La Gazette de Passadoc – N° 153

L'hebdo 153

Et si on prenait de la hauteur…

… grâce aux échasses ?… Elles sont partout dans le monde et depuis longtemps ! On les trouve en Asie, en Inde, en Amérique du Sud, en Afrique, en Russie…

  • En Grèce, sur des jarres datant du VIe siècle avant J.-C., sont représentés des hommes utilisant des échasses.
  • Dans la Rome antique, les hommes se “chaussent” ainsi lors de représentations théâtrales.
  • Au Sri Lanka, elles sont utilisées par les pêcheurs… au Maroc ou en Californie, par les cueilleurs de fruits.
  • Au Togo, on parle d’échasses quasi vertigineuses, hautes de 5-6 mètres… ce qui laisse sceptiques quelques historiens qui précisent qu’il n’est pas rare de voir des hommes  évoluer sur des échasses de 2 à 4 mètres lors de manifestations festives, ce qui est déjà assez exceptionnel.
  • En Belgique, les échasseurs namurois s’affrontent en combat (1411)…  des combats que Guillaume II de Namur n’appréciera guère : il  interdira la pratique de l’échasse à toute personne de plus de 13 ans sous peine d’une amende et de voir les échasses confisquées.
  • En France, elles apparaissent sur des gravures du Moyen Âge.

    Louis XV se divertit en regardant des hommes perchés, lutter en équipe, se pousser du coude et de l’épaule pour se déséquilibrer.

– Et nos échasses à nous, elles sont où ?
 
Patience… les voici…
 

Elles sont surtout landaises. Il faut dire que de ce côté-là de l’Occitanie, vers les XVIIe – XVIIIe siècles, le terrain est humide, marécageux, peu fertile, seuls les moutons et les chèvres y trouvent pitance. Les échasses permettent au berger – ainsi plus grand d’1 m à 1.50 m – de surveiller son troupeau, de repérer le loup pour ne point qu’il s’approche trop près des bêtes, et surtout de localiser les zones boueuses pour ne pas s’y aventurer. La population le considère un peu sorcier…

Le géographe Louis Papy* fait son portrait : Le pâtre de la Grande Lande est spécialisé dans l’élevage des moutons. Un propriétaire l’a engagé pour un an. Il a la charge de faire paître et de soigner son troupeau. Sa rétribution comportera quelque argent, quelques boisseaux de seigle et de millet, quelques cents de sardines, du sel, une toison.

Peu à peu, le drainage des sols, la plantation de pins maritimes – incitée par Napoléon III dès 1857 – vont assainir les Landes.

Le berger juché sur ses échasses aura finalement vécu moins d’un siècle. Il a néanmoins marqué la culture landaise, peut-être grâce à l’originalité de son apparence. Aujourd’hui, il fait partie du folklore et à ce titre toujours présent dans les défilés, les fêtes de villages.

Jeanne Monin

Recherches sur plusieurs sites.
* Texte publié dans la Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest.

Photo A. Abbe - Carcassonne 2005
Photo A. Abbe - Singapour 1983
André Abbe
La dernière fois que j’ai vu des Landais sur leurs échasses, c’était en 2005 à Carcassonne, à l’occasion d’une grande manifestation pour la promotion de la langue occitane dans l’enseignement, dans les médias.
 
J’avoue que j’ignore si les bergers landais utilisent encore les échasses pour garder leur troupeau.
 
J’ai vu des porteurs d’échasses en Asie du Sud Est, plus souvent dans les fêtes que dans les champs. À l’exemple du Nouvel An chinois à Singapour, en 1983.”
 
François Abbe
Que lit-on sur le drapeau ? Une amie traductrice a répondu : “小雪天 correspond au début d’une période du calendrier lunaire : jour des petites neiges (premières neiges). Globalement ça commence le 22 novembre et se termine le 7 décembre. Cela fait partie des 24 Jiechi du calendrier lunaire.”

Claude Boyer
Au Mali, j’ai vu des Dogon juchés sur des échasses.

Le Pays Dogon s’étend de la falaise de Bandia-gara jusqu’au sud-ouest de la boucle du Niger.

Maryse Laugier
Eh bien moi, il y a longtemps,  j’ai essayé
de monter sur des échasses ! Je vous laisse imaginer…

 

  • Les échos de la semaine
    La bergère
    L’aurore du 21 décembre
    Le 25 décembre
    Un quiz !

  • Passadoc
    Femmes de Provence

La bergère

L'aurore du 21 décembre

Dans la nuit du 21 au 22 décembre a lieu le solstice d’hiver, à 4 heures 27 pour être précis. D’une année sur l’autre, l’heure et même le jour du solstice changent. En revanche, le soleil se couche toujours au même endroit.
 
Et de chez moi, il se cache derrière le rocher de Roquebrune. Spectacle qui me ravit chaque année, quand le temps le permet. En 2023, il y avait un voile de brume au-dessus des sommets.
André Abbe
Magnifique !
Claude Boyer
Et les jours vont commencer à rallonger car À Sainte-Luce, les jours grandissent du saut d’une puce.
Pourquoi ce dicton que tout le monde connaît alors que la Sainte-Lucie (ou Luce) se fête le 13 décembre ? C’est que jadis les jours commençaient à s’allonger à cette date ; voilà pourquoi on avait attribué ce jour à cette sainte car Lucie = Lux = lumière.
 
On dit que l’année compte 365 jours, mais en vérité les éphémérides sont plus précis et l’année solaire comporte en réalité : 365 jours et 6 heures moins 11 minutes.
 
Lorsqu’on élabora le calendrier Julien, sous Jules César, on négligea de prendre en compte ces 11 minutes qui au fil du temps ont fini par représenter 10 jours vers la fin du XVI° siècle.
 
Cela posait alors un problème dans l’ordonnance des offices ecclésiastiques et au fil du temps on aurait fini par fêter Noël en Juillet et Pâques en Novembre.
 
Le pape Grégoire XIII ordonna que l’on refasse les calculs afin que les événements religieux reprissent leur place dans l’année et c’est ainsi que l’année 1582 se vit amputée de dix jours et qu’on passa directement du 5 au 15 octobre.
 
Cependant ces 11 minutes existaient toujours et en se contentant de cette remise à jour, le problème ressurgirait au fil du temps.
 
On inventa alors l’année bissextile qui tous les quatre ans nous remet sur les rails, c’est ainsi que le calendrier Grégorien remplaça le calendrier Julien.
Ainsi le proverbe, qui est faux maintenant, était vrai autrefois.
 
Mais foin de comptes d’apothicaires, seule mère Nature est maître du temps qui passe et nous autres, pauvres humains ne pouvons qu’en subir les conséquences.
Car comme l’a écrit Pierre Corneille dans son poème Stances à Marquise :
 

Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits :
On m’a vu ce que vous êtes ;
Vous serez ce que je suis.

Tristan Bernard (1866-1947) n’ira pas plus loin ! Humoriste, facétieux, il ajoute ce quatrain :

Sans doute que je serai vieille,
Répond Marquise, cependant
J’ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t’emmerde en attendant.

Quelques années plus tard, en 1962,  pour notre plus grand plaisir, le malicieux Georges Brassens mettra tout ça en musique ! Écoutez…

 

Merci à
Pierre Blanc
Guy Bouyer
Marie Dominique Germain
Maryse Laugier
Elise Savine
Cyril R. Vergnaud
pour leurs bons vœux adressés à Passadoc !

Merci à Claude Boyer et à Giselle Penat-Laborde qui se sont également exprimés :

Buon nouve a tutti tamben et d’aqueste vespre oublidan pas …
Cacho fio, bouto fio
Alègre, alègre Dièu nous alègre
Calèndo vèn, tout vèn bèn
Dièu nous fague la graci de veire l’an que vèn
Et se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens

Bûche de Noël, donne le feu
Réjouissons-nous
Dieu nous donne la joie, tout vient bien
Dieu nous fasse la grâce de voir l’an qui vient.
Et que, si nous ne sommes pas plus, nous ne soyons pas moins.

Un quiz !

Le floucat : André Abbe explique aux enfants…

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  • Sont cités dans La Gazette :
    André Abbe
    François Abbe
    Claude Boyer
    Maryse Laugier
    Jeanne Monin


  • Rédactrice en chef
    Jeanne Monin

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