L'hebdo 159
Vous avez dit gaucher ?
Gaucher… Une particularité que dans les temps anciens il valait mieux ne pas avoir !
- Pour l’église catholique, le gaucher est serviteur de Satan et pour l’Islam, la main gauche est impure.
- Le superstitieux Pierre le Grand interdit aux gauchers de témoigner en justice.
- Pour entrer dans les lieux saints, Pythagore recommande d’utiliser le côté droit qui est divin.
- Au Moyen Âge, grande misère pour qui est gaucher… et roux ! Une femme souffrant de ces deux “maux” est condamnée au bûcher.
- Les femmes maories agitent leurs vêtements de mariage avec la main droite ; se servir de la main gauche réveillerait la mort.
- Le long du fleuve Niger, préparer la nourriture avec la main gauche c’est faire appel à la magie noire.
- En France, dans un traité de psychiatrie datant de 1921, être gaucher est synonyme de démence.
On pourrait multiplier les exemples car la liste est encore longue !
- Havre de paix pour les gauchers ! Le Pérou antique où être gaucher est un signe de bonne chance.
- Et un événement annuel et mondial : La Journée internationale des gauchers (13 août).
Selon de récentes statistiques, les gauchers constituent 10 à 15 % de la population mondiale. Des chercheurs reconnaissent, leurs sens artistiques ou leurs qualités sportives très développés et citent Léonard de Vinci, Michel Ange, … ou Rafael Nadal.
– Ils sont plus beaux plus intelligents que la moyenne… un jour, ils domineront le monde ! Du calme… et pas d’affolement, il reste 90 % d’humains pour les ramener à la raison !
Cela dit, les gestes du quotidien ne leur sont pas toujours faciles car tout est fait pour la majorité, à commencer par les ciseaux !
– Tout ça, c’est bien beau… mais il est où notre gaucher ?
Patience… le voici !
Jeanne Monin
Recherches sur de nombreux sites.
Photo du regretté Peire Pascal, l’auteur des plus beaux textes de chansons en provençal.
Il tient sa guitare du “mauvais côté”. Sans doute était-il gaucher, je ne lui ai jamais posé la question. En fait, il n’y a pas de mauvais côté, les deux sont également bons.
En France, il y aurait 7% de gauchers. Ils sont plus nombreux en pourcentage dans mon village, parmi les familles présentes avant 1900. J’ai enquêté.
À la maternelle, la maîtresse m’avait donné des gifles pour me contraindre à écrire de la main droite. Je suis maintenant maladroit des deux mains.
En provençal gaucher se dit sénéquier. Cette particularité a donné un nom de famille répandu. Il existe un célèbre café de ce nom dans une célèbre station balnéaire.
André Abbe
Patricia Jouve
J’adore ses textes ! Deux CD de chansons que je connais par chœur ! Une merveille de sensibilité ! Et quelle écriture ! dans une langue qu’il possédait parfaitement e dau breç. Ses chansons sont un véritable témoignage de la vie rurale de cette époque révolue.
Giselle Penat-Laborde
Mon frère Guy fut aussi un gaucher (de Roquebrune) contrarié avec des baffes à l’appui, la super méthode de l’époque employée tant par mon grand-père paternel, le patriarche, que par les maîtresses et maîtres d’école, alors que mes parents étaient au contraire largement favorables à l’usage de la main gauche et contre ces mesures punitives idiotes… Mais avaient-ils droit au chapitre en ces temps là ?
Pour qui connaît le provençal, Jean-Jacques Murat a écrit :
Depuis “lei nièulo de ma prouvènço courroun davans lou mistrau” (l’americo) jusqu’à “viravon lei tarara au tèmps de cauca lei blad” (la cavalo) passant par “la flour de ton dire qu’a tant fa vouvounia l’eissam dei cuou beni” (l’ami), “e nautre lou femelan nous dounara ges de fèbre” (la fueio), “s’apren tout à vouestre bèuta se mei cambo an de feblesso” (la valso), “e se me fau proun vièi qu’ajougni vèire sus toun pèu negro nue quauco nevado” (dono), “avèn pas inventa la poudre, mai lou ploumb sabèn doun vèn” (aubado gavato), “noun te creise solet pèr te mena à bouen port te lèissi un pichoun nord en façon d’eiritage” (l’eiritié), “e l’on veié chaumant coumo uno aubo de pas dins vouestre uei d’ambre gris tout un avé d’estello” (vous), “ta lindo maneto dedins ta bouqueto fai la cansouneto de l’aucèu au nis” (aguessi lou gaubi), “anaras vendumia lou rasin deis estello damount en paradis tasta d’un vin nouvèu (lou cours mirabèu), “de memori n’a ges la pèiro es lou couor que se soven” (lucien) … combien de merveilles de poésie, de tendresse dans cette langue du vécu, dans son temps et dans son espace, incarnées dans ses chansons …
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La particularité de Pierre Pascal, les notes de musique
et la musique des mots réveillent les souvenirs. On s’interpelle, on sourit !
Saint-Tropez… Sénéquier… l’école… Et voici qu’on s’étonne :
Nous portons le même nom de famille… Serions-nous cousins ?
47 commentaires pour la seule journée de samedi dernier !
C’est aussi ça Passadoc !
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- Les échos de la semaine
Les anges gardiens de Passadoc
Pauline et Mireille
Une solide amitié
La chèvre de La Madone de Fenestre
La danse de la souche - Passadoc
Expo. et leporello
Les anges gardiens de Passadoc
Pauline et Mireille
Giselle Penat-Laborde
Tant de bons souvenirs de Mireille !
Une solide amitié
Roya 06
La chèvre de La Madone de Fenestre
André Abbe raconte…
Peut-être ignorez-vous que je sais traire les chèvres ! J’avais appris chez mes amis chevriers dans la garrigue gardoise qui produisaient un pélardon délicieux ; je n’en ai jamais trouvé d’aussi bons ailleurs.
La danse de la souche
Qui connaît la Danse de la Souche ?
Marie-Dominique Germain
… aussi pour la fête de la transfiguration du Christ (qui a Fréjus est devenue la Fête du Raisin) avec un indult depuis le 4e siècle pour la cathédrale de Fréjus car on verse le jus d’une grappe de raisin dans la coupe de vin lors de la consécration au lieu de l’eau habituelle qui représente notre vie associée au sang du Christ.
On ne danse qu’après la messe et toute l’année lors des fêtes religieuses. La symbolique n’est pas lié à Saint-Marc, ni aux vendanges, ni à la renaissance du cep de vigne mais à la résurrection : celle du Christ et la nôtre.
Le feu est celui de l’Esprit et les quatre filles correspondent aux quatre coins cardinaux, c’est-à-dire l’ouverture au monde. C’est un peu résumé mais je pourrais développer !
Ghislaine Manjon
Je connais pas cette tradition, mais je suis amatrice de tout ce qui touche la viticulture ; j’avais décoré ma maison à l’image du vin, de la vigne, des outils de vendangeur osco !
- Giselle Penat-Laborde
Saint-Marc, Saint-Vincent, concurrence entre les saints patrons de la vigne selon les régions, les terroirs viticoles et l’époque !
- Saint Vincent : Patron des vignerons et des vinaigriers
- Saint Marc : Patron des vignerons – aussi patron des éleveurs de bovins et ovins
- Il y en a un troisième, également patron des vignerons : saint Werner et/ou saint Vernier dit saint Verny en Auvergne.
- Selon les vignerons de la région de Tours, par exemple, c’est saint Martin qui aurait introduit la culture de la vigne dans le val de Loire, et son âne aurait même découvert le principe de la taille en broutant une vigne ! Au fil de l’année, différents saints peuvent être invoqués à des moments critiques pour la végétation de la vigne : saint Morand, célébré le 3 juin, est ainsi censé protéger des gelées tardives et favoriser une bonne floraison.
- En Gaule, le culte de Bacchus, dieu romain de la vigne et du vin, était répandu jusqu’en Provence, alors pays des vignes.
Cette divinité romaine et ces manifestations sont issues de la mythologie grecque et de ses fêtes, Dionysos et les “Dionysies”.
- La fête de la Saint-Marc s’apparente aux fêtes romaines dites des Robigalia en l’honneur de Robigo, divinité que l’on invoquait afin de préserver le blé de la « nielle », ou rouille des plantes.
Expo. et Leporello !
- Sont cités dans La Gazette :
André Abbe
François Abbe
Claude Boyer
Marie-Dominique Germain
Patricia Jouve
Ghislaine Manjon
Jeanne Monin
Jean-Jacques Murat
Roya 06 - Rédactrice en chef
Jeanne Monin