… et revient en mémoire, la belle de colère de César qui – alors qu’il avait le point – accuse le tireur d’avoir fait quatre pas pour tirer au lieu des trois pas autorisés ! [Extrait de Fanny – 1932, Marcel Pagnol].
Le jeu de boules aurait été créé en Gaule. Il prend son plein essor à la Renaissance lorsque la noblesse s’en empare comme elle s’emparera du bilboquet et du jeu de paume (ancêtre du tennis). Pour quelles raisons le jeu fut-il interdit au peuple ? L‘histoire n’est guère précise…
Ce que l’on sait, c’est que l’interdiction ne fut jamais totalement respectée et que le jeu se répandit sur toute la France !
Nouveau petit emprunt* à Marcel Pagnol :
Un autre souvenir d’Aubagne, c’est la partie de boules sous les platanes du Cours. Mon père, parmi d’autres géants, faisait des bonds prodigieux, et lançait une masse de fer à des distances inimaginables. Parfois, il y avait de grands applaudissements, puis les géants finissaient toujours par se disputer, à cause d’une ficelle qu’ils s’arrachaient des mains, mais ils ne se battaient jamais.
Dans Ferragus (1833), Balzac écrit :
[…] Ce nouveau venu marchait sympathiquement avec le cochonnet, petite boule qui sert de point de mire, et constitue l’intérêt de la partie ; il s’appuyait contre un arbre quand le cochonnet s’arrêtait ; puis, avec la même attention qu’un chien en prête aux gestes de son maître, il regardait les boules volant dans l’air ou roulant à terre.
En 1907, Jules Hugues – champion provençal et perclus de rhumatismes qui peu à peu l’empêchent de pratiquer son sport préféré – trace un cercle sur le sol : innovations des règles, car le joueur doit se placer au centre de ce cercle, lancer sa boule sans élan, et surtout garder les pieds joints.
Ainsi naît la pétanque [pè → pied et tanca → pieu], “pieds tanqués”, pieds ancrés sur le sol”.
– Et notre jeu de boules à nous, il est où ?
Patience… le voici !
Jeanne Monin