L'hebdo 152
Tout en dentelle…
À quoi peuvent bien servir tous ces fils tendus en éventail, toutes ces épingles de couleur ?
Ce sont les indispensables outils utilisés par les denteliers et les dentelières ; ajoutons ces petits tubinos de forme particulière appelés fuseaux.
Quand on pense “dentelle”, on pense délicatesse, élégance, finesse, raffinement… quand on pense “dentelle”, on n’imagine pas qu’au XVIe siècle, elle n’apparaissait que sur les costumes des hommes appartenant à la noblesse, qu’elle était interdite à la petite bourgeoisie sous peine d’amende. Au XVIIe, les femmes s’en emparent enfin ! Napoléon la réservera aux seuls vêtements féminins.
Celle qui nous intéresse dans cette gazette est dite “dentelle aux fuseaux”. Venue d’Italie, elle va se développer en France : au XVIIIe siècle, on compte près de 20 000 dentelières en Normandie, 40 000 dans le Nord – Pas-de-Calais, dans le Valenciennois, 100 000 dans la région du Puy-en-Velay… À cette époque, elle est partout : sur les cols, au bas des manches et des culottes masculines… elle ourle les mouchoirs… Nobles, cardinaux, évêques sont couverts de dentelle !
Las… la révolution industrielle est en marche ; au XIXe siècle, beaucoup de denteliers et trop de dentelières sont remplacés par des métiers mécaniques.
Aujourd’hui, la dentelle “à l’aiguille” ou “aux fuseaux” – d’un coût élevé étant donné le nombre d’heures de travail qu’elle exige – est surtout achetée par les grandes maisons de couture.
Curieusement, peu de dentelle en Occitanie, il semble qu’elle n’ait pas trouvé sa place sur les costumes si colorés de Provence et d’ailleurs. Pourtant dans le Trésor Félibrige, Frédéric Mistral parle du “couissin de damo” [coussin de dame] désignant ainsi le support de travail de la dentellière.
– Et notre dentelle à nous, elle est où ?
Patience… la voici avec cette belle photo d’André Abbe !
Jeanne Monin
Recherches sur de nombreux sites.
- Les échos de la semaine
La pêche !
La pierre couchée
Un quiz peu ordinaire - Passadoc
La prochaine expo.
Dragui-Rétro
Abbe Photo
La pêche !
Claude Boyer
Mon père était un fervent, mais il pêchait au lancer dans le Verdon, la Roya et autres torrents de montagne. D’ailleurs le lieu des vacances annuelles était choisi en fonction des possibilités qu’il avait de pratiquer son art halieutique mais de ce côté là je ne lui ai pas ressemblé.
La pêche n’a jamais été mon truc et encore moins rester planté des heures à fixer le moindre frémissement du bouchon. Si comme tout un chacun mère Nature m’a paré de quelques qualités, elle a oublié de joindre la patience à la layette. Ou alors peut-être à la palangrotte comme André, partir au petit matin au large sur un pointu et voir le soleil se lever sur la mer à l’horizon, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’embarquer.
Il ne me restait alors que le broussin, mais ça je connais, j’ai pratiqué et j’ai aimé. Je me souviens des tranches de pain qui grillaient devant le feu, pastissées de l’odorant fromage qui roussissait au fur et à mesure de la cuisson. Si c’était un régal pour les papilles, accompagné d’un verre de vin rouge, il fallait proscrire tout rendez vous galant après dégustation.
Jeanne Monin
Mon père était un fin pêcheur … il n’avait guère besoin d’appâter.
Solitaire, taiseux…
En vacances, il passait ses après-midis – et parfois quelques matinées ! – au bord du fleuve à surveiller le bouchon ou à lancer le fil et ne rentrait jamais bredouille.
Marie Martin
J’ai beaucoup aimé essayer la pêche à la main…
Bon, j’ai rien attrapé, touché oui, mais pas plus car c’est difficile, et encore j’ai eu la chance de ne pas toucher de serpent !
André Abbe
Je n’ai jamais aimé pêcher à la ligne car je ne suis pas assez minutieux. Il m’est arrivé de pêcher à la palangrote, sans devoir m’encombrer d’une canne, quand je me trouvais sur l’ embarcation d’un ami.
Quelle a été ma surprise au moment d’acheter du broussin, à l’entrée de l’hiver ! L’épicier m’a demandé si c’était “pour manger ou pour brouméger”. Le broumège est une mixture à base de vieux fromage et autres ingrédients que les pêcheurs à la ligne jettent à l’endroit où ils vont lancer leur ligne pour appâter les poissons.
Le broussin est une préparation fromagère forte dont il existe des dizaines de variantes, appelé cachaille dans le haut pays. L’odeur est plutôt repoussante mais le goût est exquis. Dispensez moi de donner la recette, on la trouve sur internet. Le meilleur broussin contient un soupçon d’eau de vie.”
Giselle Penat-Laborde
La pêche, mais quelle horreur ! Quand j’étais enfant, un supplice de rester là sans bouger et sans parler, car je faisais fuir les poissons.
C’était d’abord avec mon frère au bord d’Argens ; il s’était découvert une passion fort éphémère pour la pêche en eau douce, du côté de l’écluse des Iscles à Roquebrune-sur-Argens. Nous prenions le ruisseau qui passait devant la maison et descendions ainsi jusqu’aux rives de l’Argens. Un cauchemar avec des ronces de tout partout, un fouillis d’herbes pas possible, et je m’imaginais au plus profond de je ne sais quelle forêt tropicale. Une Robinsonne des temps modernes !
Ces aventures burlesques se terminèrent rapidement un jour d’orage, où il avait fallu remballer en vitesse tout le bardas et le saint frusquin pour revenir trempés comme des soupes et dégoulinants de la tête aux pieds. Nous ne fûmes pas accueillis au retour avec enthousiasme et avions dû même nous faire sérieusement engueuler, pour être partis stupidement sous un ciel menaçant …
La pierre couchée
La pierre de la Fée, sur la commune de Draguignan (Var) demeure un des plus beaux dolmens de Provence, en dépit du dynamitage d’une des pierres levées (orthostate) soutenant l’énorme dalle.
Il faut dire que l’affaire est unique.
Dolmen… autrement dit “pierre (men) couchée” ; mot d’origine cornique.
Cinquante mille dolmens auraient été recensés dans le monde, dont vingt mille en Europe, avec une très forte concentration en Europe de l’ouest.
J. M.
Un quiz peu ordinaire
La prochaine expo.
Elle aura lieu à Draguignan.
Le thème
“Femmes de Provence“
D’ores et déjà, notez les dates : du 13 janvier au 9 mars 2024.
On en reparlera très bientôt !
Dragui-Rétro
L’éditeur précise : La Fontaine de la Pyramide.
Mais l’œil aiguisé de plus de 30 Dracenois rectifie :
– C’est la Place du Marché !
Et Pierre Espitalier précise :
– Bien sûr ! Cette fontaine se trouvait dans la partie haute de la Place du Marché, face au café “Les Négociants” qui existe toujours, au carrefour de la rue G. Cisson (ex rue Nationale), de la rue F. Mireur (ex rue du Collège) et de la rue Montée de l’Église (ex rue de la Porte d’Aurange)… au coin de laquelle mon grand-père avait son salon de coiffure dans un pâté de maison qui a été détruit…
Abbe Photo
Le leporello a un succès fou !
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- Sont cités dans La Gazette :
André Abbe
François Abbe
Claude Boyer
Pierre Espitalier (Dragui-Retro)
Marie Martin
Jeanne Monin
Giselle Penat-Laborde
Jean-Philippe Tinois - Rédactrice en chef :
Jeanne Monin