La Gazette de Passadoc – N° 161

L'hebdo 161

À votre santé !

Le vin… 

Tout commence avec Noé… Après 40 jours de pluie diluvienne et plus d’un an d’errance sur les flots, il foule enfin une terre mouillée et molle * comme dit Hugo*, et plante une vigne, signe de paix et d’harmonie dans un lien avec la terre, basé sur le travail, l’humilité et les joies simples**.

Selon la Bible, la vigne est le premier végétal planté par l’homme ; un végétal qui va croître et pousser sur toutes les terres de la planète et donc sous des climats différents. Au fil des siècles, le travail des hommes – sélection des sols, taille des vignes, méthode de vinification, etc. – va créer des vins de différentes qualités.

À Pompéi, sur le mur d’une taverne on lit :
Pour un, vous pouvez boire du vin,
Pour deux, vous pouvez boire le meilleur
Pour quatre vous pouvez boire du falernum.
… du nom d’un des grands crus de cette époque.
[“Pour un,” un as, soit 1/4 de sesterce).

Si le vin est glorifié par maints auteurs et poètes, il est honni par Joseph Pagnol, le père de Marcel ! Pour l’instituteur, qui fut élève de l’École Normale d’Aix-en-Provence, la vue d’un verre de vin lui donne des frissons de dégoût !***

Ce n’est pas le cas de Colette ; amoureuse éclairée du vin, elle connaît les crus les plus grands comme les plus discrets. Très jeune elle découvre le Jurançon : c’est là que je fis, adolescente, la rencontre d’un prince enflammé, impérieux, traître comme tous les grands séducteurs : le Jurançon. Elle confie aussi : j’ai tari le plus fin de la cave paternelle, godet à godet, délicatement.

Baudelaire, qui buvait plus que de raison, donne ce conseil : Enivrez-vous sans trêve ! Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous ! Écoutez :

Brassens le Sétois lui aussi conseillait le vin !

Quand on est un sageEt qu’on a du savoir-boireOn se garde à vueEn cas de soif, une poire

Recherches sur plusieurs sites.
*     Booz endormi – La légende des siècles – 1859
**   Marc Paitier : Général de l’armée française et fin connaisseur du vin.
*** La Gloire de mon père – Marcel Pagnol – 1957.

 Bon… c’est bien beau tout ça … mais il est où notre vigneron ?

Patience… le voici !

Jeanne Monin

Port de pêche

Le saviez-vous ? Il existe aujourd’hui 21 ports de pêche sur la Côte d’Azur. En 1993, il n’y avait que trois lieux de pêche traditionnelle au filet, où les hommes tirent les filets depuis la plage.

André Abbe a pris cette photo lors du tournage avec France TV en 1993. Combien en reste-t-il aujourd’hui ?

François Abbe

Nom provençal de cette pêche : les ISSOGO ou issogas. On trouve la racine ISSO, hisse en français

Ah ! la lavande !

 

Mais au fait, quelle est la différence entre le lavandin (ici en photo) et la lavande ?

 
Jean Philippe Tinois
La lavande pousse en altitude, et les hybrides de lavandin utilisés à Valensole ne font pas de pollen. Ce qui a comme conséquence fâcheuse
d’affaiblir les ruches qui montent en transhumance le pollen étant
indispensable à la naissance de nouvelles abeilles. Je laisse de côté mes réflexions sur les motivations humaines.
 
 
Alain Santinelli
Le lavandin est un hybride contrairement à la lavande vraie, différences de couleurs aussi. Beaucoup de variétés de lavandes.
 
 
 
Saint-Antoine Asso
Elles n’ont pas les mêmes vertus… et sont différentes aussi…mais j’aime bien le lavandin… même si la lavande fine se mérite et pousse à 1 000 m… Très chère !
 
 
Giselle Penat-Laborde
Utilisatrice d’huiles essentielles de lavande depuis de longues années, avec de la lavande de tout partout mais pas que sous la forme d’huiles essentielles :
 
1. Lavande vraie, fine, officinale = lavandula angustifolia.
Distinction de la lavande fine/vraie de l’officinale. La lavande dite “vraie” est sauvage alors que l’”officinale” est cultivée.
La lavande pousse à plus de 800 mètres jusqu’à, sauf erreur, 1500 mètres d’altitude.
 
2. Lavande aspic : du même genre (lavandula) mais d’une espèce botanique différente (spica/latifolia) de la précédente.
Utilisation différente déjà de la précédente – huile essentielle riche en cinéole, incontournable l’été de par ses propriétés anti-venin et cicatrisantes, indispensable en cas de piqures de guêpes, scorpions, méduses… moustiques aussi …
 
3. Le lavandin est un hybride apparu de manière naturelle, par le croisement entre une lavande vraie (mâle) et une lavande aspic (femelle) via la pollinisation des abeilles. De ce fait, son HE détient à la fois des propriétés de l’une et l’autre.
 
 
Comme tout hybride qui se respecte, elle ne peut pas se reproduire “naturellement”, par reproduction sexuée, il est nécessaire de la bouturer (elle est d’ailleurs souvent appelée lavande clonale).
 
Lavandin cultivé entre 200 et 1000 mètres d’altitude et aussi en plaine.
Le lavandin est aussi très cultivé, car il donne de bons rendements. On le reconnaît à ses épis fournis et réguliers (contrairement aux lavandes).
 
Une autre lavande bien varoise, la lavande des Maures (mais qu’on trouve aussi dans l’Estérel, sur tout le pourtour méditerranéen en général) dite Lavandula stœchas/la lavande papillon qui pousse en maquis dans les sols acides ou siliceux. Elle sert à produire des huiles essentielles et comme ornement. La lavande papillon est devenue la star des jardins et terrasses.
 
Il existe une trentaine d’espèces de lavandes, de très nombreuses variétés et hybrides à fleurs bleu lavande mais aussi blanches ou roses.
 
D’où parfois des confusions (volontaires et involontaires, voire des arnaques, surtout pour les huiles essentielles) sur nos beaux marchés de Provence… comme pour l’huile d’olive, le miel, savon de Marseille et autres produits = “mèfi” !
  • Sont cités dans La Gazette :
    André Abbe
    François Abbe
    Saint-Antoine Asso
    Jeanne Monin
    Giselle Penat-Laborde
    Alain Santinelli
    Jean Philippe Tinois

  • Rédactrice en chef :
    Jeanne Monin

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