La Gazette de Passadoc – N° 136

L'hebdo 136

Vacances avec Pagnol !

– Oui ! On est allés sur la côte landaise ! Les plages sont magnifiques… tenez, regardez !

Et d’un index fébrile, votre interlocuteur fait défiler sur son “smartphone” des dizaines de photos et s’arrête sur la vue exceptionnelle qui va vous éblouir.

Alors vous faites semblant :
– Ah ! oui, effectivement, c’est superbe ! dites-vous en découvrant un petit coin de ciel, un bout de plage bordée de quelques pins qui n’ont rien de bien différent de ceux du littoral près de chez vous ; mais votre voisin est sympathique… et puis, il semble si content !

– Et vous ?
– Nous, cette année, on a fait la Bretagne ! Notre logeur était pêcheur ; il nous a emmenés une journée entière sur son bateau ; on est revenus avec des casiers pleins ! Je vous montre ça !

À votre tour de fouiller…
– Attendez… Ça, c’est les mouettes… ça, les enfants qui se baignent… Ah ! voilà !

Sifflement admiratif du voisin devant ce petit panier empli de quelques tourteaux, de deux ou trois araignées et d’un petit homard bleu, crustacés qu’il trouve sur son marché chaque dimanche matin !

Mais de quand date cette transhumance humaine et estivale ?

Au XIXe siècle, seuls les nantis, les fonctionnaires qui bénéficient de congés payés, peuvent partir en vacances (v. 1850).

Marcel Pagnol* :
Mon père et lui faisaient une paire d’amis, quoique l’oncle Jules, plus vieux et plus riche, prît parfois des airs protecteurs. Il protestait de temps à autre contre la durée abusive des vacances scolaires.

– J’admets, disait-il, que les enfants aient besoin d’un si long repos. Mais pendant ce temps, on pourrait employer les instituteurs à autre chose !
– Eh oui ! disait ironiquement mon père, ils pourraient aller remplacer, pendant deux mois, les fonctionnaires de la préfecture, épuisés par leurs longues siestes, et meurtris par le rond de cuir !

Rappelez-vous aussi le “voyage” du petit Marcel vers une villa dans la colline, “et nous y passerons les grandes vacances” lui annonce son père. […] Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s’appelait la Bastide-Neuve, mais elle était neuve depuis bien longtemps.

Il faut attendre 1936 (Le Front Populaire – les Accords Matignon) pour que les congés payés soient généralisés : à l’origine, deux semaines ; cinq semaines en 1982.

C’est la riche société britannique qui – dès 1820 – tombe sous le charme des plages méditerranéennes. Été comme hiver, la reine Victoria fait de fréquents séjours à Hyères, à Nice ; elle se promène en calèche le long du bord de mer, et notamment dans l’avenue aujourd’hui mythique que la communauté niçoise appelle el camin des Inglès qui deviendra tout naturellement La Promenade des Anglais lors de l’annexion du comté de Nice (1860).

– Et notre côte à nous, elle est où ?

Patience… En voici une, photographiée par André Abbe.

Jeanne Monin

* Marcel Pagnol – 1895-1974. La Gloire de mon père (1957).

Photo J.M. – Recherches sur de nombreux sites.

Sur la côte provençale, nous avons parfois eu du mal à trouver une place pour nos serviettes sur la plage pendant l’été.
 
Sous d’autres cieux, sur d’autres plages, des veinards allaient promener leur chien à marée basse. Ils prenaient le temps de tailler la bavette avec d’autres privilégiés sans avoir à se protéger de la canicule.
 
À mon avis, la Côte d’Azur n’était pas le meilleur endroit pour passer ses vacances d’été.
André Abbe
 
 
  • Les échos de la semaine
    L’abbaye de Lérins
    Les blés d’or…
    L’enfant sauvage
    Les chèvres … et la voiture  !

     

  • Passadoc

L'abbaye de Lérins

Photo André Abbe

Beaucoup de structures religieuses et de lieux de prière et de méditation ont comme caractéristique des endroits isolés où le regard peut se perdre en regardant l’horizon et l’esprit poursuit les idées et les réflexions qui tourmentent l’âme humaine depuis toujours. 

Le monastère fortifié de l’abbaye de Lérins abrite une communauté de moines depuis le Ve siècle ; il est toujours là, écoutant le message porté par le vent et les vagues.

Maryse Laugier
Bel endroit pour retrouver le calme et la sérénité, loin de la cohue de Cannes et pourtant si près.

Alain Cathala
Pour la petite histoire…
L
e moine Honorat vint s’installer sur l’île qui porte son non. La deuxième île (Sainte Marguerite), pas encore baptisée, était infestée de serpents…
La sœur de saint Honorat écrivait à son frère qu’elle voulait le rejoindre. Celui-là, souhaitant la tranquillité et ne voulant pas que sa sœur le rejoigne lui écrivit :
– Marguerite, si vous souhaitez venir, venez à Pâques, lorsque les mimosas seront en fleur.
Mais Marguerite ne tient pas compte de la lettre de son frère et vient deux mois avant Pâques.
C’est pour cela qu’à Cannes et sur les îles, les mimosas fleurissent  avant Pâques.
(tiré de l’histoire de l’île Sainte Marguerite).

Autre histoire :
Nous avons aussi le frère marié à Pâques, de son nom de famille Galabru, ancien économe ; il  s’est retiré dans l’Hérault sur la commune de Lunas,  dans un ermitage à côté de la Fontaine des Yeux, une eau qui fait retrouver la vue à ceux qui l’ont perdue.

Laval de Nize – 34650 Lunas.

Les blés d'or

Photo André Abbe - Dans les anées 1970...
La nostalgie de l’enfance n’est qu’une belle chose. Voilà… nous avons François et Lize qui descendaient aux champs pendant qu’André était au travail sur le tracteur pour jouer dans le blé sous le soleil. C’est la vie.
 
Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…”
disait le renard au Petit Prince !
 
(Antoine de Saint-Exupéry – Ouvrage publié en 1942)

L'enfant sauvage

Un très beau récit écrit par Claude Boyer.
(Photo C. Boyer)

Bonne  lecture !

Les chèvres.. et la voiture !

Photo : André Abbe
Être photographe n’est pas toujours facile, et les chèvres ne sont pas toujours les sujets parfaits !
 
Pas de configuration : c’est réel !
 
N’approchez pas votre voiture des chèvres pour éviter les surprises !!!
 
André Abbe précise :
C’était ma 4L fourgonnette qui me servait de chambre à coucher quand je me rendais dans des zones reculées.
 

Grâce à des documents d’archives exclusifs, l’association Passadoc contribue à la conservation, la transmission et la valorisation des fonds documentaires en péril, visuels et sonores.

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Photo j.m.

  • Rédaction Passadoc – Ont participé
    André Abbe
    François Abbe
    Claude Boyer
    Alain Cathala
    Maryse Laugier
    Jeanne Monin

  • Mise en page
    Jeanne Monin

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