron et son mari Bernard Bellini… la famille Laugier…
Des proches de nos vedettes Mireille et Pauline ont fait le déplacement jusqu’au musée de Draguignan.
Un grand merci à ceux qui nous ont aidés pour cette belle aventure, en particulier Laura Chaumard et Sylvette Albrand du Musée du Patrimoine de Draguignan, Régine Soyris et Patrice Noël de Passadoc. Merci Guy Bouyer pour ses super photos de l’expo !
Enfin un merci tout particulier à André pour sa décennie de travail bénévole qui a permis de mettre en lumière une partie de cette incroyable collection de 100 000 photos.
Quelles sont les prochaines étapes ? Nous sommes ravis d’accueillir une nouvelle bénévole de l’association Abbe Photo, Gwendolyn d’Afrique du Sud, qui passera un mois à Roquebrune-sur-Argens. Suivez-nous pour en savoir plus.
- Sont cités dans La Gazette :
André Abbe
François Abbe
Claude Boyer
Christian Cardelli
MyrMyr de Comps
Marie-Dominique Germain
Robrt Giordanengo
Maryse Laugier
Marie-Josée Michel
Jeanne Monin
Jean-Jacques Murat
Giselle Penat-Laborde
Jean-Philippe Tinois - Rédactrice en Chef
Jeanne Monin