La Gazette de Passadoc – N° 148

L'hebo 148

Bonjour Madame Pauline…

Septembre 1995… André Abbe, de retour de transhumance, rencontre cette dame :
Me permettez-vous de faire une photo ?
Bien qu’un peu étonnée – on le lit dans son regard – elle accepte, tout simplement.

On est surpris par ses chaussures : elles sont d’une marque qu’alors portaient surtout les jeunes, les adolescents. Cela ne correspond pas vraiment au personnage. Et pendant des années, elle sera ici Mémé Converse. Comme on ne sait rien de sa vie, on la suppose fermière ou bergère… on l’imagine venir chaque semaine fleurir le modeste oratoire, peut-être se recueillir et prier la Sainte Mère.

Novembre 2023 : la photo est à nouveau diffusée et Jean-Luc Laugier ainsi que Alunno Jean-Louis la reconnaissent !

C’est Mme Pauline Belleudy, à Rigaud [Alpes Maritimes], aujourd’hui décédée. Elle eut une fille et fut grand-mère.

De plus ou moins grandes importance, les croix de chemin que l’on trouve en lisière de village, aux carrefours des petites routes de campagne, sur les collines ou dans la montagne, sont fréquentes en Provence, comme le sont les oratoires…

Jeanne Monin

… une halte pour les croyants, un repaire pour les autres. Lieux de prière le plus souvent, ils ont parfois été dressés pour rappeler aux hommes qu’à cet endroit eut lieu un événement tragique ou au contraire, une sorte de miracle.

Pourquoi cet oratoire fut-il dressé ici ?

  • Les échos de la semaine
    Le mimosa
    Ah ! le parfum des roses

  • Galerie de portraits
    Madame Augusta
    Monsieur et Madame Tomatis
    Madame Mundet
    Madame Roux

  • Passadoc
    Surprise !

Le mimosa

À la fin du mois de janvier, le splendide mimosa illumine nos sentiers et nos collines. Souvent considéré comme une plante occitane ancestrale, son histoire révèle une origine plus récente. En réalité, il n’a pris racine sur les côtes méditerranéennes qu’au début du XIXe siècle, grâce à l’importation en France par le célèbre explorateur James Cook, en provenance d’Australie.
 
L’arbre  s’est rapidement adapté à son nouvel environnement, en s’épanouissant dans les massifs de l’Estérel et du Tanneron. Le climat ensoleillé et les rares gelées de la Côte d’Azur, lui conviennent parfaitement.
 
Le mimosa se décline en plus de 1 200 espèces à travers le monde, offrant une palette variée de couleurs et de formes. Doté d’une grande résistance dans des conditions climatiques favorables, il connaît une croissance rapide, poussant de 30 à 60 cm par an ; il peut vivre jusqu’à 50 ans et atteindre 10 m de haut.
 
Il est doté de nombreuses vertus et usages. En Australie, il est réputé pour la fabrication de boomerangs à partir du bois rouge de certaines espèces. Il revêt une importance religieuse particulière dans quelques textes sacrés et est investi de pouvoirs magiques en Égypte. 
 
Le mimosa symbolise également la magnificence, l’élégance, la tendresse et porte un message d’amitié. Dans les rêves, il est le signe de la sécurité. Il incarne aussi l’énergie féminine, ce qui explique pourquoi depuis 1946, il est devenu l’emblème de la Journée de la Femme, célébrée le 8 mars.
Jeanne Monin

Photo de couverture du prochain livre d’André Abbe.

 

Madame Augusta

François Abbe
Madame Augusta Escoffier fut l’une des dernières bugadières à venir laver son linge à la Maurette.  Ce n’est plus possible aujourd’hui car depuis quelques années, le ruisseau est souvent à sec…

Olivier, son neveu, raconte

Monsieur et Madame Tomatis

Le couple Tomatis gérait l’exploitation. André Abbe s’y est rendu pour faire des photos pour un journal. La relation d’André avec les habitants et les agriculteurs de Provence était différente. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, André était encore agriculteur. 

À partir des années 70, André a progressivement augmenté son activité de photographe. Il a arrêté l’agriculture en 1988. La famille est passée de cinq hectares de vignes à zéro en quelques semaines.

Nous avons gardé en souvenir la dernière bouteille de vin mousseux. Croyez-moi, pas question de la boire, elle est bien trop vieille pour ce type de vin !

.

Comme André, comme François et Claude, comme Giselle, Jean-Paul et Jean-Pierre,
bref comme beaucoup d’autres,
partagez vos souvenirs, racontez la vie de votre village au temps de vos grands-parents…
ou bien un voyage, un paysage…
Et qu’elles soient d’avant ou d’aujourd’hui, envoyez vos photos et ainsi participez à La Gazette !

Adressez vos textes et photos à : romenzo2010@gmail.com

 

Madame Mundet

François Abbe
Voici Madame Mundet. Elle était la seule femme berger dans notre village de Provence. Mon père l’a rencontrée ce jour-là. C’était la femme la plus heureuse du monde avec son troupeau.
Vous voyez le terrain sur la photo ? Il était si proche du village… Maintenant, il s’est transformé en collège ! C’est le collège André Cabasse du nom de l’ancien maire. Les moutons ont été remplacés par des élèves, les professeurs ont remplacé les bergers. Mais les souvenirs demeurent.

Jeanne Monin
Une photo qui raconte toute une vie qu’on devine rude, harassante, une vie de bergère. En a-t-elle parcouru des kilomètres menant ses moutons de prairie en prairie et jusque sur l’alpage, toujours chaussée de solides brodequins de gros cuir et l’été, toujours coiffée d’un petit chapeau de paille dont le soleil mangeait les couleurs.

Jean-Pierre Serra
Est-ce bien le terrain du Collège ? Il me semble bien plat. Le pré de M. Mege était plutôt en pente.
 

Giselle Penat-Labord
J’ai un doute également… le terrain de mes souvenirs était beaucoup plus accidenté ; peut-être à proximité dans les Iscles et/ou les Prés-Chevaux ?
La maison familiale donnait côté est, avec la grande terrasse, sur tous ces terrains des Prés-Chevaux avec au fond le terrain de M. Mège, où a été construit le collège André Cabasse. Ce paysage m’est certes familier mais le temps là encore a fait son oeuvre… érosion évidente de la mémoire… et je n’ai malheureusement plus d’archives parlantes avec des photos anciennes des années 50/60 voire avant encore.

Ah ! le parfum des roses...

François Abbe
Bienvenue à Fayence, dans le Var (à quelque 40 km de ville de Grasse – Alpes Maritimes).
Si les parfumeurs utilisent les roses de notre région, c’est qu’il y a de la demande ! À défaut de vous envoyer un bouquet ou un flacon, voici une photo d’un reportage d’André Abbe chez les Rebuffel en 1990.

Ingrid Porre-D’agostino Martinez

Avec Alain, mon cousin que j’adorais… Les souvenirs de cette période sont bien étoffés, ils font partie de mon enfance/adolescence ; la fratrie était toujours patiente avec moi, ils avaient du mérite, tous là, y compris les grands-mères.

Photo Alain Santinelli - Cueillette des roses saison 2023 - Grasse

Madame Roux

François Abbe
En 1995, André Abbe est allé avec France TV filmer les pêcheurs de Villefranche-sur-Mer, près de Cannes. Il a réalisé cette photo de Madame Roux en train de réparer des filets de pêche, installée sur le port près des bateaux. Patience, minutie…

Claude Boyer
Je me souviens des pêcheurs qui ravaudaient leurs filets sur le port de Saint-Raphaël avant que l’on n’ait fait la promenade planchéiée, quand la berge encombrée de pointus mis au sec descendait vers le port, c’était au début des années 70.

Jean-Jacques Murat
“Vilafranca de Mar pròchi Canas” : a la seguida de Cesar podriam tornar “aquò despend de la grandor de 40 quilometres”
[“Villefranche sur Mer près de Cannes” en plagiant César on pourrait répondre : “Ça dépend de la grandeur des 40 kilomètres !”]

Surprise !

  • Sont cités dans La Gazette :
    André Abbe
    François Abbe
    AlunnoJean-Louis
    Claude Boyer
    Jean-Luc Laugier
    Jeanne Monin
    Jean-Jacques Murat
    Giselle Penat-Laborde
    Ingrid Porre D’Agostino Martinez
    Alain Santinelli (Photo)
    Jean-Pierre Serra

  • Mise en page
    Jeanne Monin

Passadoc