Le premier journal imprimé connu paraît en 1605.
C’est Johan Carolus – un imprimeur-éditeur alsacien – qui lance la première gazette hebdomadaire : Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien → Communication de toutes histoires importantes et mémorables. La publication continue jusqu’en 1681 ; à cette date, Strasbourg devient ville française, l’entreprise de M. Carolus ferme.
Est-ce à dire que les informations ne circulent pas avant cette date ? Non bien sûr… Dès l’Antiquité, à Rome, à Athènes, les nouvelles sont propagées de rue en rue, de village en village, presque toujours par la parole. “…presque toujours” car dans les grandes villes, les gouvernants affichent leurs décisions concernant la fiscalité, la justice, etc. La majorité des citoyens ne sait pas lire mais ils ne pourront pas prétendre qu’ils n’ont pas été informés !
Laissons s’écouler le temps et voyons ce qui se passe en France.
– 1610. Contemporains de J. Carolus, Jean et Étienne Richer publient Le Mercure François, un annuel de plus de mille pages qui contient des nouvelles du monde entier ; il est considéré comme l’ancêtre de la presse française.
– 1631. Par autorisation spéciale de Louis XIII, Théophraste Renaudot publie le premier périodique français qui a pour titre… La Gazette ! C’est un hebdomadaire.
– 1777. Parution du premier quotidien (en France) : sur quatre pages, Le Journal de Paris rapporte les principaux événements culturels mêlés à quelques faits divers.
Toutes ces publications sont achetées par les notables car elles sont onéreuses pour le petit peuple qui est généralement illettré ; aussi celui-là reçoit-il l’information par les colporteurs, marchands ambulants qui racontent les bonheurs et les malheurs des villages qu’ils ont traversés ; parfois, ils enjolivent un peu, c’est ainsi que naissent les légendes !
– Plus le temps passe, plus les titres de journaux sont nombreux et accessibles à tous. En 1900, le prix d’un quotidien est de quelques centimes de francs. Après les nouvelles politiques, les récits des grandes affaires (Dreyfus… ou Landru), on se passionne pour les feuilletons signés par des écrivains confirmés – Balzac, Féval, E. Sue, J. Verne, … – ou par de jeunes auteurs, tel Daudet qui débute en littérature ; il a 19 ans quand Le Figaro (fondé en 1826) lui ouvre ses colonnes.
– 2019. On compte 3 700 titres de presse, dangereusement menacés par la télévision (la “grand messe du 20 h”) et Internet.
– Et notre gazette à nous, elle arrive quand ?
Mais elle est là… sous vos yeux… et elle porte le n° 130 !
Jeanne Monin